Les frontière tuent toujours

En plus d’empêcher les personnes de circuler et de les maintenir dans des conditions de vies inhumaines, la frontière anglaise est le théâtre régulier de naufrages meurtriers. Le dernier en date a eu lieu le 4 septembre 2024. Au moins douze personnes sont mortes. Les médias nous présentent les passeurs comme seul coupable, en oubliant que si les personnes prennent des risques importants pour quitter la fRance, c’est surtout à cause de la traque mise en place par l’Etat pour chasser les exilé·e·s et leur rendre la vie impossible. Et vu les « solutions » proposées par l’Etat suite à chaque naufrage, encore plus de contrôles, de flics et de centres de rétention, ce n’est pas prêt de s’arrêter…

Soutien aux exilé·e·s et à toutes les personnes qui luttent contre les frontières !

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°6

ON A PERDU LA RUE DE VALMY !

L’été est rude dans la rue de Valmy de Lille. Ces derniers mois, le local de L’Offensive, qui porte un projet municipaliste libertaire, n’a cessé de se faire attaquer par des néo-nazis (Lions des Flandres en tête de gondole). Le loyer étant trop cher pour ce collectif trop ambitieux, celui-ci déménage. On espère qu’ils retrouveront vite un coin pour faire fleurir leurs envies révolutionnaires. On passe devant et on constate que la vitrine n°41 porte encore les séquelles de la dernière attaque au pavé.

En remontant un peu la rue, on pensait tomber sur la librairie Meura. Née en 1946 et importante pour la diffusion d’idées dissidentes, elle a mis la clé sous la porte en juillet dernier. Ses vitrines n’en auront pas moins été attaquées ces dernières années, par autant de fascistes qui détestent la culture et la liberté. On s’attendait à un local vide, mais c’est déjà rouvert… et l’enseigne a bien changé ! C’est un « concept store » qui a volé le n°25. « Tatoos », « barber shop », blanchiment dentaire, et onglerie remplacent pêle-mêle les étagères de livres politiques. On ne pouvait pas rêver plus libéral pour remplacer les idées socialistes ou libertaires.

Beurk, taillons-nous. Avant de quitter la rue, on passe devant le n°8, et on constate : il ne reste donc que le centre de dépistage pour attirer quelques prolos à l’extrémité de cette rue bourgeoise rendue à la bourgeoisie. Espérons qu’il tienne face à la libéralisation des soins. En attendant, faisons comme les riches, virons les nuisibles de nos quartiers, expulsons les bourges !

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°6

Une personne SDF meurt au commissariat de Wattignies

Le 16 août 2024 un homme de 47 ans est décédé d’un arrêt cardiaque au nouveau commissariat de Wattignies (Nord). Pour un vol d’alcool au supermarché, il s’est fait embarquer. Les flics disent l’avoir trouvé inanimé plus tard en cellule et auraient tenté de le « sauver ». Le comico est bien doté en matraque et matériel de répression mais il n’y aurait pas de défibrillateur. Et surtout, pourquoi des « erreurs » s’y produisent constamment ? Car ce n’est pas sans nous rappeler Samba, tué par la police à Wattignies en mars 2024, et la mort de Toufik au commissariat central de Lille en 2020. S’ils n’étaient pas flics, on appellerait ça des tueurs en série.
À la violence étatique s’ajoute la bureaucratie inhumaine. C’est 4 jours après son décès qu’un courrier apporte la tragique nouvelle à sa famille. Trop tard selon elle, surtout qu’il s’agissait d’un majeur protégé, mis sous tutelle avec 4 proches contactables. Ils attendent toujours les résultats de l’autopsie. La famille s’est rapprochée d’un avocat. ACAB.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°6

Pendant ce temps-là, à Saint-Omer…

A l’instar des fausses infos qui ont tourné chez les anglais, on retrouve le même genre d’histoires près de chez nous. Dans la nuit du 1er au 2 septembre 2024, l’église de l’Immaculée Conception de Saint-Omer (62) a brûlé, finissant partiellement détruite. L’enquête de la police mène à un incendie volontaire. Sur les réseaux sociaux se répand le nom de Mehdi Benbouzid, dont la consonance arabe le désigne comme coupable et agite les internautes d’extrême droite. En réalité, le principal suspect est Joël Vigoureux, il se décrit comme victime d’inceste et trouve que l’Église est un ramassis de pointeurs. Les médias, peu précis, ont dit qu’il a avoué les faits et qu’il n’en serait pas à son coup d’essai. Quant à Mehdi Benbouzid, il s’agit du procureur de Saint-Omer, en charge de l’affaire.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°6

TOUT N’EST PAS PERDU, MAIS MERDE TOUT RESTE A FAIRE !

Compilation de 3 texte autour du merdier législatif.

1ère Cirqu’onscription

1er tour, 2ème tour, mais quel manège de merde ! Ça nous les brisait déjà assez menu d’aller voter, il fallait que nos sociaux démocrates locaux (à savoir Aurélien Lecoq vs Amy Bah et tous leurs soutiens) se chamaillent pour savoir lequel ferait barrage pour 6 briques par mois. On vous dérange pas dans votre cirque, vous qui êtes les héritiers directs de ceux qui sont responsables de cette situation. PS, Ex-PS, futur PS, PS avec de la charcuterie ou PS flexitarien, si les bourgeois ont dégainé le fascisme contre nous, vous n’êtes pas en reste. Vous qui avez amené des lois anti-sociales, islamophobes et précarisantes. Vous qui manifestez avec les flics, vous qui les envoyez expulser des sans papiers ou des squats queers. Vous qui opposez République au fascisme alors qu’ils sont deux face d’une même pièce.

MAINTENANT QUE LA GAUCHE A PERDU

Voilà, nous avons utilisé l’ensemble des outils que nous autorise notre parodie de démocratie pour contrer la montée du fascisme mais ça laisse un mauvais goût dans la bouche, avec 10 millions de personnes qui ont voté pour la coalition RN-Ciotti (contre 3,6 millions en 2022). Peut-être que s’intéresser aux gens quelques semaines par an uniquement pour leur quémander un vote, ça ne suffit pas ? Peut-être qu’il va falloir songer à changer de méthodes ?
Tout n’est pas perdu. Y’a plein de trucs à construire ensemble, faute de quoi les capitalistes et les fascistes nous imposeront la guerre de tous.tes contre tous.tes.
Expérimentons dès aujourd’hui le monde qu’on veut pour demain. Autogestion de nos organisations, de nos locaux, de nos quotidiens ! Vigilance contre la reproduction de systèmes oppressifs et autoritaires, dans nos comportements ou nos propos pour que tout le monde trouve sa place et se sente bien, ici et maintenant. Construire des réseaux d’entraide, de solidarités et de résistances, occuper des lieux, développer notre capacité à s’organiser sans le gouvernement et contre l’État. Ne demandons rien aux institutions : la subvention est la carotte mais le bâton n’est jamais loin, sous prétexte de non-respect de « l’engagement Républicain ». C’est le cas de la vaillante APU du Vieux-Lille qui se fait couper son budget par la Métropole de Lille pour avoir fait preuve de trop d’humanité ! Être révolutionnaire n’est pas attendre un Grand Soir hypothétique, c’est faire en sorte qu’il arrive, et ce en mettant directement en pratique l’idéal vers lequel on tend.
Sauvons-nous nous mêmes ! Le nouveau front populaire, c’est NOUS !

une assemblée contre l’extrême droite

Une semaine après la dissolution annoncée par Macron, une assemblée de luttes contre l’extrême-droite se monte à Lille à la bourse du travail. Ça a brassé plein de gentes qui se connaissent pas, qui luttent pas aux mêmes endroits, y’en a même pour qui c’était la première AG de leur vie. Mais motivation commune pour se coordonner contre l’extrême droite et le fascisme. Au début ça parle beaucoup de s’organiser pour tracter ou coller contre l’extrême droite et pour le vote du nouveau front populaire. A la 2ème ça propose de parler de politique pour réfléchir à d’autres moyens de luttes que les urnes. La 4ème (le lendemain du 1er tour), la salle est rempli. Un ordre du jour propose de parler ensemble de ce que serait « notre antifascisme ? », ensuite de discuter de la comm’ interne et externe de l’assemblée, puis de partir en petits groupes. L’idée serait que l’AG soit un moment de propositions et de coordination où les petits groupes de travail pourraient communiquer sur ce qu’ils font et donner les infos pour les rejoindre. L’objectif : qu’elle perdure après les élections pour continuer la lutte.

 

 

 

textes publiés dans Anarchie Locale n°5

Cracher dans la soupe

Le 4 juillet ça va faire 1 an que les grévistes d’Emmaüs se sont mis·e·s en grève. Une lutte longue et épuisante, mais la victoire n’a jamais été aussi proche : Régularisations obtenues, Duponchel et Saingier condamné.es au tribunal, c’est super ! Alors oui clairement, ça fait grave plaisir de savoir qu’iels ont eu des papiers et qu’iels vont pouvoir avancer dans leur vie. Mais honnêtement cette victoire, elle a un goût bizarre non ?
Les papiers obtenues sont des titres de séjours d’un an. UN (1) AN ! Donc grosso-modo le temps de leur lutte. Ce serait presque drôle si c’était pas insultant. Un molard supplémentaire de la pref sur la lutte des sans-papiers.
Cette « régularisation » s’est pas faite sans pot-cassé. Un des gréviste de Nieppe s’est retrouvé en prison (CRA, les prisons pour étranger·e·s) 2 mois suite à un contrôle de la PAF. Réaction de la CGT et du CSP59 ? Le sortir des négociations. Il est donc (enfin) sortie du CRA mais sans rien alors qu’il a lutté pour ses droits.
Et Emmaüs, est-ce qu’ils vont arrêter leur machine d’exploitation ? MDR. Surtout quand on voit le nombre de cars des 4 coins de la fRance venus soutenir les bâtards de la direction le jour du procès.
On pense aux grévistes, qui continuent de lutter pour leurs logements et pour les 2 grévistes qui n’ont toujours pas eu leurs régularisation. Force à elleux !

La pref en feu, Emmaüs au milieu.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5

Un peu de fierté dans la Pride

Le samedi 15 juin c’était la Pride à Lille. Arrivées en retard au niveau de la Grand Place, on a eu du mal à être fières de quoi que ce soit. Entre les chars crachant de la zik commerciale, sephora qui avait repeint son magasin en arc en ciel et le sigle « cfdt » sur tous les petits drapeaux agités. On croise ça et là des copaines perdu.es, les yeux ronds à la recherche d’un infime message politique. Au moment où on hésitait à se rentrer, un clap clap clap antifasciste vient nous réchauffer les oreilles.
A partir de là c’est petite manif sauvage pas si deter mais ça a plutôt de la gueule et ça gueule. ça claque quelques fumis et pétards. ça tente de devancer les keufs, tout le cortège est plutôt soudé et mobile.
Après une rando d’une heure, la flicaille finit par nous nasser. Mais la nasse qui rit queer est restée calme, solidaire. Au moment du contrôle d’identité collectif, on s’est toustes rendu compte qu’on s’appelait « Camille Dupont », incroyable non ?! Plus peur du contrôle, les poulets sont blasés et nous escortent comme des stars à Répu où on arrive avec le sourire aux lèvres. Ok la certitude de pas avoir fait revivre les émeutes de Stone Wall, mais de pas leur avoir fait honte non plus. L’année prochaine on remet ça ! (Plus de détails sur Lille Indymédia).

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5

Mobilisation Trans

Le 28 mai dernier, le sénat a adopté le texte pour l’interdiction de toutes formes de transition pour les mineurs, la criminalisation des médecins qui leur prescrirait des bloqueurs de puberté et la mise en place d’un plan national de pédopsychiatrie. Ce texte passera probablement à l’automne à l’assemblée nationale pour un vote qui pourrait le mettre en exécution. Si beaucoup prédisent qu’il sera rejeté, nous ne sommes à l’abri de rien (d’autant plus si l’assemblée devient brune) et il faudra évidemment nous mobiliser à nouveau lorsque l’heure sera venue. Et parce que la réaction à l’encontre des personnes trans dépasse largement le cadre législatif et ne s’arrêtera probablement pas là, l’assemblée de luttes trans de Lille continuera de se rassembler pour défendre nos existences et nos droits. Ne nous leurrons pas, il y aura toujours besoin de plus de bras et il ne faudra pas attendre les décisions de cette assemblée comme une énième organisation d’avant-garde dont on attend les consignes pour se mobiliser. L’assemblée existe parce que des gens y mettent de l’énergie et du temps et qu’il est primordial que cette lutte soit de notre fait sans être des tremplins pour certains opportunistes. Nous devrons êtres plus nombreux-ses encore, plus fort-es et plus sonores pour faire reculer les Réactionnaires.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5

Tout feu tout flamme

Dans la nuit du 26 au 27 juin dernier, 10 voitures de flics ont été entièrement brûlée et 7 ont été endommagée au commissariat de Roubaix. Le NFP a-il enfin décidé de lutter contre les milices d’extrême-droite ? Visiblement non, la responsable de l’incendie serait une trottinette électrique qui avait été saisie. Elle a donc choisie elle même les termes de la fin de sa garde-a-vu. On espère que les vélos électriques feront de même par soutient.
En tout cas ça va faire un peu moins de matos de répression a disposition pour l’été !

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5

Rassemblement antifasciste : changement de préfet mais pas de politique

Dimanche 7 juillet, 21 h, rassemblement contre l’extrême-droite place de la république, mêlant soulagement sans naïveté. On peut se réjouir que Bardella se soit finalement fait chié dessus dans les urnes (lui rappelant peut-être l’amphi N de Tolbiac), mais la lutte contre les idées réactionnaires et xénophobes est loin d’être gagnée.
Au bout d’une heure, un cortège se forme et s‘avance boulevard de la liberté. Les sommations ne se font pas attendre, les lacrymo non plus. Reçu cinq sur cinq : on change de route ! À Solférino, rebelote ! Gazage et charges en bonus. C’est l’occasion de découvrir la politique du « maintien de l’ordre » du nouveau préfet Bertrand Gaume, qui a succédé à Georges-François Leclerc en février (on le regrettera pas). Sa nomination par Darmanin aurait du nous alerter : les exécutants se succèdent, la politique répressive continue.
La soirée se poursuit dans les lacrymos lancées dans des rues étroites, avant que des zélés de la matraque trouvent judicieux de passer à tabac quatre ou cinq d’entre nous, pour la forme. Pour l’un, c’est trauma crânien et prise en charge par les pompiers, après que les flics l’ai relâché, faute d’un quelconque motif pour l’arrêter. Le message est clair : la dissuasion de toute contestation par les insultes et menaces, le tabassage et la destruction des effets personnels (lunettes, téléphone). Sont-ils encouragés par leur hiérarchie ou sont-ils juste en roue libre ? Réponse avec Bertrand Gaume sur France Bleu, qui a renouvelé « tout [son] soutien aux policiers engagés […] dans des conditions très difficiles ».

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5