Bavure à Tourcoing

5 mineurs ont été interpellés suite à la publication d’une vidéo sortie de son contexte sur les réseaux sociaux, dont 2 placés en détention provisoire. Jeudi 11 septembre 2025 à Tourcoing, un individu identifié comme membre de la police, défavorablement connu des jeunes du quartier, a été maîtrisé pour des raisons qui nous sont encore inconnues, probablement en légitime défense. Selon nos sources, l’agent ferait l’objet d’une fiche S (comme Salopard). Ce bandit dénonce un traitement injuste et un usage disproportionné de la force à son encontre. Les deux jeunes ont été libérés le 18 septembre, prouvant leur innocence, mais sous contrôle judiciaire, démontrant à nouveau que les juges bleus de la République sont complices de la violence raciste policière.

IGPN (InsurG du Pont-de-Neuville)

10 septembre : les jamais-content·e·s un peu content·e·s

Ce 10 septembre, on était content·es. De sentir les bourgeois trembler (et pas que ceux qui roulent en Tesla). Des semaines qui précédaient, où tout le monde était à fond (AG pleines, affiches collées partout par différents groupes…). D’avoir vu les gens en lutte utiliser des modes d’organisation qui nous sont chers, et prendre de plus en plus en compte la lutte contre les dominations. Des blocages et surtout du soutien de toutes les personnes qu’on croisait, qui étaient ravies de voir des gens essayer de tout bloquer (vos klaxons nous font du bien !). Des motiv’ de permanence soin, garderie et repas, parce que nos luttes ne passent pas uniquement par les pavés (de pierre ou de papier) ! D’avoir réussi à créer ces moments entre groupes qui n’arrivent pas à s’organiser ensemble habituellement. Du nombre de personnes présentes à la manif. De l’attention collective aux autres et de chouettes réflexes quand les flics chargeaient. Et de l’apparition de caisses de grève jusque tard dans la nuit à des endroits inattendus. Alors on continue !

Graffiti of a flower growing from a cop helmet.

« Ils peuvent essayer de couper les fleurs, mais ils ne peuvent pas empêcher le printemps ! » « De vos cendres nous nous soulèverons »

Et le flic dans ta poche ?

Les téléphones sont depuis longtemps un grand allié de la police. Ils permettent à la fois de donner notre position en permanence, de savoir avec qui on parle, de quoi on a parlé, de donner des images pour nous inculper (même des « meme » avec un plan de paris en forme de bite avait été utilisé comme preuve lors de l’affaire du 8 décembre). Et depuis que les militant·es utilisent Signal et Telegram (on déconseille ce dernier) ils ont accès à un large réseau de numéros et d’identités dès que 1 seul appareil est confisqué même si t’as jamais échangé avec cette personne. Car même si ton téléphone est éteint ou verrouillé les flics peuvent tout siphonner grâce au « Kiosk« , un outil capable de casser le chiffrement de tout les téléphones (à l’exception de ceux qui fonctionnent sous GrapheneOS). C’est pour ça qu’on répète qu’il faut laisser nos tels à la maison. C’est pas pour se distinguer, mais vraiment parce que il y a trop d’infos dans un si petit truc.

Depuis que la majorité des gens utilisent une messagerie chiffrée (la plupart du temps sans le savoir), l’état fait la gueule et cherche à tout prix à briser ces protections. En fRance, l’immonde loi narcotrafic avait un passage qui obligeait les messageries chiffrées à avoir des failles dédiées aux gouvernements. Cette partie de la loi a été supprimé mais Retailleau a promis que ça reviendrait. Au niveau de l’Europe, c’est la loi Chat Control qui forcerait les messageries à analyser par IA chaque message, juste avant l’envoi (donc quand c’est pas encore chiffré). Et pour les applications récalcitrantes, les constructeurs de téléphones devront installer de manière silencieuse un mouchard qui fait le même taf ! Si l’algo détecte quelque chose de « suspect », un signalement sera directement envoyé à la police.

Individuellement, 2 solutions s’offrent à nous : ne plus avoir de téléphone ou passer à GrapheneOS. Graphene c’est un système d’exploitation (OS) pour les téléphones Pixel, qui a pour seul but la sécurité, et, à l’inverse des autres OS alternatifs, c’est assez facile à installer. Mais faut garder en tête que moins on fait avec un tel, mieux on se protège.

On a pas la place pour détailler, donc si tu veux plus d’infos : « GrapheneOS for Anarchists » (anglais) sur anarsec.guide (il est recommandé d’y accéder via le navigateur TOR).

Autres informations détaillées sur le sujet (fonctionnement de la téléphonie, outils policiers, pistes de réduction des risques sur les usages de téléphones en contexte militant) dans cette brochure : « Téléphonie mobile. Surveillances, répressions, réduction des risques » (2025), ou sur le blog participatif « Téléphonie mobile & activisme« .

10 septembre, sortez couverts

On va pas se mentir, bien que les perspectives de ce mois de septembre nous mettent en joie, on peut s’attendre à une forte répression par l’État dès le 10.

On connaît déjà l’arsenal habituel : les lacrymos, les grenades, les LBD, les canons à eau. On serra aussi filmé·es de partout, déjà grâce à toute les caméras flambant neuves de la MEL mais aussi avec des drones, et puis toute celles et ceux qui pensent que filmer en manif nous aide (alors que ça permet surtout aux flics de nous identifier plus facilement a posteriori).

Pour te protéger toi et tes proches au maximum laisse ton téléphone à la maison, met des vêtements amples et noirs, couvre tes signes distinctifs (tatouages, coupe de cheveux, piercings…), évite le maquillage (avec les lacrymo ça douille) et n’hésite pas à mettre des grosses lunettes de soleil, même par temps de pluie.

Viens avec des potes, c’est important d’avoir des proches qui peuvent appeler au soutien si tu te fais arrêter. Si les flics te causent, que ce soit dans la rue ou au comico tu n’as rien à dire : garde le silence ou répond « rien à déclarer« . En cas de contrôle d’identité, les 5 seules choses qu’on doit dire légalement c’est nom, prénom, date de naissance, lieu de naissance et adresse. Rien de plus ! C’est plus facile à dire qu’à faire parce que c’est leur taf de te manipuler, mais c’est pas eux que tu dois convaincre ! La moindre info, même anodine, peut te retomber dessus ou sur des potes, garde ta défense pour les juges.

Et si tu subis une répression judiciaire ne reste pas seul·e : à Lille on a le CLAJ (Collectif Lillois d’Autodéfense Juridique) qui peut t’aider.

Pour aller plus loin sur le 10 septembre : « En cas de soulèvement :
infos pratiques pour les actions, grèves, manifs…, pour résister à la répression…
 » sur ricochets.cc (conseillé d’y accéder via TOR)
⌕ Pour plus de conseils pratiques : notrace.how (via TOR aussi)
⌕ Texte critique sur la photographie : « Dialogue imaginaire avec un-e défenseur-euse de l’image photographique d’individus. » (2017)

Silence, on fête

Une fête de la musique qui tombe un week-end, c’est pas chaque année.
C’était l’occaz pour qu’un max de monde puisse y participer (sauf celleux qui bosse dimanche matin, force à vous).

Les premières notes ont résonné dans les rues dès midi, mais on avait hâte que la nuit tombe pour pouvoir enfin twerker sur les boulevards sans suer 5L d’eau. C’était pas l’ambiance dans toutes les rues, mais on était là. Puis, doucement, à la tombée de la nuit, tout le monde a commencé à se réveiller pour s’éclater.

Et là, alors que la fête battait son plein devant chez Ben (Wazemmes), un bruit horrible déchire la soirée. Non, pas Sardou. Pire : les keufs. Les cowboys nous signalent qu’il est temps d’arrêter là. Il est 00h10.

Les autres sound systems ? Tous déjà coupés. Passé minuit, sort ton portefeuille et rentre dans un bar ou va en boîte. Mais pas un bruit dehors. Il ne faudrait pas qu’on entende trop de musique. Il ne faudrait
pas qu’on se divertisse
. Il ne faudrait surtout pas déranger les bourgeois qui rêvent d’un centre-ville sans bruit.

Merci la mairie, pour cette soirée en toute sécurité. Y’avait pas de bus, pas de métro en nocturne pour rentrer plus tard. Mais j’ai pu rentrer à pied, bercé par l’odeur de gazeuse.

Arnaud Droitelandes

La course au « beffroi » n’a même pas commencé que le remplaçant d’Aubry annonce déjà la couleur. « Les lillois ne sont pas différents des Français. Ils ont des préoccupations liées à leur pouvoir d’achat, à l’avenir de leurs enfants, à la crise économique, écologique et sociale. Mais je dirais que leur préoccupation majeure, c’est la sécurité. On ne vit pas bien dans une ville quand on ne s’y sent pas en sécurité. » À peine arrivé, Arnaud Deslandes surfe sur la vague sécuritaire qui déferle sur notre vieux pays depuis déjà trop longtemps. 145 caméras (sans compter celles de la Préfecture), un « centre de supervision urbain », des algorithmes, 170 policiers municipaux, des portiques dans les métros, des barrières vauban sur la Place de la République, des voitures équipées de caméras pour sanctionner automatiquement les impayés de stationnement… Pour couronner le tout, la Ville de Lille nous a pris un peu de « temps de cerveau humain disponible » en posant des affiches faisant la promotion de la police sur les « sucettes » publicitaires dans les rues : « La police municipale agit pour votre tranquillité » (« 44.000 appels reçus, 700 interpellations en 2024 » – soit 2 par jour, attention). Un bonheur n’arrivant jamais seul, cette propagande s’est révélée en même temps que Arnaud Deslandes à la mairie, fin mars-début avril. La « sécurité » c’est pas le délire des lillois, c’est celui de la mairie ! Deslandes démission !
La seule sécurité qu’on tolère c’est la sécurité sociale. Sans elle, ils n’auront que la violence !

Mouvement étudiant : bloque et rebloque !

Il était une fois, 100 étudiant.es qui voulaient bloquer leur fac pour alerter sur les coupes budgétaires. Arrivée 6h à Pont-de-Bois : les flics sont déjà sur place. Pas étonnant, ça fait 1 an que le président de l’université (régis bordet) censure toutes les initiatives politiques. Gazages, contrôles, fouilles, toujours le même cirque autoritaire.

Ni la répression ni les lacrymos n’entament la déter étudiante. Après un repli stratégique, iels reviennent en force à 8h pour bloquer la passerelle. Les lacrymos fusent à tout va, enfument le campus et blessent légèrement un·e pote. Résultat, un blocus qui tient pas et une foule en colère !

Des profs prennent position en faveur du blocage et contre la répression policière. Les étudiant·es, eux, débrayent joyeusement les amphis et partent en manif sauvage à 180 sur le campus. Jeudi 27 février 2025, iels re-bloquent. Cette fois-ci, les keufs se tiennent sages. Bordet a retenu la leçon. Malgré quelques galères (dont une petite bagarre avec des fafs anti-blocages), ils tiennent jusqu’à midi, et informent les curieux.es des suites. Parce que cette fois, c’est sûr, la mob’ est partie pour durer !

Lire aussi : « Anniversaire de l’occup de Lille 3 » (Anarchie locale – n°3mai 2024)

Expulsion : des dizaines de familles à la rue

Depuis le 3 janvier, des centaines de familles étaient abritées en raison du « grand froid » (-5°C) dans des bâtiments appartenant au département du Nord pour ne pas dormir dans la rue. Les conditions de vie y sont difficiles : pas d’intimité, pas de confort, des repas dégueux. Le tout sous l’œil des flics sociaux de la protection civile, qui contrôlent la solidarité en empêchant tout soutien d’entrer et interdisent aux assos de distribuer de vrais repas au chaud.

La situation n’était pas idéale. Mais les températures ont dépassé le jeudi 23 janvier, pile-poil la température idéale selon la préfecture pour dormir dehors ! Ni une ni deux, l’ordre d’expulser les familles est déclenché.

Au gymnase de Mons-en-Baroeul, plus de 20 familles ont lutté en refusant de partir tant que des solutions de relogement n’étaient pas proposées. Pareil à Trith-Saint-Léger où des familles logées au CAES refusent de se retrouver à la rue. On a pu voir quelques personnes venir soutenir ces familles déter’. Mais, sur place, la police était en nombre et allait jusqu’à empêcher l’apport de nourriture alors que les gamin·es n’avaient pas mangés depuis 8h !

Face aux expulsions, ne restons pas seul.es ! Vive les squats !

Caméras de surveillance à Lille

Le dernier Lille Mag (propagande légale de la Ville de Lille) parle d’un réseau de 136 caméras sur la ville. Une précédente édition en annonçait 141. Mais au contraire, le nombre de caméras à Lille ne cesse d’augmenter. Toutes les caméras en forme de soucoupe volante sont reliées en direct à un poste de contrôle créé début 2022, avec des flics municipaux 24h/24. En plus d’accompagner les interventions, ils pratiquent depuis cette année la « vidéo-verbalisation« , donc foutre des PV à partir de ce qu’ils voient sur les images.

Un « comité d’éthique » est censé observer la progression du déploiement de cette technologie de surveillance, qui promet ne pas utiliser la reconnaissance faciale – on attend toujours des infos sur la vidéo-surveillance algorithmique (VSA) qui peut reconnaître des types de comportements sans enfreindre le « RGPD ». Mais que peut-on attendre d’une instance créée par un ancien keuf, Jean-Claude Menault ?

Pour savoir la position des caméras, vous connaissiez Lille Sous Surveillance (lille.sous-surveillance.net), mais vous apprécierez mieux Surveillance Under Surveillance (sunders.uber.space). Cette cartographie utilise les données fournies à la carte libre et collaborative Open Street Map (OSM). Malheureusement, OSM n’affiche pas les caméras de sa base de données sur sa carte principale. SunderS propose donc un affichage agréable des caméras issues d’OSM.

Vous pouvez ajouter des caméras en vous créant un compte sur openstreetmap.org (usage du Navigateur Tor recommandé). Parmi les données à relever : type de caméra, angle (hors 360°), hauteur, date d’installation, date de dernière vérification. On peut même « copier » une caméra existante pour aller plus vite.

Flagrant délit de fichage pendant un rassemblement commémoratif

20 novembre 2024, c’est le Transgender Day of Remembrance (TDOR), la journée de mémoire trans. À Lille, comme chaque année depuis au moins 5 ans, un rassemblement a lieu. En plus des témoignages poignants et des larmes qui s’y invitent nécessairement, 2 drôles d’individus se tiennent aux abords et filment les interventions mais aussi les personnes rassemblées. Quelqu’un·e va les voir et leur demande de ne pas filmer. Ils disent qu’ils s’en foutent, « qu’ils sont de la police », et se barrent de là, fiers d’avoir pu profiter de ce rassemblement pour ficher des militant·es trans lillois·es. On n’est pas surpris·es vu la surveillance des assemblées de luttes trans au CCL en mai 2024. La loi immigration de l’année dernière, qui vise principalement les personnes immigrées, a amené la création d’un nouveau fichier pour les personnes qui changent d’état civil… c’est une manière de plus de rendre indélébiles les deadnames, assignés à la naissance.

L’État déteste les personnes trans, nous détestons l’État. ACAB.