Bavure à Tourcoing

5 mineurs ont été interpellés suite à la publication d’une vidéo sortie de son contexte sur les réseaux sociaux, dont 2 placés en détention provisoire. Jeudi 11 septembre 2025 à Tourcoing, un individu identifié comme membre de la police, défavorablement connu des jeunes du quartier, a été maîtrisé pour des raisons qui nous sont encore inconnues, probablement en légitime défense. Selon nos sources, l’agent ferait l’objet d’une fiche S (comme Salopard). Ce bandit dénonce un traitement injuste et un usage disproportionné de la force à son encontre. Les deux jeunes ont été libérés le 18 septembre, prouvant leur innocence, mais sous contrôle judiciaire, démontrant à nouveau que les juges bleus de la République sont complices de la violence raciste policière.

IGPN (InsurG du Pont-de-Neuville)

Mise au point

Dans le numéro 17 (septembre 2025), nous avons publié un texte évoquant l’affaire de Nour, une étudiante expulsée suite à ses propos antisémites, et que l’État a utilisé pour infliger une punition collective à tou·tes les palestinien·nes.  Dans sa version initiale, ce texte niait un cas évident d’antisémitisme, et sous-entendait que les tweets qu’elle a publié n’existaient pas ou qu’ils n’étaient pas antisémites. Alors que Nour a littéralement repartagé des discours d’Hitler. Il a été édité et réimprimé après que des lecteurices nous aient remis les pendules à l’heure, merci à vous.

Ce manque de vigilance a plusieurs raisons. Premièrement, notre enthousiasme d’avoir reçu ce texte rédigé par des copaines. Nous avons eu envie de le publier car il mettait en évidence l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme par l’extrême droite, l’utilisation dégueulasse de l’affaire par l’État, et qu’il parlait du sentiment d’impuissance ressentie par les camarades vis-à-vis des groupes militants qui dominent l’espace politique et médiatique concernant Gaza.

Deuxièmement, on ne s’est pas correctement renseigné·es sur l’affaire, et comme l’extrême droite adore fabriquer des paniques morales, on est parti·es du principe que c’était à nouveau le cas sans chercher à vérifier plus que ça.

Enfin, notre biais lié au fait que Nour soit palestinienne. Avec le génocide en cours, on (nous et les auteurices du texte) a eu automatiquement de la sympathie pour elle et on avait pas envie qu’elle soit effectivement antisémite, donc les raisons évoquées précédement étaient une bonne excuse pour balayer cette hypothèse. Seulement voilà, la conséquence, c’est qu’on a publié avec précipitation un texte problématique, laissant penser que dans certaines situations l’antisémitisme n’est pas si grave. On a merdé. Ce texte est une invitation à continuer à parler de ces oppressions.

En Angleterre, les racistes prennent la rue

Depuis début juillet 2025, de nombreuses manifs et actions racistes ont eu lieu en Angleterre. Suite à une agression sexuelle commise par un demandeur d’asile, les racistes de tout poil se sont saisis de cette histoire non pas pour dénoncer le patriarcat (surprise…) mais pour dénoncer l’immigration en Angleterre. Ce n’est pas sans nous rappeler l’été 2024 où des émeutes racistes avaient déjà eu lieu suite à l’instrumentalisation d’un fait divers. Et comme d’habitude, les réseaux sociaux s’enflamment et les politiciens soutiennent les discours racistes. Résultat cette fois : deux mois d’attaques violentes, d’intimidations et de rassemblements publics puants. Dernier évènement au moment où nous écrivons : entre 110 000 et 150 000 manifestant·es « pour la liberté d’expression » le 13 septembre, à l’appel de Tommy Robinson, raciste notoire. Ce qui se passe chez nos voisins s’est déjà passé en fRance à des échelles locales, et repose sur les mêmes discours que ceux de Némésis ou encore Retailleau. Soyons sur nos gardes pour lutter contre ses discours nauséabonds partout où ils s’expriment ! Force à celles et ceux qui subissent et qui luttent de l’autre côté de la Manche, et ailleurs !

Numéro 18 – Septembre 2025 bis

De retour avant la fin du mois, Anarchie Locale se paye un deuxième numéro pour le mois de septembre ! On avait trop de trucs à dire avec cette fin d’été incandescente, donc on n’a pas pu s’en empêcher.

Au programme, plutôt insurrectionnaliste : retour sur le 10 septembre dans le Nord, révoltes internationales, racisme en Angleterre, et une mise au point sur la modification d’un article du précédent numéro.

À partager partout où c’est pertinent !

Du scandale individuel à la punition collective

Fin juillet une réfugiée gazaouie, Nour, a subi une campagne de harcèlement raciste, sur internet et à la télé. Elle était inscrite à Sciences po Lille et était hébergée chez le directeur Étienne Peyrat en attendant son logement CROUS. Mais un élu RN a révélé ses tweets antisémites citant Hitler, et comme ils n’aiment que les nazis blancs, ça a été relayé par la facho-réac compagnie (CNEWS, Retailleau…). L’extrême droite instrumentalise la lutte contre l’antisémitisme pour avancer son discours raciste. Et ça fait flipper de voir les conséquences que ça a.

En 48 heures seulement, Jean-Noël Barrot (ministre des affaires étrangères) l’a expulsée vers le Qatar, en l’accusant d’apologie au terrorisme.
À la suite de ça, le gouvernement français a interdit l’attribution du statut de réfugié à toutes les personnes palestiniennes. Au delà de l’occupation, de la guerre et du génocide que ce peuple subit, c’est insensé de refuser l’asile à tout un peuple parce qu’une personne a eu des propos antisémites. Donc on voit surtout cet enchaînement d’événements comme une preuve des mécanismes de domination raciste et coloniaux de l’état français.

À Lille, cet été, on était dégouté·es car on a rien pu faire pour protester contre la punition collective à l’encontre de tous·tes les palestinien·nes. Déjà parce que bah… y’a personne l’été ! Mais aussi parce qu’on se sent vachement dépendant·es de l’AFPS 59, alors que leur moyens d’actions ne nous correspondent pas, mais on sait pas vers qui se tourner d’autre quand il s’agit de la Palestine. On espère qu’à la rentrée on sera plus nombreuxes pour mettre la misère aux fachos, car cette histoire nous révolte et ces décisions nous dégoûtent et nous enragent.

L’instrumentalisation de l’antisémitisme contre les palestinien·nes et celleux qui luttent en solidarité doit s’arrêter.

Stop génocide, free Palestine !

Note importante : ce texte a fait l’objet d’une modification depuis sa première publication début septembre 2025. Une nouvelle version du format papier a été éditée et réimprimée pour continuer sa diffusion. Le motif de cette modification sont détaillés dans le numéro 18 d’Anarchie Locale.

« RHaine », c’est pas qu’un slogan

Ce début d’année 2025 a été tristement marqué par plusieurs agressions et meurtres racistes et islamophobes. Samedi 3 juin, dans le Var, un type a tué une personne et tiré sur deux autres, pour des raisons clairement racistes qu’il a ensuite fièrement étalé en ligne, citant Bardella et Le Pen, avant de se faire arrêter. Les crimes racistes ne sont pas nouveaux, et sont souvent perpétrés par les flics. Mais enjaillés par les discours des politicien·nes, journalistes et autres stars de réseaux sociaux qui crachent quotidiennement leur haine, de plus en plus de racistes passent à l’action…

Comme le dit Angela Davis, dans un tel contexte, être non-raciste ne suffit pas : soyons antiracistes !

Numéro 15 – Juin 2025

Au programme de ce numéro : on félicite les copaines, on parle de jolis murs (avec illustrations), on parle de la pride de roubaix, on vous fait quelques reco et on crache sur les fabricants de frites.

A diffuser sans restriction.
Bisous, on se retrouvre en juillet (ou dans notre boite mail si vous avez envie d’envoyer des textes ou des retours)

Nous ne sommes pas les bon-nes antiracistes

Dans le n° de mars, l’article  « Pour un antiracisme antiautoritaire » nous instrumentalise, avec un paternalisme bienveillant et  des sources mega douteuses (sionistes), pour critiquer d’autres groupes antiracistes.

On ne cherche pas votre validation. On est pas un outil pour vos débats.

Plutôt que de décider entre vous qui sont les bons et les mauvais racisés, vous voulez pas vous occuper des racelards qui traînent encore dans les milieux militants ? Les collectifs, les AG, les conv signal cultivent encore du racisme, de la transphobie, de la misogynie, du sanisme et du validisme. Attaque-toi aux groupes minorisés : un pavé dans ta gueule.

Nik tes privilèges. Nik les bonnes intentions. Et nik le Lyautey. Tout crâmer.

Nous c’est PiPaZ, un groupe en mixité choisie racisé-es. On entend par là toutes les personnes  susceptibles d’être assignées à un groupe minorisé et d’être victimes de discriminations racistes, y compris antisémites et islamophobes. On agit par et pour les personnes concernées par le racisme.

Si tu veux t’organiser : prochaine AG le 26/05 à 19h (CCL2).
Tu peux nous écrire sur pipaz[arobaz]distruzione.org



Ce texte nous a été envoyé par mail. Nous comprenons la critique qu’il apporte et nous l’avons donc publié sans modification. Nous ne sommes cependant pas d’accord avec certains points, en particulier l’usage du terme « sionistes » qui est à la fois une qualification lourde de sens et un terme dangereux dans certains contextes (notamment car il permet la perméabilité avec les sphères complotistes). Nous souhaitons cependant que ce texte serve de discussion entre les différents collectifs et ne voulons pas faire de réponses interposées.

Titres de séjour : la préfecture dysfonctionne sévère

Pour vivre « en règle » en France, une personne éxilée doit avoir un titre de séjour : étudiante, travailleuse, réfugiée politique… La démarche pour l’obtenir c’est un casse-tête administratif, mais ça, c’est sans compter les délais !

Depuis 2020, c’est le bordel à la Préfecture du Nord. Un nombre incalculable de gens témoignent de délais super longs dans le traitement de leurs dossiers pour obtenir un titre de séjour, même pour de simples renouvellements. Entre temps, en théorie, tu reçois un récépissé : un papier qui dit que ta demande est en cours de traitement et que t’as le droit d’être là et valable entre 1 à 3 mois selon le bon vouloir de l’agent·e qui gère le dossier. Sauf que, cette année, même les récépissés ne sont pas délivrés à temps !

La conséquence pour pleins de gens qui sont parfois en France depuis 2, 7, 15 ans, c’est qu’ils finissent sans-papiers. Et ne pas avoir de papiers, c’est « être illégal » si on écoute ces bâtards de Darmanin, Retailleau, Bardella, et compagnie. Ça mérite bien une OQTF ? Du coup : tu ne peux plus taffer (la Préf’ va jusqu’à appeler les patrons pour leur dire que leur employé n’est plus en règle), t’as plus le droit au chômage, tes aides sociales peuvent être bloquées…

On a trouvé la raison de ces retards : selon nos sources, toutes les personnes qui bossaient sur les titres de séjour ont été mutées vers la section expulsion de la Préf’ du Nord (OQTF), et la seule personne qui reste… est en arrêt maladie ces temps-ci ! Une personne, pour gérer 30.000 demandes annuelles !? Attends, attends… quand on sait qu’il faut débourser de 75 à 225€ de timbre fiscaux pour faire un titre de séjour que t’es même pas sûr d’obtenir, ça fait minimum 2,25 millions d’euros qui arrivent dans les poches de l’État par an seulement pour le Nord et ils sont pas foutus d’embaucher des gens pour faire ce taf ? Par contre des flics pour te contrôler, y’en a ! Cette machinerie est orchestrée par le Ministère de l’Intérieur pour faire péter des câbles aux étranger·es et créer la situation dont l’extrême-droite rêve.

Des papiers pour toustes ou pas de papiers du tout ! Qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu ?

Pour un antiracisme anti-autoritaire

Depuis 2 mois, une nouvelle assemblée antiraciste en non-mixité [personnes racisées] s’organise à Lille contre la suprématie blanche de moins en moins complexée. Ça nous fait plaisir de voir que les gens qui s’organisent sur ce terrain ne sont pas que des staliniens, qui dominent le paysage local antiraciste (sous la coupe de la Coordination Communiste).

Depuis l’avènement du Parti des Indigènes de la République en 2005 dirigé par Houria Bouteldja, les luttes décoloniales qui ont le vent en poupe sont souvent des projets autoritaires, marxistes-léninistes, qui défendent la conquête du pouvoir d’État à partir d’une approche essentialiste de la société (« Beaufs », « barbares », « Juifs ») loin d’une analyse intersectionnelle des rapports sociaux. C’est sans surprise qu’on a entendu Bouteldja, invitée à la Bourse du Travail le 15/02, approuver l’idée qu’il faut mettre « les sionistes au goulag », questionnée avec amusement par l’animateur du jour. Et, bien sûr, votez Mélenchon ! Leur stratégie provocatrice ne nous amuse pas trop, nous. Mais d’autres antiracismes sont possibles !

Pour plus d’infos sur ces questions :
Bouteldja, ses « soeurs » et nous, Mélusine, 2016.
Bouteldja « une soeur » qui vous veut du bien, Lala Mliha, 2017.
Combien de fois faudra-t-il répéter que Houria Bouteldja n’est pas une camarade ?, Juives et Juifs Révolutionnaires, 2023.

Précision (qui n’est pas sur la version papier) : un texte supplémentaire est en cours d’écriture pour apporter les intentions derrière ce trop court texte, et notamment rappeler qu’il ne s’agit pas de se focaliser sur une personne (en l’occurence H. Bouteldja) mais plutôt de critiquer un courant de pensée théorique et stratégique dans la lutte antiraciste et anticapitaliste : le marxisme-léninisme (a.k.a « stalinisme »).