La course au « beffroi » n’a même pas commencé que le remplaçant d’Aubry annonce déjà la couleur. « Les lillois ne sont pas différents des Français. Ils ont des préoccupations liées à leur pouvoir d’achat, à l’avenir de leurs enfants, à la crise économique, écologique et sociale. Mais je dirais que leur préoccupation majeure, c’est la sécurité. On ne vit pas bien dans une ville quand on ne s’y sent pas en sécurité. » À peine arrivé, Arnaud Deslandes surfe sur la vague sécuritaire qui déferle sur notre vieux pays depuis déjà trop longtemps. 145 caméras (sans compter celles de la Préfecture), un « centre de supervision urbain », des algorithmes, 170 policiers municipaux, des portiques dans les métros, des barrières vauban sur la Place de la République, des voitures équipées de caméras pour sanctionner automatiquement les impayés de stationnement… Pour couronner le tout, la Ville de Lille nous a pris un peu de « temps de cerveau humain disponible » en posant des affiches faisant la promotion de la police sur les « sucettes » publicitaires dans les rues : « La police municipale agit pour votre tranquillité » (« 44.000 appels reçus, 700 interpellations en 2024 » – soit 2 par jour, attention). Un bonheur n’arrivant jamais seul, cette propagande s’est révélée en même temps que Arnaud Deslandes à la mairie, fin mars-début avril. La « sécurité » c’est pas le délire des lillois, c’est celui de la mairie ! Deslandes démission !
La seule sécurité qu’on tolère c’est la sécurité sociale. Sans elle, ils n’auront que la violence !
Étiquette : ACAB
Mouvement étudiant : bloque et rebloque !
Il était une fois, 100 étudiant.es qui voulaient bloquer leur fac pour alerter sur les coupes budgétaires. Arrivée 6h à Pont-de-Bois : les flics sont déjà sur place. Pas étonnant, ça fait 1 an que le président de l’université (régis bordet) censure toutes les initiatives politiques. Gazages, contrôles, fouilles, toujours le même cirque autoritaire.
Ni la répression ni les lacrymos n’entament la déter étudiante. Après un repli stratégique, iels reviennent en force à 8h pour bloquer la passerelle. Les lacrymos fusent à tout va, enfument le campus et blessent légèrement un·e pote. Résultat, un blocus qui tient pas et une foule en colère !
Des profs prennent position en faveur du blocage et contre la répression policière. Les étudiant·es, eux, débrayent joyeusement les amphis et partent en manif sauvage à 180 sur le campus. Jeudi 27 février 2025, iels re-bloquent. Cette fois-ci, les keufs se tiennent sages. Bordet a retenu la leçon. Malgré quelques galères (dont une petite bagarre avec des fafs anti-blocages), ils tiennent jusqu’à midi, et informent les curieux.es des suites. Parce que cette fois, c’est sûr, la mob’ est partie pour durer !
Lire aussi : « Anniversaire de l’occup de Lille 3 » (Anarchie locale – n°3 – mai 2024)
Expulsion : des dizaines de familles à la rue
Depuis le 3 janvier, des centaines de familles étaient abritées en raison du « grand froid » (-5°C) dans des bâtiments appartenant au département du Nord pour ne pas dormir dans la rue. Les conditions de vie y sont difficiles : pas d’intimité, pas de confort, des repas dégueux. Le tout sous l’œil des flics sociaux de la protection civile, qui contrôlent la solidarité en empêchant tout soutien d’entrer et interdisent aux assos de distribuer de vrais repas au chaud.
La situation n’était pas idéale. Mais les températures ont dépassé 5° le jeudi 23 janvier, pile-poil la température idéale selon la préfecture pour dormir dehors ! Ni une ni deux, l’ordre d’expulser les familles est déclenché.
Au gymnase de Mons-en-Baroeul, plus de 20 familles ont lutté en refusant de partir tant que des solutions de relogement n’étaient pas proposées. Pareil à Trith-Saint-Léger où des familles logées au CAES refusent de se retrouver à la rue. On a pu voir quelques personnes venir soutenir ces familles déter’. Mais, sur place, la police était en nombre et allait jusqu’à empêcher l’apport de nourriture alors que les gamin·es n’avaient pas mangés depuis 8h !
Face aux expulsions, ne restons pas seul.es ! Vive les squats !
Caméras de surveillance à Lille
Le dernier Lille Mag (propagande légale de la Ville de Lille) parle d’un réseau de 136 caméras sur la ville. Une précédente édition en annonçait 141. Mais au contraire, le nombre de caméras à Lille ne cesse d’augmenter. Toutes les caméras en forme de soucoupe volante sont reliées en direct à un poste de contrôle créé début 2022, avec des flics municipaux 24h/24. En plus d’accompagner les interventions, ils pratiquent depuis cette année la « vidéo-verbalisation« , donc foutre des PV à partir de ce qu’ils voient sur les images.
Un « comité d’éthique » est censé observer la progression du déploiement de cette technologie de surveillance, qui promet ne pas utiliser la reconnaissance faciale – on attend toujours des infos sur la vidéo-surveillance algorithmique (VSA) qui peut reconnaître des types de comportements sans enfreindre le « RGPD ». Mais que peut-on attendre d’une instance créée par un ancien keuf, Jean-Claude Menault ?
Pour savoir la position des caméras, vous connaissiez Lille Sous Surveillance (lille.sous-surveillance.net), mais vous apprécierez mieux Surveillance Under Surveillance (sunders.uber.space). Cette cartographie utilise les données fournies à la carte libre et collaborative Open Street Map (OSM). Malheureusement, OSM n’affiche pas les caméras de sa base de données sur sa carte principale. SunderS propose donc un affichage agréable des caméras issues d’OSM.
Vous pouvez ajouter des caméras en vous créant un compte sur openstreetmap.org (usage du Navigateur Tor recommandé). Parmi les données à relever : type de caméra, angle (hors 360°), hauteur, date d’installation, date de dernière vérification. On peut même « copier » une caméra existante pour aller plus vite.
Flagrant délit de fichage pendant un rassemblement commémoratif
20 novembre 2024, c’est le Transgender Day of Remembrance (TDOR), la journée de mémoire trans. À Lille, comme chaque année depuis au moins 5 ans, un rassemblement a lieu. En plus des témoignages poignants et des larmes qui s’y invitent nécessairement, 2 drôles d’individus se tiennent aux abords et filment les interventions mais aussi les personnes rassemblées. Quelqu’un·e va les voir et leur demande de ne pas filmer. Ils disent qu’ils s’en foutent, « qu’ils sont de la police », et se barrent de là, fiers d’avoir pu profiter de ce rassemblement pour ficher des militant·es trans lillois·es. On n’est pas surpris·es vu la surveillance des assemblées de luttes trans au CCL en mai 2024. La loi immigration de l’année dernière, qui vise principalement les personnes immigrées, a amené la création d’un nouveau fichier pour les personnes qui changent d’état civil… c’est une manière de plus de rendre indélébiles les deadnames, assignés à la naissance.
L’État déteste les personnes trans, nous détestons l’État. ACAB.
Les frontières tuent toujours
En plus d’empêcher les personnes de circuler et de les maintenir dans des conditions de vies inhumaines, la frontière anglaise est le théâtre régulier de naufrages meurtriers. Le dernier en date a eu lieu le 4 septembre 2024. Au moins douze personnes sont mortes. Les médias nous présentent les passeurs comme seul coupable, en oubliant que si les personnes prennent des risques importants pour quitter la fRance, c’est surtout à cause de la traque mise en place par l’Etat pour chasser les exilé·e·s et leur rendre la vie impossible. Et vu les « solutions » proposées par l’Etat suite à chaque naufrage, encore plus de contrôles, de flics et de centres de rétention, ce n’est pas prêt de s’arrêter…
Soutien aux exilé·e·s et à toutes les personnes qui luttent contre les frontières !
texte publié dans Anarchie Locale n°6
Une personne SDF meurt au commissariat de Wattignies
Le 16 août 2024 un homme de 47 ans est décédé d’un arrêt cardiaque au nouveau commissariat de Wattignies (Nord). Pour un vol d’alcool au supermarché, il s’est fait embarquer. Les flics disent l’avoir trouvé inanimé plus tard en cellule et auraient tenté de le « sauver ». Le comico est bien doté en matraque et matériel de répression mais il n’y aurait pas de défibrillateur. Et surtout, pourquoi des « erreurs » s’y produisent constamment ? Car ce n’est pas sans nous rappeler Samba, tué par la police à Wattignies en mars 2024, et la mort de Toufik au commissariat central de Lille en 2020. S’ils n’étaient pas flics, on appellerait ça des tueurs en série.
À la violence étatique s’ajoute la bureaucratie inhumaine. C’est 4 jours après son décès qu’un courrier apporte la tragique nouvelle à sa famille. Trop tard selon elle, surtout qu’il s’agissait d’un majeur protégé, mis sous tutelle avec 4 proches contactables. Ils attendent toujours les résultats de l’autopsie. La famille s’est rapprochée d’un avocat. ACAB.
texte publié dans Anarchie Locale n°6
Rassemblement antifasciste : changement de préfet mais pas de politique
Dimanche 7 juillet, 21 h, rassemblement contre l’extrême-droite place de la république, mêlant soulagement sans naïveté. On peut se réjouir que Bardella se soit finalement fait chié dessus dans les urnes (lui rappelant peut-être l’amphi N de Tolbiac), mais la lutte contre les idées réactionnaires et xénophobes est loin d’être gagnée.
Au bout d’une heure, un cortège se forme et s‘avance boulevard de la liberté. Les sommations ne se font pas attendre, les lacrymo non plus. Reçu cinq sur cinq : on change de route ! À Solférino, rebelote ! Gazage et charges en bonus. C’est l’occasion de découvrir la politique du « maintien de l’ordre » du nouveau préfet Bertrand Gaume, qui a succédé à Georges-François Leclerc en février (on le regrettera pas). Sa nomination par Darmanin aurait du nous alerter : les exécutants se succèdent, la politique répressive continue.
La soirée se poursuit dans les lacrymos lancées dans des rues étroites, avant que des zélés de la matraque trouvent judicieux de passer à tabac quatre ou cinq d’entre nous, pour la forme. Pour l’un, c’est trauma crânien et prise en charge par les pompiers, après que les flics l’ai relâché, faute d’un quelconque motif pour l’arrêter. Le message est clair : la dissuasion de toute contestation par les insultes et menaces, le tabassage et la destruction des effets personnels (lunettes, téléphone). Sont-ils encouragés par leur hiérarchie ou sont-ils juste en roue libre ? Réponse avec Bertrand Gaume sur France Bleu, qui a renouvelé « tout [son] soutien aux policiers engagés […] dans des conditions très difficiles ».
texte publié dans Anarchie Locale n°5
Comment la police et les autorités essaient de nous vendre le meurtre de Samba
Bref rappel : Samba Dior Diagne a été abattu de 3 balles par la police le 13 mars 2024 à Wattignies
Une source policière fait savoir que Samba « souffrait d’importants troubles psychiatriques ». Mais, d’une part, la famille de Samba dit que c’est faux et, d’autre part, les policiers n’ont vu Samba que quelques minutes au maximum, alors comment peuvent-ils avoir un jugement (peut-être faudrait-il dire un diagnostic) aussi tranché ? A moins d’admettre que nous avons à Wattignies des policiers qui ont de très grandes compétences en psychiatrie, ou qu’ils sont justes psychophobes. En tous cas, les médias ne se font pas prier pour rapporter sans aucune enquête, les propos des flics
De source policière toujours, nous apprenons que Samba avait un couteau « de boucher » à la main. Tout le monde peut le vérifier sur internet : les couteaux de boucher sont de différentes taille et certains sont carrément petits. Par ailleurs si on suit l’actualité de ces meurtres policiers, on s’aperçoit que, le plus souvent, quand des policiers ou gendarmes tuent une personne qui avait un couteau à la main, les autorités disent qu’il s’agissait d’un couteau… « de boucher ».
Bien sûr l’objectif est de justifier les tirs des policiers : un couteau « de boucher » ça impressionne !
Faire « Place Nette » de Darmanin
Le 25/03/2024, notre enfoiré de ministre-chef de la police arrive en grande pompe à Tourcoing. À sa conférence de presse, la grosse merde annonce presque 200 arrestations lors d’une opération qui a eu lieu le matin même dans toute la France visant, soit disant, à lutter contre le trafic de drogues. Sobrement appelée l’opération « Place Nette XXL », ce gros coup de comm’ est censé durer plusieurs semaines et consiste à harceler/contrôler/arrêter toutes les personnes racisé.es de nos quartiers sous prétexte de recherche de drogue. Des copaines ont même vu deux gamins de moins de 12 piges se faire contrôler par les keufs à Moulins. Foutre des amendes, mettre les gens en taules, rendre plus précaire, c’est clair nous c’est pas trop notre came. NIK LA POLICE.
texte publié dans Anarchie Locale n°2