Le jeudi 5 juin les roubaisien·nes pouvaient participer à la 1ère pride de leur ville. Pendant que l’affiche de l’inter-LGBT de Paris fait hurler les fachos de tous poils parce qu’on y voit des personnes racisées et un nazi qui se fait casser la gueule, la pride de Roubaix a pris la direction inverse. Elle fait preuve d’un pinkwashing raciste éhonté, en affirmant que l’homophobie ne serait le fait que de populations pauvres et racisées. Organisée principalement par Camille de Ruielle, la cheffe locale du Modem (parti proche de celui de Macron), le ton est rapidement donné : la menace pour les LGBTQI+, c’est les musulman·es ! Il faut donc poster les flics à tous les coins de rue pour protéger les queers. Et comme si les les keufs ne faisaient déjà pas assez partie du paysage roubaisien, le FLAG! (association de flics gays) participe même à ce cortège.
À noter que la pride a été déplacée à un jeudi soir sur demande d’associations de commerçants, et s’est tenue sur un parcours très petit, afin de ne pas perturber leurs activités. La visibilité c’est important, mais faut pas qu’on soit trop visible quand même !
À Lille, petit·es chanceux·ses qu’on est, on peut se réjouir du nombre de cantines militantes qui nous mijotent de bons petits plats. On compte effectivement quelques collectifs qui ont choisi un moyen d’action qui peut paraître simple, mais essentiel : la cantine. On peut citer par exemple la cantine de l’APU Fives, ouverte tous les lundis midis, celle du Centre Culturel Libertaire (CCL) ouverte les vendredis midi (au moins les 1ers et 3emes de chaque mois) ou celles de l’Anamorphose : l’Antipasti du lundi soir, et l’Anamorphale le dernier vendredi soir de chaque mois.
Celles-ci sont, pour chacune, un moment de vie important du lieu où elles se tiennent. L’occasion de s’ouvrir sur leur quartier, un temps de rencontre et de détente ; c’est aussi, une pratique au quotidien de l’auto-organisation et de l’action collective. Ouvertes et sans chef·fes, dans ces cantines, on s’organise de manière horizontale et inclusive.
Aussi, que ce soit par conviction antispéciste forte ou par volonté de proposer des menus qui mettent tout le monde d’accord, toutes ces cantines proposent des menus entièrement végétaliens. On aime les animaux, mais pas dans nos assiettes.
C’est également pour porter des valeurs de solidarité et s’affranchir du pouvoir de l’argent que toutes pratiquent le prix libre : chacun·e paye ce qu’iel veut/peut, mais il y a une assiette pour toustes !
Sur ces mêmes valeurs fortes, on pourrait aussi citer d’autres collectifs lillois qui font de la bouffe un objet militant, comme le Réseau RAvitallement des Luttes lillois (RRAL), collectif ouvert et public qui se propose de soutenir les luttes par l’organisation de cantines ponctuelles ou une aide pour les faire. Ou encore la Queerate et la Copainerie Autonome qui sont des collectifs plus affinitaires, mais qui nous régalent également régulièrement lors d’évènements militants.
Ainsi qu’à toutes ces cantines qui s’organisent de manière plus discrète, informelle ou ponctuelle : merci à elles toutes.
On prend du bon temps, mais c’est pas toujours de tout repos, et toutes les bonnes volontés sont bienvenues. Alors n’hésite pas a nous rejoindre, pour faire des rencontres, te mettre en action, ou simplement pour te régaler ou régaler ton monde.
Ce début d’année 2025 a été tristement marqué par plusieurs agressions et meurtres racistes et islamophobes. Samedi 3 juin, dans le Var, un type a tué une personne et tiré sur deux autres, pour des raisons clairement racistes qu’il a ensuite fièrement étalé en ligne, citant Bardella et Le Pen, avant de se faire arrêter. Les crimes racistes ne sont pas nouveaux, et sont souvent perpétrés par les flics. Mais enjaillés par les discours des politicien·nes, journalistes et autres stars de réseaux sociaux qui crachent quotidiennement leur haine, de plus en plus de racistes passent à l’action…
Comme le dit Angela Davis, dans un tel contexte, être non-raciste ne suffit pas : soyons antiracistes !
Ça y est, juillet approche ! Et si toi non plus tu ne vas pas siroter des cocktails sur la plage les orteils en éventail, voici quelques conseils de lecture, de visionnage et d’écoute pour passer le temps cet été :
Fin mai 2025, des gens ont fait une belle fresque avec un drapeau palestinien et « stop genocide » sur un grand mur à Moulins (voir p. suivante). Il n’a pas fallu 3 jours pour que Stop Graff, le service de sous-traitance de nettoyage de la mairie, débarque pour tout virer en deux temps trois mouvements. Les propriétaires du mur (La Moulinette) ont eu beau sortir en disant « non mais vous pouvez le laisser», la police municipale est venue pour encadrer cette « opération-propreté ». Les ordres sont les ordres.
En fait, c’est plutôt marrant, parce que la veille, Martine Aubry prenait la parole pour la première fois depuis qu’elle a quitté la mairie. Et que c’était justement pour dénoncer la situation à Gaza : « lâcheté des dirigeants politiques », « absence de courage et de volonté d’agir ». Elle qui est si engagée… Sa banderole pour un cessez-le-feu à Gaza est arborée fièrement depuis plus d’un an au pied du beffroi.
À l’heure où nous écrivons ces lignes (9 juin), un collage, en hommage aux 10 membres de la Freedom Flotilla Coalition en route vers Gaza, a eu lieu au même endroit que la première fresque, et un deuxième plus proche de la mairie. Mais dès le lendemain, ce dernier était aussi enlevé, et le tag qui l’accompagnait « pour que leur courage soit le nôtre » effacé !
Avec ces recouvrements de tags, le message de la mairie est clair : mobilisez-vous, mais pas comme vous le voulez.
Soutien aux peuples en lutte contre leurs colons ! Free Palestine !
Au programme de ce numéro : on félicite les copaines, on parle de jolis murs (avec illustrations), on parle de la pride de roubaix, on vous fait quelques reco et on crache sur les fabricants de frites.
A diffuser sans restriction. Bisous, on se retrouvre en juillet (ou dans notre boite mail si vous avez envie d’envoyer des textes ou des retours)
Ce mardi 13 mai les travailleurs dunkerquois d’ArcelorMittal sont allés manifester devant le siège du sidérurgiste à St-Denis pour lutter contre l’annonce d’un plan de saccage de l’emploi (PSE) qui prévoit plus de 600 suppressions de postes dont près de 300 dans le Np2C, essentiellement à Dunkerque. La direction a également annoncé la suspension de l’investissement d’1,8 milliard d’euro (dont 800M de l’État) prévu pour mettre le site aux normes, entrainant l’interdiction de la production à partir de 2026. L’enjeu non avoué, c’est la délocalisation (en Inde ou au Brésil) de la production, sur des bases sociales et environnementales moins-disantes, d’un acier à moindre coût pour le groupe déjà bénéficiaire. À terme, les salariés craignent la fermeture de leur usine. Ceux-ci revendiquent, entre autre, la nationalisation de leur outil de production.
Face aux fausses promesses de l’État et aux ambitions des capitalistes, seule la lutte et l’autogestion payent : force aux ouvrier·es dans leur combat !
La course au « beffroi » n’a même pas commencé que le remplaçant d’Aubry annonce déjà la couleur. « Les lillois ne sont pas différents des Français. Ils ont des préoccupations liées à leur pouvoir d’achat, à l’avenir de leurs enfants, à la crise économique, écologique et sociale. Mais je dirais que leur préoccupation majeure, c’est la sécurité. On ne vit pas bien dans une ville quand on ne s’y sent pas en sécurité. » À peine arrivé, Arnaud Deslandes surfe sur la vague sécuritaire qui déferle sur notre vieux pays depuis déjà trop longtemps. 145 caméras (sans compter celles de la Préfecture), un « centre de supervision urbain », des algorithmes, 170 policiers municipaux, des portiques dans les métros, des barrières vauban sur la Place de la République, des voitures équipées de caméras pour sanctionner automatiquement les impayés de stationnement… Pour couronner le tout, la Ville de Lille nous a pris un peu de « temps de cerveau humain disponible » en posant des affiches faisant la promotion de la police sur les « sucettes » publicitaires dans les rues : « La police municipale agit pour votre tranquillité » (« 44.000 appels reçus, 700 interpellations en 2024 » – soit 2 par jour, attention). Un bonheur n’arrivant jamais seul, cette propagande s’est révélée en même temps que Arnaud Deslandes à la mairie, fin mars-début avril. La « sécurité » c’est pas le délire des lillois, c’est celui de la mairie ! Deslandes démission ! La seule sécurité qu’on tolère c’est la sécurité sociale. Sans elle, ils n’auront que la violence !
La promenade trop tranquille du 1er mai s’est passée sans encombres. c’est tout de même plaisant de se retrouver à autant, même si on espère un peu plus de mouvement. Les joyeux gauchistes croyaient se reposer à Wazemmes lors de la fête de la soupe. Mais que nenni ! Les condés frustrés déployés par la mairie ont cassé les reins, fermant les épiceries et mettant des amendes pour consommation d’alcool sur la voie publique ou une connerie comme ça. Et nous, alors qu’on est tellement à trainer dans le coin, on les laisse faire ! Tant qu’à faire genre de lutter, ptêtre on pourrait au moins faire genre de résister ?
Au même moment, quelques gros bras fascistes se réunissaient devant la statue de Jeanne d’Arc, rue Solférino. Chaque premier mai depuis 1988, le Front National a lancé l’habitude de cette commémoration pour briser le monopole syndicalo-gauchiste sur cette date.
A Lille, c’est une dizaine de péquenauds de Nouvelle Droite, des ex-Citadelle, qui crient « Vive le roi » paumé dans la rue et dans le temps. Mais c’est bien dommage qu’ils puissent le faire tranquillement. A Paris, cette fête du patriotisme est l’occasion de croiser toutes les merdes fafs du moments. D’autant qu’en ce moment, les grosses manifs de fachos s’enchainent, entre celles du C9M (Collectif 9 Mai) qui rassemble désormais un millier de personnes et celles de l’Action Française rien de la semaine dernière dans la Capitale.
On espère que le tag « Antifa » qu’ils ont galéré à effacer sur le socle de la statue de Jeanne réapparaitra bientôt. Et qu’on sera là pour les empêcher d’être aussi visible dans l’espace public prochainement.
L’escalade au tout sécuritaire continue aussi dans les lycées. Depuis fin avril 2025, on peut désormais voir au lycée Montebello des portiques flambant neufs pour contrôler les allées et venues des élèves. Outre le fait que faire rentrer 1400 élèves au compte-goutte est assez débile – et l’établissement est d’accord puisque c’est juste grand ouvert aux heures de pointe – ce petit système à coûté 40 millions à la région (le prix de 1400 profs). Mais évidement, pour les fondus de « la sécurité est la 1ere des liberté » ça reste pas assez : il faudrait en plus installer tout plein de caméras et autoriser la reconnaissance faciale ! On est pas sûr si « prof = flic », mais de plus en plus « école = prison« …