Les marchands de mort sont aussi dans le Nord

Ce n’est un secret pour personne, les grandes entreprises d’armement françaises sont complices d’Israël dans le génocide du peuple palestinien, quoiqu’en dise le gouvernement. Notre belle métropole lilloise ne fait pas figure d’exception en hébergeant plusieurs pôles important du commerce de la mort.

Stop Arming Israël fRance identifie 3 lieux d’implantation d’entreprises françaises d’armement qui collaborent avec Israël :
– Au 251 av. du bois à Lambersart, juste derrière la citadelle, une petite zone d’activité somme toute assez tranquille abrite les locaux de Thalès (et ses multiples caméras).
– Au 3 allée lavoisier à Villeneuve d’Ascq, une dizaine de salarié·es de dassault systèmes (un éditeur de logiciel) occupent une partie d’un grand bâtiment vitré.
– Rue marcel dassault (lol) à Seclin, un immense entrepôt de 50 000m² accueille tranquillement dassault aviation et ses 600 salarié·es.

Les actions de contestation s’intensifient sur le territoire, comme par exemple le blocage des cargaisons d’Eurolinks par les dockers de Fos-sur-Mer. Ici, l’entreprise située à Seclin s’est vue repeinte à coups de “collabo d’1 génocide” et autres slogans sur l’enceinte de l’entrepôt.

Nous, de belles actions comme ça, ça nous inspire !

Pour creuser le sujet, vous retrouverez ici, un guide détaillé des entreprises collabos rédigé par l’UJFP.
Et là, la carte interactive de Stop Arming Israël centrée sur la MEL.

Silence, on fête

Une fête de la musique qui tombe un week-end, c’est pas chaque année.
C’était l’occaz pour qu’un max de monde puisse y participer (sauf celleux qui bosse dimanche matin, force à vous).

Les premières notes ont résonné dans les rues dès midi, mais on avait hâte que la nuit tombe pour pouvoir enfin twerker sur les boulevards sans suer 5L d’eau. C’était pas l’ambiance dans toutes les rues, mais on était là. Puis, doucement, à la tombée de la nuit, tout le monde a commencé à se réveiller pour s’éclater.

Et là, alors que la fête battait son plein devant chez Ben (Wazemmes), un bruit horrible déchire la soirée. Non, pas Sardou. Pire : les keufs. Les cowboys nous signalent qu’il est temps d’arrêter là. Il est 00h10.

Les autres sound systems ? Tous déjà coupés. Passé minuit, sort ton portefeuille et rentre dans un bar ou va en boîte. Mais pas un bruit dehors. Il ne faudrait pas qu’on entende trop de musique. Il ne faudrait
pas qu’on se divertisse
. Il ne faudrait surtout pas déranger les bourgeois qui rêvent d’un centre-ville sans bruit.

Merci la mairie, pour cette soirée en toute sécurité. Y’avait pas de bus, pas de métro en nocturne pour rentrer plus tard. Mais j’ai pu rentrer à pied, bercé par l’odeur de gazeuse.

Le tour de France, levier de propagande pour Israël

Vous l’avez sûrement entendu (ou vu sur le parvis de la gare Lille Flandres), le Tour de France est parti de Lille cet été. Entre autres multinationales, banques, assurances et États des émirats, participants comme sponsors d’équipes, on trouve Israël-Premier Tech

Pas besoin d’investissement de l’État, c’est un certain Sylvain Adams, milliardaire israélo-canadien, qui est à l’origine du projet. Celui-ci est simple : promouvoir le cyclisme israélien à des fins de propagande pour soigner l’image d’une « nation démocratique normale » (ses propres mots).
Il se vit en effet en véritable ambassadeur d’Israël.

Ses réussites ? Être parvenu à faire partir le tour d’Italie cycliste en 2018 de Jérusalem-Ouest, qu’il a financé en partie grâce à sa fortune personnelle et avoir obtenu une invitation au tour de France 2020 pour son équipe dès sa première année d’existence.

ASO (Amaury Sport Organisation), l’organisateur du Tour, se cache derrière un prétendu apolitisme du sport. Pourtant, les athlètes russes et biélorusses ont été contraint·e·s de participer aux derniers JO sous bannière neutre. Durant l’apartheid, l’Afrique du Sud avait subi un boycott sportif. Mais tout va bien pour un État perpétrant actuellement un génocide à Gaza ?

Tout ne roule pas pour autant aussi bien que l’aimerait Adams. Celleux qu’il nomme les « haineux » (lui voit le RN d’un bon œil) refusent cette impunité : l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS) rappelle que cette équipe ne devrait « pas avoir sa place dans les compétitions sportives ». Et lors du dernier Tour d’Italie, on remarquait l’omniprésence des drapeaux palestiniens sur les bords de routes. Adams sait son jouet contesté : le nom d’Israël n’apparaît plus sur les voitures suiveuses et sur le maillot des coureurs à l’entraînement.

Publicité agressive sur le parvis de la Gare Lille Flandres, installé plusieurs mois avant le début du Tour.

Travail forcé : ça s’organise dans le Nord !

Le 26 juin dernier s’est tenu un « comité de liaison » à l’agence fRance Travail d’Armentières, temps dédié aux organisation de travailleurs et précaires pour la transmission des nouveaux barèmes de sanctions en application de la récente loi dite « plein emploi ».

La CGT Précaires et privés d’emplois, l’asso AC Chômage! qui y sont habi-tuellement conviés et le groupe RATO (Résistance Au Travail Obligatoire) qui s’organise en assemblée autonome sur Lille depuis cet hiver, ont décidé d’y jouer les perturbateurs. Pendant qu’un petit rassemblement avec une grosse sono avait lieu a l’extérieur, des camarades ont pu « participer » à cette réunion tandis que d’autres copaines envahissaient le hall pour distribuer des tracts et faire des impressions gratos.

À l’intérieur, iels n’y ont pas appris grand chose, si ce n’est que les fautes qui valent radiation sont le refus de signer le contrat d’engagement et l’absence au premier rendez-vous. Pour le reste, notamment pour les allocataires du RSA, FT fait juste remonter les manquements, laissant la décision de sanction au département. Pour rappel dans le Nord, la première sanction est la suspension de 80% de l’allocation, de 100% pour la seconde suivi de la radiation. Rien sur les 15h d’activités obligatoires et sur le renforcement du flicage des chômeureuses.

Cette action a permis de perturber le train-train quotidien de la police de l’emploi, et donné le plaisir de quelques mines déconfites. Et on espère qu’elle n’est qu’une première résistance dans la guerre aux pauvres que l’État et le département entendent mener.

ℹ️ Les 6 et 7 septembre 2025, une rencontre de précaires en lutte de plusieurs départements s’organise dans le Finistère à l’appel de l’assemblée RSA-France-Travail de Brest.
Info sur Bourrasque Info. Contact : ag-rsa-francetravail-brest[at]riseup.net

Numéro 16 – Juillet-Août 2025

Chaud devant, le numéro d’été est enfin sorti !
Cette fois ça cause de lutte contre la loi « plein emploi », de fête de la musique, d’usines d’armement et de vélo. Y’a aussi de la poésie, que ce soit dans le journal ou en bonus (parce que c’était trop long).

A diffuser sans restriction.
Bisous, on se retrouvre à la rentrée (ou dans notre boite mail si vous avez envie d’envoyer des textes ou des retours)

Frite industrielle : un amidon qui vous veut du bien

Normalement, la frite c’est la fête, mais bon pour correspondre à notre image d’anarchistes aigri·es, on va en dire du mal quand même !

Actuellement, 2 patates sur 3 sont produites dans les hauts-de-fRance et c’est pas prêt de diminuer puisque l’internationale capitaliste de la frite s’est constituée pour doubler la production nationale en 5 ans ! C’est donc Clarebout (belgique), Écofrost (idem), Agristo (pareil) et McCain (Canada) qui construisent leurs usines à frites surgelées dans le NP2C et la Somme, et ont donc « besoin » de 1,5 millions de tonnes de pommes de terre et donc de 40.000 hectares de terre supplémentaires. En 2024, la production en métropole était de 1,6 millions de tonnes…

Mais nous, on n’y croit pas au greenwashing de McCain qui, par exemple, nous promet une monoculture certes intensive mais respectueuse de l’environnement. Ou de Clarebout qui utilise le fret maritime pour (soit-disant) limiter l’usage des camions de transport, alors qu’il produit au moins 1400 tonnes de frites surgelées par jour dans chacune de ses 3 usines ! Que toutes les patates aillent dans les mains de ces industriels qui, en plus, font des frites de merde, ya pas moyen !

Ni milles-vaches, ni mille-diou ! Frites maison avant tout !

Municipales à Lille : Ça arrive

Côté Renaissance / LREM, Violette Spillebout, a un nouveau local : 17 rue Jean Sans Peur. Si vous passez à la Préf’ en face, faites leur signe !

Côté RN, on risque d’avoir Matthieu Valet, ancien (jeune) flic qui s’est mis en arrêt (aux porcs) pour devenir eurodéputé en 2024.

Côté PS, Arnaud Deslandes qui vient d’être propulsé à la tête de la Ville poursuivra la passation de pouvoir, avec ses délires sécuritaires.

Côté Verts, Stéphane Baly remet le couvert après sa défaite à 227 voix près en 2020 (même si la justice a révélé des fraudes sans annuler l’élection).

Côté « gauche de rupture« , ça réfléchit encore durement à faire une coalition entre insoumis et plus-à-gauche (NPA, Offensive, etc.).

Et une pride bourgeoise de plus  !


Le jeudi 5 juin les roubaisien·nes pouvaient participer à la 1ère pride de leur ville. Pendant que l’affiche de l’inter-LGBT de Paris fait hurler les fachos de tous poils parce qu’on y voit des personnes racisées et un nazi qui se fait casser la gueule, la pride de Roubaix a pris la direction inverse. Elle fait preuve d’un pinkwashing raciste éhonté, en affirmant que l’homophobie ne serait le fait que de populations pauvres et racisées. Organisée principalement par Camille de Ruielle, la cheffe locale du Modem (parti proche de celui de Macron), le ton est rapidement donné : la menace pour les LGBTQI+, c’est les musulman·es ! Il faut donc poster les flics à tous les coins de rue pour protéger les queers. Et comme si les les keufs ne faisaient déjà pas assez partie du paysage roubaisien, le FLAG! (association de flics gays) participe même à ce cortège.

À noter que la pride a été déplacée à un jeudi soir sur demande d’associations de commerçants, et s’est tenue sur un parcours très petit, afin de ne pas perturber leurs activités. La visibilité c’est important, mais faut pas qu’on soit trop visible quand même !

Cantines lilloises : Top sans chef

À Lille, petit·es chanceux·ses qu’on est, on peut se réjouir du nombre de cantines militantes qui nous mijotent de bons petits plats. On compte effectivement quelques collectifs qui ont choisi un moyen d’action qui peut paraître simple, mais  essentiel : la cantine. On peut citer par exemple la cantine de l’APU Fives, ouverte tous les lundis midis, celle du Centre Culturel Libertaire (CCL) ouverte les vendredis midi (au moins les 1ers et 3emes de chaque mois) ou celles de l’Anamorphose : l’Antipasti du lundi soir, et l’Anamorphale le dernier vendredi soir de chaque mois.

Celles-ci sont, pour chacune, un moment de vie important du lieu où elles se tiennent. L’occasion de s’ouvrir sur leur quartier, un temps de rencontre et de détente ; c’est aussi, une pratique au quotidien de l’auto-organisation et de l’action collective. Ouvertes et sans chef·fes, dans ces cantines, on s’organise de manière horizontale et inclusive.

Aussi, que ce soit par conviction antispéciste forte ou par volonté de proposer des menus qui mettent tout le monde d’accord, toutes ces cantines proposent des menus entièrement végétaliens. On aime les animaux, mais pas dans nos assiettes.

C’est également pour porter des valeurs de solidarité et s’affranchir du pouvoir de l’argent que toutes pratiquent le prix libre : chacun·e paye ce qu’iel veut/peut, mais il y a une assiette pour toustes !

Sur ces mêmes valeurs fortes, on pourrait aussi citer d’autres collectifs lillois qui font de la bouffe un objet militant, comme le Réseau RAvitallement des Luttes lillois (RRAL), collectif ouvert et public qui se propose de soutenir les luttes par l’organisation de cantines ponctuelles ou une aide pour les faire. Ou encore la Queerate et la Copainerie Autonome qui sont des collectifs plus affinitaires, mais qui nous régalent également régulièrement lors d’évènements militants.

Ainsi qu’à toutes ces cantines qui s’organisent de manière plus discrète, informelle ou ponctuelle : merci à elles toutes.

On prend du bon temps, mais c’est pas toujours de tout repos, et toutes les bonnes volontés sont bienvenues. Alors n’hésite pas a nous rejoindre, pour faire des rencontres, te mettre en action, ou simplement pour te régaler ou régaler ton monde.

On se dit quoi, on se fait une bouffe !

« RHaine », c’est pas qu’un slogan

Ce début d’année 2025 a été tristement marqué par plusieurs agressions et meurtres racistes et islamophobes. Samedi 3 juin, dans le Var, un type a tué une personne et tiré sur deux autres, pour des raisons clairement racistes qu’il a ensuite fièrement étalé en ligne, citant Bardella et Le Pen, avant de se faire arrêter. Les crimes racistes ne sont pas nouveaux, et sont souvent perpétrés par les flics. Mais enjaillés par les discours des politicien·nes, journalistes et autres stars de réseaux sociaux qui crachent quotidiennement leur haine, de plus en plus de racistes passent à l’action…

Comme le dit Angela Davis, dans un tel contexte, être non-raciste ne suffit pas : soyons antiracistes !