Vous l’avez sûrement entendu (ou vu sur le parvis de la gare Lille Flandres), le Tour de France est parti de Lille cet été. Entre autres multinationales, banques, assurances et États des émirats, participants comme sponsors d’équipes, on trouve Israël-Premier Tech.
Pas besoin d’investissement de l’État, c’est un certain Sylvain Adams, milliardaire israélo-canadien, qui est à l’origine du projet. Celui-ci est simple : promouvoir le cyclisme israélien à des fins de propagande pour soigner l’image d’une « nation démocratique normale » (ses propres mots).
Il se vit en effet en véritable ambassadeur d’Israël.
Ses réussites ? Être parvenu à faire partir le tour d’Italie cycliste en 2018 de Jérusalem-Ouest, qu’il a financé en partie grâce à sa fortune personnelle et avoir obtenu une invitation au tour de France 2020 pour son équipe dès sa première année d’existence.
ASO (Amaury Sport Organisation), l’organisateur du Tour, se cache derrière un prétendu apolitisme du sport. Pourtant, les athlètes russes et biélorusses ont été contraint·e·s de participer aux derniers JO sous bannière neutre. Durant l’apartheid, l’Afrique du Sud avait subi un boycott sportif. Mais tout va bien pour un État perpétrant actuellement un génocide à Gaza ?
Tout ne roule pas pour autant aussi bien que l’aimerait Adams. Celleux qu’il nomme les « haineux » (lui voit le RN d’un bon œil) refusent cette impunité : l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS) rappelle que cette équipe ne devrait « pas avoir sa place dans les compétitions sportives ». Et lors du dernier Tour d’Italie, on remarquait l’omniprésence des drapeaux palestiniens sur les bords de routes. Adams sait son jouet contesté : le nom d’Israël n’apparaît plus sur les voitures suiveuses et sur le maillot des coureurs à l’entraînement.
