Mouvement étudiant : bloque et rebloque !

Il était une fois, 100 étudiant.es qui voulaient bloquer leur fac pour alerter sur les coupes budgétaires. Arrivée 6h à Pont-de-Bois : les flics sont déjà sur place. Pas étonnant, ça fait 1 an que le président de l’université (régis bordet) censure toutes les initiatives politiques. Gazages, contrôles, fouilles, toujours le même cirque autoritaire.

Ni la répression ni les lacrymos n’entament la déter étudiante. Après un repli stratégique, iels reviennent en force à 8h pour bloquer la passerelle. Les lacrymos fusent à tout va, enfument le campus et blessent légèrement un·e pote. Résultat, un blocus qui tient pas et une foule en colère !

Des profs prennent position en faveur du blocage et contre la répression policière. Les étudiant·es, eux, débrayent joyeusement les amphis et partent en manif sauvage à 180 sur le campus. Jeudi 27 février 2025, iels re-bloquent. Cette fois-ci, les keufs se tiennent sages. Bordet a retenu la leçon. Malgré quelques galères (dont une petite bagarre avec des fafs anti-blocages), ils tiennent jusqu’à midi, et informent les curieux.es des suites. Parce que cette fois, c’est sûr, la mob’ est partie pour durer !

Lire aussi : « Anniversaire de l’occup de Lille 3 » (Anarchie locale – n°3mai 2024)

Téteghem : Des travailleurs sociaux agressés par le Président du Département du Nord

Le 24 janvier 2025, pendant une cérémonie des voeux à Téteghem (vers Dunkerque), le président du Département du Nord a révélé son vrai visage. Alors que des travailleur·ses du social s’étaient invité·es pour pointer du doigt l’« accompagnement » spécialisé dans le 59, Christian Poiret leur a gentiment répondu, quoi qu’avec un petit agacement : « Vous n’êtes pas respectueux et respectueuses de ceux qui sont venus dans un bon esprit », et, plus tard, carrément vénère : « Ne vous inquiétez pas, le Président est serein [il parle de lui à la 3e personne…], les conseillers départementaux sont très sereins… si vous avez un travail en mode dégradé, faites autre chose que travailler au département du Nord ! (intenses huées dans la foule) Y’en a qui n’ont pas de travail, y’en a qui sont sur le bord de la route, si vous n’êtes pas bien ici, allez ailleurs ! Et je le dis, et je l’assume, allez travailler ailleurs ! »

Comme son prédécesseur Jean-René Leclerc, ce tocard mène une politique anti-pauvres depuis son arrivée en 2021, en taillant dans les moyens de l’Aide Sociale à l’Enfance, de l’accompagnement au handicap, en augmentant la chasse aux RSAstes… Soutien à celleux qui galèrent et celleux qui luttent !

Soirée Karaoké au département : Poiret chante "Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil" Et ajoute "Dommage pour vous"n>

Éphéméride de Février

2018 : Mouvement étudiant contre ParcourSup : pendant des manifs ou rassemblements devant le commissariat, des personnes se prennent des amendes « sans contact » pour avoir scandé « CRS au zoo, libérez les animaux »

2019 : Tags sur l’Université de Lille 2 contre les contrôles de sécurité dans les facs, avec un très long communiqué revendicatif sur Indymedia Lille.

2019 : Double manif sauvage dans le Vieux-Lille pour l’acte 15 des Gilets Jaunes (23/02). Déçues de la 1e manif, plusieurs groupes se sont retrouvé·es spontanément sur la Grand-Place avant de partir dans les beaux quartiers.

2019 : Perquisitions violentes aux domiciles de 6 militant·es antispécistes, le 06/02, soupçonné·es d’avoir étoilé des vitrines de boucheries. 4 jours plus tôt, un resto de grillades est incendié à Roubaix.

2020 : La grève continue depuis 1 mois dans l’usine Cargill Haubourdin contre un licenciment massif de 180 personnes sur 330.

2021 : Tags à Lille en soutien à Dimitris Koufodinas, anar’ grec en taule depuis 2002, dans la nuit du 10 au 11/02.

2022 : Occupation d’une tour de 10 étages au Fort-Nieulay à Calais, entrée en douce le 4/02, sortie en grandes pompes avec le RAID sur le toît le 11/02.

2022 : Banderole déployée devant le siège régional d’Enedis à la Madeleine (Lille) « Un toit pour tous.tes, soutien à Calais ».

2022 : Manif très fliquée contre la venue d’É. Zemmour à Lille (05/02).

2023 : Action coordonnée contre le sous-traitant de Pôle Emploi, Tingari, spécialiste du flicage des allocataires (Lille, Paris, Brest, Toulouse, Marseille).

2023 : Début des grosses manifs contre la réforme des retraites, 30.000 personnes en manif à Lille, des blocages partout (facs, autoroutes, lycées…) !

Dogues Virage ExtrEme-droite

Les Dogues Virage Est (DVE), le principal groupe de supporter du LOSC à Lille, font encore la une. On connaissait bien les copinages entre les groupes d’ultras locaux et Génération Identitaire. Mais ce mois de janvier, c’est la tribune Nord, forte de plusieurs centaines de membres, qui fait parler d’elle. Le 11 janvier, Match Lille-Auxerre, entre 30 et 40 supporters du LOSC rendent hommage à Le Pen, enfin cané. Dans les médias, les autres supporters se disent indignés de cet hommage au borgne. Mais personne n’a rien fait.

Le 17 janvier, moins d’une semaine après, Match Lille-Nice, c’est un immense tifo (banderole) pour les 35 ans de la DVE et l’amitié avec le club de Nice qui fait parler. Il s’inspire directement du blason de la division SS Charlemagne (français engagés pour l’Allemagne nazie). La Voix du Nord trouve une explication bien logique pour les défendre, à coup de références aux emblêmes régionaux, tout ça, tout ça. Mais le racisme est un problème de fond dans le milieu du foot et on sait que la présence de fafs au sein de ce club n’est plus à prouver, du skin’ néo-nazi au raciste propre sur lui. Bref, il serait temps que les supporter·rices fassent le ménage dans leurs tribunes !

Contre la Saint-Valentin

Pour la « fete de l’amour », on vous propose un bouquet de brochure à lire:

Contre l’amour – Pour entamer la construction d’une affection abondante, sans dominations et sans dépendances. – infokiosques.net

Polyalgie – « texte rédigé dans le but de faire une retour critique sur le modèle polyamoureux » – infokiosques.net

Que c’est bon d’avoir mal – « j’écris ceci parce que j’aurais bien aiméqu’il y ait des ressources pour me guider quand j’ai découvert que j’aimais ressentir de la douleur » infokiosques.net

Baiser des meufs trans – « je voulais parler aux autres meufs trans de la façon dont nous aimons baiser » – trrransgrrrls.wordpress.com

SelFrisson – « quelques textes sur la masturbation et autres formes de plaisir sensuel solitaire… » – infokiosques.net

Les bras tendus se rapprochent

Ce 30 janvier 2025, une association d’étudiant·es de différentes universités organise une simulation de Parlement au sein de Sciences Po Lille. Cette sauterie existe pour apprendre aux étudiant·es à jouer les petit·es chef·fes qui vont décider de nos vies dans pas longtemps. Autant dire que les idées anti-capitalistes et anti-autoritaires n’y sont pas franchement représentées, puisque la forme elle-même l’empêche. Non, la politique c’est ordonner des lois entre technocrates et c’est tout.

Bref, outre cet aspect déjà amer, l’événement fait polémique actuellement parce que des étudiant·es se sont violemment embrouillé·es, à coup de rappel à l’ordre face à des insultes, du cishétérosexisme (la haine des queers quoi), puis des saluts nazis et une agression physique. Les deux étudiants plus coupables que les autres viennent de L’ESPOL, à la Catho, qui propose « des formations d’excellence en science politique et relations internationales ». Paye tes élites, magueule !

Ah la la, tout le monde est bien choqué·e, les directeurs d’écoles de bourges annoncent porter plainte. Les saluts nazis, ça n’est pas convenable. Ça fait mauvais genre, pas un bon business pour les entreprises d’éducation privée. Alors félicitations aux fascistes qui ont su bien se tenir et garder le bras le long du corps, ils vont pouvoir continuer à proposer des idées racistes et détruire les droits sociaux. Eux ils ont le droit, ils sont polis.

Expulsion : des dizaines de familles à la rue

Depuis le 3 janvier, des centaines de familles étaient abritées en raison du « grand froid » (-5°C) dans des bâtiments appartenant au département du Nord pour ne pas dormir dans la rue. Les conditions de vie y sont difficiles : pas d’intimité, pas de confort, des repas dégueux. Le tout sous l’œil des flics sociaux de la protection civile, qui contrôlent la solidarité en empêchant tout soutien d’entrer et interdisent aux assos de distribuer de vrais repas au chaud.

La situation n’était pas idéale. Mais les températures ont dépassé le jeudi 23 janvier, pile-poil la température idéale selon la préfecture pour dormir dehors ! Ni une ni deux, l’ordre d’expulser les familles est déclenché.

Au gymnase de Mons-en-Baroeul, plus de 20 familles ont lutté en refusant de partir tant que des solutions de relogement n’étaient pas proposées. Pareil à Trith-Saint-Léger où des familles logées au CAES refusent de se retrouver à la rue. On a pu voir quelques personnes venir soutenir ces familles déter’. Mais, sur place, la police était en nombre et allait jusqu’à empêcher l’apport de nourriture alors que les gamin·es n’avaient pas mangés depuis 8h !

Face aux expulsions, ne restons pas seul.es ! Vive les squats !

Caméras de surveillance à Lille

Le dernier Lille Mag (propagande légale de la Ville de Lille) parle d’un réseau de 136 caméras sur la ville. Une précédente édition en annonçait 141. Mais au contraire, le nombre de caméras à Lille ne cesse d’augmenter. Toutes les caméras en forme de soucoupe volante sont reliées en direct à un poste de contrôle créé début 2022, avec des flics municipaux 24h/24. En plus d’accompagner les interventions, ils pratiquent depuis cette année la « vidéo-verbalisation« , donc foutre des PV à partir de ce qu’ils voient sur les images.

Un « comité d’éthique » est censé observer la progression du déploiement de cette technologie de surveillance, qui promet ne pas utiliser la reconnaissance faciale – on attend toujours des infos sur la vidéo-surveillance algorithmique (VSA) qui peut reconnaître des types de comportements sans enfreindre le « RGPD ». Mais que peut-on attendre d’une instance créée par un ancien keuf, Jean-Claude Menault ?

Pour savoir la position des caméras, vous connaissiez Lille Sous Surveillance (lille.sous-surveillance.net), mais vous apprécierez mieux Surveillance Under Surveillance (sunders.uber.space). Cette cartographie utilise les données fournies à la carte libre et collaborative Open Street Map (OSM). Malheureusement, OSM n’affiche pas les caméras de sa base de données sur sa carte principale. SunderS propose donc un affichage agréable des caméras issues d’OSM.

Vous pouvez ajouter des caméras en vous créant un compte sur openstreetmap.org (usage du Navigateur Tor recommandé). Parmi les données à relever : type de caméra, angle (hors 360°), hauteur, date d’installation, date de dernière vérification. On peut même « copier » une caméra existante pour aller plus vite.

Porte d’Arrache

En se baladant dans ce même métro, on est tombé sur une porte de portique de métro complètement explosée (au moins elle on se l’est pas prise). Mais, en repassant au même endroit 2h plus tard, on a été surpris·e·s de constater une porte flambant neuve à la place de la belle ouverture qui s’était ouverte. Quand c’est pour fliquer, la rapidité est au rdv ! Et ces portes, combien ils en ont en stock à votre avis ?

Un hiver de plus à Calais

L’année a fini comme elle s’est commencée : dans la douleur. Pour les personnes qui tentent de traverser nos frontières, terrestres mais surtout marines, chaque année est un nouveau record de mort·e·s. La police tue, en Méditerranée ou dans la Manche voisine. En décembre, au moins 9 personnes sont mortes autour de Calais. À ça, on peut ajouter la tuerie raciste dans le dunkerquois, qui a pour bilan 5 morts dont 2 kurdes du camp de Loon-Plage.

Réponse habituelle de l’État face aux naufrages : plus de keufs, associations de bénévoles en procès, construction d’un nouveau CRA (prison pour personnes étrangères)… Y’en a marre !

Contre ça, on peut s’organiser ! Retrouvons-nous vendredi 10 janvier à partir de 18h, pour une présentation et une discussion, avant de partager un bon repas. On vous attend nombreux.ses ! À bas les CRA et les frontières !
Où : À la M.E.R., 3 rue de Croy (Calais)

Et le lendemain, grosse manif contre les lois mortelles à la frontière franco-britannique (11 janvier) – 14h. Où : 2 Digue Gaston Berthe (Calais)