Solidarité avec les jeunes des vachers

Le 15 avril, 35 mineurs exilés qui étaient hébergés provisoirement se sont retrouvés à la rue, en attente de prise en charge par le département. Ils ont rejoint le campement des Bois blancs sur « le terrain des vachers » à l’initiative d’Utopia 56. Depuis le milieu de l’hiver, d’autres mineurs s’abritaient là sous des tentes. Il y a maintenant une soixantaine de personnes pour qui c’est bien rude. Hésitez pas à passer pour discuter et à vous rapprocher du collectif d’habitant.es du quartier. On cherche de la motiv cantine et : matelas, couvertures, lampes, rechargeables, chaises, bancs, tables d’extérieur, tonnelles ou bâches, matos de cuisine, chaussettes/chaussures (38 au 43).

 

 

Publié dans Anarchie Locale n°3 – mai 2024.

 

Tribune : C’T LA CONF A KI DEJA ?

Ce jeudi 18 avril dernier, Rima Hassan et Jean-Luc Melenchon ont vu leurs conférences sur la situation en Palestine annulées successivement par Régis Bordet, président de l’Université de Lille, puis par le préfet du Nord. Le Motif ? Cette conférence aurait pu être antisémite et aurait pu occasionner des troubles à l’ordre publique.

La France insoumise n’est pas exempte de tout reproche concernant l’antisémitisme de leurs militants ou députés, notamment à cause de la perméabilité du parti avec des théories complotistes. Et ce ne sont pas les seuls. Pour autant, la défense d’une Palestine libre et d’un peuple noyé sous les bombes n’a rien d’antisémite.

Alors que la conférence était annoncée comme celle de Rima Hassan, candidate aux élections européennes, c’est pourtant Mélenchon qui a occupé la majorité de l’espace dans le meeting improvisé. Retenons également la présence d’Adrien Quatennens, député ayant battu son ex-femme et n’ayant de cesse d’être pourchassé par les militant-es féministes de Lille (mdr) mais qui s’accroche à sa place, avec l’aide de son organisation.
L.

texte publié dans Anarchie Locale n°2

Comment la police et les autorités essaient de nous vendre le meurtre de Samba

Bref rappel : Samba Dior Diagne a été abattu de 3 balles par la police le 13 mars 2024 à Wattignies

Une source policière fait savoir que Samba « souffrait d’importants troubles psychiatriques ». Mais, d’une part, la famille de Samba dit que c’est faux et, d’autre part, les policiers n’ont vu Samba que quelques minutes au maximum, alors comment peuvent-ils avoir un jugement (peut-être faudrait-il dire un diagnostic) aussi tranché ? A moins d’admettre que nous avons à Wattignies des policiers qui ont de très grandes compétences en psychiatrie, ou qu’ils sont justes psychophobes. En tous cas, les médias ne se font pas prier pour rapporter sans aucune enquête, les propos des flics

De source policière toujours, nous apprenons que Samba avait un couteau « de boucher » à la main. Tout le monde peut le vérifier sur internet : les couteaux de boucher sont de différentes taille et certains sont carrément petits. Par ailleurs si on suit l’actualité de ces meurtres policiers, on s’aperçoit que, le plus souvent, quand des policiers ou gendarmes tuent une personne qui avait un couteau à la main, les autorités disent qu’il s’agissait d’un couteau… « de boucher ».
Bien sûr l’objectif est de justifier les tirs des policiers : un couteau « de boucher » ça impressionne !

 

Justice pour Samba, tué a Wattignies

Dans la nuit au 12 au 13 mars 2024, Samba Dior Diagne, un informaticien sénégalais qui était à Lille depuis septembre, a été tué par la police à son domicile de Wattignies. Les circonstances de sa mort sont encore troubles. La police et ses colocs l’ont présenté comme « en crise » et menaçant. Cette nuit là, la BAC arrive dans sa chambre alors qu’il avait, disent-ils, un couteau dans la main. Les médias (contradictoires) disent que les flics ont utilisé un taser, un LBD, puis ont tiré 5 balles, dont 3 ont atteint Samba. La question qui met en colère la famille : pourquoi n’ont-ils pas su l’interpeller sans le tuer ? Un élément de réponse à notre avis : parce qu’ils sont racistes et qu’ils méprisent les personnes en souffrance psychologique. En juillet, des gendarmes avaient déjà tué Pascal près de St-Omer (62). La même histoire se répète, trop souvent.

Le 27 mars, une marche blanche a été organisée à Lille. 200 personnes ont répondu à l’appel, et écouté les mots de la famille, mais aussi d’autres venues les soutenir. Awa, sœur de Babacar Gueye, aussi sénégalais, tué en 2015 dans des circonstances malheureusement trop proches de celles de la mort de Samba. Fatou, sœur de Lamine Dieng, également sénégalais, tué en 2007 dans un fourgon de police. Big up à toutes ces familles endeuillées qui ne lâchent rien. Et merci à Awa et Fatou pour l’énergie qu’elles ont déployé dans Lille. ACAB.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°2

Police partout, respect nulle part

Le 3 février dernier, une marche était organisée pour rendre hommage a Fanta, une enfant de 3 mois morte car on empêche les étranger·e·s de répondre à des besoins aussi basiques que l’accès au logement, à un chauffage et à la nourriture. Ce rassemblement était donc à la fois un moment pour visibiliser la violence du système raciste français, un moment de tristesse, mais aussi de soutien à la mère de Fanta.

Le jour de la marche, beaucoup de monde est sur la place, mais en m’approchant je suis étonné de voir flotter des drapeaux de la CFDT. Pourquoi un syndicat voudrait se montrer en orange fluo lorsque le mot donné est de venir en noir ? Eh bien parce que la préfecture réservait un dernier crachat à une mère endeuillée : un autre rassemblement était autorisé et pas des moindres puisque c’était des keufs qui manifestaient ! Malgré le malaise et l’incompréhension, les prises de parole commencent et les condés ont encore montré qu’à la moindre occasion ils peuvent rappeler qu’ils sont des ordures, en sifflant et en chantant la marseillaise. La gerbe.

Quelques copaines se sont mis·e·s devant pour les insulter mais la marche a vite été lancée, mélange de frustration et de colère. La boule au ventre et les larmes aux yeux, on a marché en pensant à Fanta et à ses bourreaux.

Mort aux vaches et à leurs syndicats !

 

 

– Publié dans Anarchie Locale n°1bis