Des émeutes racistes ont parcouru l’Angleterre début août. Prenant pour prétexte l’horrible attaque commise par un adolescent gallois noir fin juillet, qui a entraîné la mort d’au moins 3 enfants et presque une dizaine de blessés, l’extrême droite s’empare de l’évènement. Les fausses informations se diffusent en masse sur les réseaux sociaux, désignant l’assaillant comme un immigré musulman qui aurait traversé la Manche, matérialisation fictive de leur « grand remplacement » propagée par les médias. Puis ça déborde : dès le lendemain de l’évènement, des protestations réunissent des centaines, puis des milliers de personnes en colère contre l’Étranger mystifié. Pas surprenant que ça prenne facilement, le groupe des réactionnaires (Tory) y travaille depuis des années, notamment en promouvant la mise en place de la « remigration », rêve de Zemmour à l’anglaise. La police a été très vite dépassée.
A visage découvert, l’extrême droite nous a encore montré sa violence raciste. On s’attaque à des mosquées, aux migrant·e·s, à des centres d’accueil, à toute enseigne tenue par des personnes supposées immigrées. Si les décisions de justice qui tombent aujourd’hui sont relativement sévères, les réseaux de la haine n’en sont pour autant pas affaiblis. L’extrême droite française, elle, rêve de voir cette situation se reproduire ici, et y travaille en récupérant les morts de Thomas ou de Lola, et en instrumentalisant régulièrement des faits divers.
Dans la foulée de cette démonstration de force, une quinzaine de fascistes anglais annoncent sur les réseaux sociaux qu’ils vont venir patrouiller sur le littoral nord-français pour “stopper les bateaux” des migrant·e·s à partir du 11 août. Très vite, des appels à la vigilance et à actions pour stopper les fachos circulent. Leurs menaces se sont révélées sans suites, mais le risque d’attaques racistes est toujours présent pour celles et ceux qui tentent de passer. Il est inquiétant de voir leurs messages se diffuser aussi largement sur les réseaux sociaux et dans tous les médias.
texte publié dans Anarchie Locale n°6