Eglise de la Maculée de Pognon

Dans notre numéro 6 on vous parlait de l’église de Saint-Omer, qui avait volontairement brulé parce que l’Église est un repaire de pédocriminels. Quelque mois ont passé depuis et pour la ville c’est maintenant « l’heure des comptes ». Visiblement l’immaculée conception (son petit nom) coûte cher, elle avait été restaurée il y a 6 ans pour 5 millions d’euros. Cette fois les frais s’élèvent à 10 millions (1666 ans au RSA), dont la ville payera 1/3 en 2025. En bonus, la paroisse a aussi reçu un don d’1 million d’euros par ces gros bâtards du groupe Dassault. Une tonne de pognon est donc donnée comme une évidence pour financer le lobby des grenouilles de bénitier.

Non pas qu’on attende d’une mairie qu’elle finance des trucs qui nous plaise, mais cracher autant de thunes pour que la bourgeoisie réac’ de Saint-Omer puisse bouffer son ostie hebdomadaire, ça donne la nausée.

Éphéméride de Janvier

2014 : Attaque des locaux de Thalès à Lambersart avec des oeufs de peinture, par le Commando Gallinacé Terroriste (CGT).

2016 : Peinturage ou destruction d’horodateurs de 18 rues du Vieux-Lille contre le stationnement payant, mis en place 1 mois plus tard.

2019 : Acte 10 des GJ, manif sauvage parmi les plus impressionnantes du mouvement. Un cortège de 2000 personnes dévie du parcours habituel depuis le boulevard de la Liberté pour aller vers l’esplanade de la Citadelle. D’immenses barricades sont érigées pour ralentir la progression policière.

2021 : « Marche des libertés » : 1200 personnes sous la neige le 16 janvier contre la répression des teufs et contre la loi « Sécurité Globale ».

2021 : La Manif pour Tous défile contre la PMA avec un bébé gonflable géant (très malaisant). Des camarades infiltrent la cinquantaine de reac’, et s’embrassent aussi soudainement qu’ardemment devant leurs têtes ébahies. À l’autre bout de la place, 1000 personnes sont là avec des slogans antifascistes et drapeaux LGBTQI+, avant de partir en manif’ sauvage.

2023 : Action contre le nouveau magasin Louis Vuitton du Vieux-Lille le 7 janvier, pour « perturber l’ordinaire des affaires bourgeoises ». Banderole : « Serrez-vous la ceinture… mais elle coûte 500€ »

2023 : 45.000 personnes en manif contre la réforme des retraites à Lille le 31 janvier. Assemblées étudiantes à Lille 2 et Lille 3, Sciences Po bloqué, blocage du périph’ par les pompiers, Pôle Emploi Lille-Centre occupé…

2024 : Le 11 janvier, une manif pour les droits trans défile dans Lille aux cris de « Siamo tutti antitransphobie », s’ancrant alors dans le mouvement national contre la loi des Républicains d’interdire les soins aux mineurs transgenres.

MEL : véhicules d’avant 1997 interdits

Depuis le 1er janvier 2025, Lille est Zone à Faible Émission «Territoire de vigilance». Conséquence, les véhicules non-classés « Crit’Air » seront interdits (immatriculés avant 1997), comprendre : les pauvres – 6300 véhicules estimés.

Sans surprises, les véhicules classés « collection » des bourgeois seront épargnés. Mais si t’es pas un bourge et que t’as peur de t’endetter auprès du trésor public, sache qu’il y a aussi des dérogations pour toi ! Dans les critères : si tu fais maximum 8.000 km/an (preuves à l’appui), si t’as un abonnement TER ou à Ilévia (1 an), ou si t’as un camion qui approvisionne un marché (avec le tampon de la ville). Alors c’est pas trop tard pour commencer les démarches plutôt que d’envoyer vos vieilles vagos à la casse !

Le retour d’Égalité et Réconciliation dans la région

Le vent apporte des sales odeurs brunes de toutes parts ces derniers temps. Et même certaines qu’on aurait espéré oublier. Quelques stickers « Égalité et Réconciliation » annoncent la couleur début d’été 2024 en apparaissant à Lille, alertant les yeux aguerris. En septembre, un groupe Telegram tagué « Nord » et des collages actent la chose : les soraliens sont de retour.

Les disciples d’Alain Soral amènent avec eux leur confusionnisme, mêlant Marx et Maurras sans problème, dans un national-socialisme censé regrouper les extrêmes. Mais leur amour de Soral et du vieux monde, leur haine des LGBTQ+ et des femmes ne laisse que peu de doute. Mais si on cherche un domaine dans lequel ils excellent, c’est certainement l’antisémitisme ! Entre l’amour de Céline (pas Dion) et les déclarations de leur prophète, les fidèles soralistes ont leur idée du complot. Ils soutiennent la Palestine, sans analyse autre qu’une pure haine des juifs, offrant ainsi une belle excuse à ceux qui s’appliquent à condamner les positions anti-sionistes sous couvert de lutte contre l’antisémitisme… Ils ont d’ailleurs organisé ce 9 novembre 2024 une conférence de Youssef Hindi sur la « Constante de la politique sioniste en Palestine depuis un siècle ».

Ils étaient beaucoup-là pendant les GJ (« gilets jaunes – canal historique » avec une croix de Jésus). Ils jouent sur tous les axes de complotismes et ont un recrutement efficace. On s’inquiète de les savoir si fort à Amiens, et de les voir réapparaître publiquement à Lille.

Conseil de lecture : « Vous avez dit Soral ? » sur infokiosques.net

L’Alma : quartier quadrillé

Du côté de l’Alma (Roubaix), ça fait plus de 3 ans que les habitant·e·s se mobilisent contre la destruction de leur quartier. Le but de Delbar (le maire de droite) est clairement de virer les pauvres et d’installer des bourges à la place.

Pour accélérer le déplacement des gens qui y vivent, une stratégie d’asphyxie du quartier a été appliquée : d’un côté la mairie refuse de donner le moindre espace pour proposer des activités et de l’autre la police harcèle les habitant·es lorsqu’iels sont dehors. La gestion est devenue militaire le 7 novembre quand environ 50 camions de CRS ont été déployés accompagnés de keufs sur les toits. Des barricades anti-émeutes avec contrôle systématique des riverain·es. C’est donc devenu impossible pour les habitant·es de circuler librement ou de tout simplement inviter du monde chez soi, le quartier devenant presque une prison à ciel ouvert

La lutte de l’Alma est vivace, avec des moyens légalistes ou non. En se baladant près des chantiers, on peut quand même voir que des engins de chantiers ont spontanément pris feu. Comme pour chaque projet d’urbanisme fortement contesté, la stratégie des pouvoirs publics est de faire taire cette lutte, alors que notre solidarité soit bruyante !

Flagrant délit de fichage pendant un rassemblement commémoratif

20 novembre 2024, c’est le Transgender Day of Remembrance (TDOR), la journée de mémoire trans. À Lille, comme chaque année depuis au moins 5 ans, un rassemblement a lieu. En plus des témoignages poignants et des larmes qui s’y invitent nécessairement, 2 drôles d’individus se tiennent aux abords et filment les interventions mais aussi les personnes rassemblées. Quelqu’un·e va les voir et leur demande de ne pas filmer. Ils disent qu’ils s’en foutent, « qu’ils sont de la police », et se barrent de là, fiers d’avoir pu profiter de ce rassemblement pour ficher des militant·es trans lillois·es. On n’est pas surpris·es vu la surveillance des assemblées de luttes trans au CCL en mai 2024. La loi immigration de l’année dernière, qui vise principalement les personnes immigrées, a amené la création d’un nouveau fichier pour les personnes qui changent d’état civil… c’est une manière de plus de rendre indélébiles les deadnames, assignés à la naissance.

L’État déteste les personnes trans, nous détestons l’État. ACAB.

Ras la mine

Extracti-quoi !? Dans le NP2C, on pourrait penser qu’on est bien loin des luttes contre l’extractivisme parce que les dernières mines ont fermé il y a 34 ans. Mais c’est bien dans le Nord que pullulent la majorité des nouveaux projets français d’usines de batteries électriques et de voitures associées qui utiliseront le précieux lithium… pillé en Argentine mais bientôt extrait dans le département de l’Allier. L’histoire ouvrière ch’ti saura rappeler pourquoi aucune mine ne doit rouvrir, ni ailleurs, ni ici, pour alimenter cette industrie de mort. C’est dans ce contexte que vient de se créer une nouvelle ressource : raslamine.noblogs.org.

Ce site souhaite être un outil pour celles et ceux qui luttent contre les projets miniers. Pour faire connaître, partager des informations sur les projets en cours et les luttes qui s’y opposent, les victoires, les échecs et difficultés rencontrées. La répression qui peut s’abattre sur celleux qui luttent, mais aussi des retours d’expériences réussies ou non, sont toujours intéressantes. Alors n’hésitez pas à envoyer informations, analyses (lien entre extractivisme et voiture électrique, avec l’industrie de la guerre…), actualités sur l’avancée des projets (autorisation de travaux, réunions publiques, nom des entreprises en lien avec le projet…), communiqués, dates d’événements, rencontres

Contact : raslamine@riseup.net

Ça s’est passé un mois de décembre

2007 : À Lille 3, 1201 votes « pour le blocage comme moyen d’action contre la loi LRU » (608 contre). Le 13 décembre les CRS profitent d’une manif en centre-ville pour débloquer la fac, occupée depuis une dizaine de jours. Pas refroidi·es, les étudiant·es reviennent les jours suivants pour réoccuper !

2011 : Décoration de la façade de l’école de la Protection Judiciaire de la Jeunesse à Roubaix dans la nuit du 13 décembre : « Educ = Flic », « Liberté pour les emmuréEs », « Feu aux taules ».

2015 : Caillassage et peinturage des locaux d’EDF Lille et de BNP à la Madeleine dans la nuit du 16 décembre, avec un tag « ni nucléaire, ni CO2 ! » ou « collabo du désastre écologique », par le « Comité Jackson Pollock »

2015 : Rassemblement devant la mairie de Wazemmes le 20 décembre contre la répression des squats. Un chouette communiqué (à lire sur Indymedia) indique la fin du Donjon, maison squattée depuis 5 ans au croisement de la rue Van Dyck et de la rue Lafarge – maintenant c’est une résidence dégueulasse.

2017 : Révoltes, tags et incendies de bagnoles suite à l’accident de Selom, Matisse, Aurélien et Achraf sur des voies de train près de Caulier lors d’une poursuite policière le 15 décembre. Selom et Matisse sont percutés et meurent les jours suivants à l’hôpital, alors que le quartier de Fives s’embrase. Classé sans suites quelques années plus tard. Ni oubli, ni pardon, on sait pourquoi Selom et Matisse couraient !

2018 : Acte IV des Gilets Jaunes à Lille, ça commence à chauffer localement le 8 décembre. Et une première arrestation massive a lieu rue du Réduit, derrière la mairie. Les flics arrêtent 30 personnes, à plat ventre, les mains sur la tête. La GAV est plutôt joyeuse et tout le monde sort sans encombres.

2018 : Caillassage antispéciste de la vitrine de la boucherie Veys à La Madeleine avec un tag « Assassin » dans la nuit du 27 au 28 décembre.

2019 : Manifestations sauvages de lycéen·nes contre la réforme du bac. 13 lycées sont mobilisés sur la métropole. Barricades enflammées à Gaston Berger, tirs de feux d’artifice sur les condés à Valentine Labbé, caméras municipales cassées à Jean Perrin.

2021 : Sabotage de serrure et tags contre l’ANAA (agence d’architectes qui construisent des CRA) : « L’État assassine dans les CRA / ANAA complice » dans la nuit du solstice d’hiver.

2022 : 3e semaine de grève au magasin Action de Tourcoing, contre des licenciements abusifs.

Nos Agriculteurs Adorés

On aurait aimé se réjouir d’apprendre que les grilles de la préfecture de Lille sont toujours à portée de banderole, lundi 18 novembre au petit matin, en y lisant cette revendication qui fait, semble-t-il, consensus : « Non au Mercosur ». Mais c’est bien sous le regard bienveillant et protecteur de la police elle-même que la bâche noire revendicative a été accrochée par les syndicats agricoles majoritaires, FDSEA 59-62 et Jeunes Agriculteurs.

L’autre faux-semblant qui ternit ces réjouissances, c’est que l’opposition au traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Paraguay et autres…) n’a rien d’une revendication sociale ou écologique, et encore moins anticapitaliste. Si des syndicats comme la Coordination Rurale (d’extrême droite) s’opposent à ce traité, ce n’est en rien pour lutter contre les émissions de CO2, la déforestation ou l’utilisation de pesticides, encore moins contre l’agro-business qui détruit la paysannerie partout sur Terre, mais pour préserver, voire conquérir des parts de marché au détriment des écosystèmes et des peuples. Ces chefs d’entreprises agricoles ne sont pas à une contradiction près : ils demandent également une protection accrue contre les aléas climatiques tout en revendiquant en même temps de continuer à participer activement à les créer (sécheresses, inondations…).

Si nous aussi on souhaite la hausse des revenus agricoles, et qu’on trouve que l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution c’est pourri, on n’est pas dupes et on ne soutiendra jamais la FNSEA et ses sous-branches.