Dans le numéro 17 (septembre 2025), nous avons publié un texte évoquant l’affaire de Nour, une étudiante expulsée suite à ses propos antisémites, et que l’État a utilisé pour infliger une punition collective à tou·tes les palestinien·nes. Dans sa version initiale, ce texte niait un cas évident d’antisémitisme, et sous-entendait que les tweets qu’elle a publié n’existaient pas ou qu’ils n’étaient pas antisémites. Alors que Nour a littéralement repartagé des discours d’Hitler. Il a été édité et réimprimé après que des lecteurices nous aient remis les pendules à l’heure, merci à vous.
Ce manque de vigilance a plusieurs raisons. Premièrement, notre enthousiasme d’avoir reçu ce texte rédigé par des copaines. Nous avons eu envie de le publier car il mettait en évidence l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme par l’extrême droite, l’utilisation dégueulasse de l’affaire par l’État, et qu’il parlait du sentiment d’impuissance ressentie par les camarades vis-à-vis des groupes militants qui dominent l’espace politique et médiatique concernant Gaza.
Deuxièmement, on ne s’est pas correctement renseigné·es sur l’affaire, et comme l’extrême droite adore fabriquer des paniques morales, on est parti·es du principe que c’était à nouveau le cas sans chercher à vérifier plus que ça.
Enfin, notre biais lié au fait que Nour soit palestinienne. Avec le génocide en cours, on (nous et les auteurices du texte) a eu automatiquement de la sympathie pour elle et on avait pas envie qu’elle soit effectivement antisémite, donc les raisons évoquées précédement étaient une bonne excuse pour balayer cette hypothèse. Seulement voilà, la conséquence, c’est qu’on a publié avec précipitation un texte problématique, laissant penser que dans certaines situations l’antisémitisme n’est pas si grave. On a merdé. Ce texte est une invitation à continuer à parler de ces oppressions.