10 septembre : les jamais-content·e·s un peu content·e·s

Ce 10 septembre, on était content·es. De sentir les bourgeois trembler (et pas que ceux qui roulent en Tesla). Des semaines qui précédaient, où tout le monde était à fond (AG pleines, affiches collées partout par différents groupes…). D’avoir vu les gens en lutte utiliser des modes d’organisation qui nous sont chers, et prendre de plus en plus en compte la lutte contre les dominations. Des blocages et surtout du soutien de toutes les personnes qu’on croisait, qui étaient ravies de voir des gens essayer de tout bloquer (vos klaxons nous font du bien !). Des motiv’ de permanence soin, garderie et repas, parce que nos luttes ne passent pas uniquement par les pavés (de pierre ou de papier) ! D’avoir réussi à créer ces moments entre groupes qui n’arrivent pas à s’organiser ensemble habituellement. Du nombre de personnes présentes à la manif. De l’attention collective aux autres et de chouettes réflexes quand les flics chargeaient. Et de l’apparition de caisses de grève jusque tard dans la nuit à des endroits inattendus. Alors on continue !

Graffiti of a flower growing from a cop helmet.

« Ils peuvent essayer de couper les fleurs, mais ils ne peuvent pas empêcher le printemps ! » « De vos cendres nous nous soulèverons »

Pour un antiracisme anti-autoritaire

Depuis 2 mois, une nouvelle assemblée antiraciste en non-mixité [personnes racisées] s’organise à Lille contre la suprématie blanche de moins en moins complexée. Ça nous fait plaisir de voir que les gens qui s’organisent sur ce terrain ne sont pas que des staliniens, qui dominent le paysage local antiraciste (sous la coupe de la Coordination Communiste).

Depuis l’avènement du Parti des Indigènes de la République en 2005 dirigé par Houria Bouteldja, les luttes décoloniales qui ont le vent en poupe sont souvent des projets autoritaires, marxistes-léninistes, qui défendent la conquête du pouvoir d’État à partir d’une approche essentialiste de la société (« Beaufs », « barbares », « Juifs ») loin d’une analyse intersectionnelle des rapports sociaux. C’est sans surprise qu’on a entendu Bouteldja, invitée à la Bourse du Travail le 15/02, approuver l’idée qu’il faut mettre « les sionistes au goulag », questionnée avec amusement par l’animateur du jour. Et, bien sûr, votez Mélenchon ! Leur stratégie provocatrice ne nous amuse pas trop, nous. Mais d’autres antiracismes sont possibles !

Pour plus d’infos sur ces questions :
Bouteldja, ses « soeurs » et nous, Mélusine, 2016.
Bouteldja « une soeur » qui vous veut du bien, Lala Mliha, 2017.
Combien de fois faudra-t-il répéter que Houria Bouteldja n’est pas une camarade ?, Juives et Juifs Révolutionnaires, 2023.

Précision (qui n’est pas sur la version papier) : un texte supplémentaire est en cours d’écriture pour apporter les intentions derrière ce trop court texte, et notamment rappeler qu’il ne s’agit pas de se focaliser sur une personne (en l’occurence H. Bouteldja) mais plutôt de critiquer un courant de pensée théorique et stratégique dans la lutte antiraciste et anticapitaliste : le marxisme-léninisme (a.k.a « stalinisme »).