On connaît toustes les Mulliez, la famille derrière Auchan, Boulanger, Décathlon, Leroy Merlin, Jules, Norauto, Kiabi*… Bon bah en bons patrons qu’ils sont, ils ont voulu faire ce que les patrons savent faire de mieux : virer des gens, 2400 pour le coup. Et bien c’est raté pour cette fois, même la justice à trouvé ça abusé et a interdit ce licenciement fin septembre et a obligé les Mulliez à fournir aux syndicats des informations qu’ils avaient pas du tout envie de rendre publiques. Grâce à ça, tout les gens qui se sont retrouvés sur le carreau avant ce plan de licenciement peuvent facilement attaquer l’entreprise aux prud’hommes pour choper un peu de thunes.
Les Mulliez ont réussi à se mettre dans les poches 636 millions d’euros d’aides mais aucune perquisition n’a eu lieu au domicile de cette famille, faut passer le mot aux braqueurs. (lire page suivante)
* Mais attention, l’Association familiale Mulliez répète qu’« il n’existe pas de Groupe Mulliez » !
Étendue de l’empire de la famille Mulliez (300 entreprises, 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel en cumulé pour plus de 850 membres de la grande famille).
« Au secours, notre patrimoine ouin ouin ouin » pouvait-on entendre après le braquage du Louvre (pas celui de Lens) le 19 septembre dernier, où 9 bijoux, dont quelques-un ayant appartenu à l’impératrice Eugénie, femme de napoléon. En 7 minutes top chrono l’équipe, qui s’est fait passée pour des employés du BTP, s’est mise dans la poche l’équivalent de 88 millions d’euros, soit un peu plus que le salaire journalier de Bernard Arnault. Malheureusement, ils se sont fait choper pour la plupart (mais pas Bernard). Ce genre de casse c’est pas anodin, c’est tellement ciblé que c’est forcément une commande faite par un type pété de thune. Si les bandeurs de napoléon pleurent sur les plateaux télés en s’indignant contre les voleurs, ils refusent de comprendre que ce sont d’autres bourgeois qui « pillent » leur patrimoine adoré. Et comme d’hab, pendant que les patrons empochent, ce sont les employés qui trinquent.
Plus local et tout aussi rapide et spectaculaire, c’est La Poste de Roubaix qui s’est faite ouvrir à l’explosif le 12 novembre pour faire sortir des sacs de biftons… pourtant vides. Comme au Louvre, les gilets jaunes étaient revêtis pour se faire passer pour des techniciens, mais l’explosion a sûrement donné des infos contradictoires aux passants. 6 perquisitions ont eu lieu dès le lendemain. Mais que reproche-t-on à tous ces « braqueurs » qui, bravement, ne font que tester les systèmes de sécurité de nos institutions ?
Grand succès pour le nouveau modèle de v’Lille installé début septembre2025 : les gens se l’arrachent, littéralement. Le système d’attache aux bornes était défaillant et 150 des 500 premiers vélos mis en service se sont fait voler en quelques jours. Une grande partie a déjà été récupérée, mais les gens qui roulent sur ce nouveau modèle doivent subir des contrôles policiers. Il est donc sûrement de bon ton pour celleux qui ont eu leur vélo « offert » par la MEL de ne pas sortir avec leur nouveau bolide pendant quelques semaines.
On propose un nouveau slogan à Ilévia : « ne roulez plus, volez ».
Parce que le service privé n’est pas mieux que le public, lire aussi : « A nos pinces ! » dans Anarchie Locale n°3, mai 2024.
On sort enfin ce numéro d’Anarchie Locale, avec un peu de retard donc, après en avoir sorti pour la première fois 2 sur un mois en septembre. Promis on ne recommencera pas ! Au menu : une rubrique internationale très remplie (Soudan, Madagascar), les paniques morales de l’extrême droite, des nouvelles du RSA conditionné, et ACAB.
À imprimer en cachette et partager ostensiblement !
Depuis la rentrée, on avait pas mal la tête dans le guidon avec le 10 septembre, mais il n’y a pas qu’en fRance qu’il y a eu des mouvements sociaux ces dernières semaines.
En Indonésie, des manifestations ont débuté le 25 août quand les députés, qui gagnent 30 fois le salaire minimum, votent une loi leur accordant une prime logement d’environ 50% de leur salaire. Le 28 août, un meurtre commis par la police à renforcé la mobilisation et la déter des manifestant·es qui détruisent quelques comicos et bâtiments gouvernementaux. La répression a malheureusement été énorme, faisant 10 morts, 20 « disparus » et des centaines de blessé·es. 600 personnes seraient toujours détenues, dont un·e anar accusé·e d’administrer BlackBlockZone (site de propagande anarchiste).
Au Népal, un mouvement anti-corruption commence à se former sur les réseaux sociaux début septembre. En réponse, le gouvernement coupe tous les réseaux sociaux le 4. Cette décision déclenche, dans ce régime autoritaire, d’énormes manifestations qui durent depuis le 8 septembre. Cette mobilisation a eu son lot de bonne nouvelles : parlement en feu ; domiciles ravagés (ceux du président, du 1er ministre et de plusieurs membres du parlement) ; dirigeants « remis à leur place » ; prisons détruites permettant à 13.500 personnes de retrouver leur liberté… La réponse de l’État a fait pour le moment au moins 72 morts et plus de 2100 blessé·es.
La journée du 10 septembre était chargée et joyeuse. On a fait une petite sélection des trucs qui nous ont marqué.
5h : 350 personnes à la Bourse du Travail. Certain·es hésitaient à rendre cet appel public, mais la veille, une banderole sur le périph’ annonçait clairement le rendez-vous. Au final, la présence massive avant le lever du soleil nous a tou·tes donné la patate ! Direction B’twin village et périph’, bloqués 1h à base de barricade enflammée. Dispersés par les flics, les gens se retrouvent en se passant le mot par bouche-à-oreille, comme un « 8h45 Porte d’Arras » qui a mené à un beau blocage.
8h : Lycées lillois bien déter’ ! Les cours n’ont pas repris depuis plus de deux semaines, mais Pasteur (Vieux-Lille) et Montebello (Porte des Postes) et l’EPIL (Wazemmes) mettent la barre haut pour cette première journée de mobilisation. Petits blocages, barrages filtrants… selon l’endroit, la police a réagi différemment, mais encore une fois elle n’hésite pas à gazer et violenter la jeunesse ! ACAB !
13h : 500 personnes en AG !? 1h30 avant le départ de la manif du jour, une assemblée est posée. 500 personnes y participent, en mangeant des centaines de sandwiches faits par des camarades le matin-même. Le micro tourne bien, ça rappelle la fougue des Assemblée populaires des GJ. Propositions stratégiques, revendications, témoignages individuels, petites musiques composées la veille… les prises de parole s’enchaînent avec fluidité et galvanisent pour la manif qui suit !
14h30 : 15 à 20.000 personnes en manif ! Rue Faidherbe : des tags sur ces containers dorés moches de Lille3000 : « Macron explosion ! ». Rue Nationale, le Printemps a perdu quelques vitrines et le Carrefour plu loin n’en a plus une seule intacte… Plusieurs gros gazages place de Strasbourg. Devant les halles du Match Solférino, une Tesla garée n’a pas résisté à la foule en liesse : ses vitres sont éclatées et un tag « Nazi » sur le capot. Au théâtre Sébastopol, alors qu’un canon a eau arrose la foule, une 2e Tesla se prend 2-3 pavés. Après plusieurs dizaines de minutes, l’intervention du canon à eau et un petit feu de poubelle à Sébastopol, la manif arrive enfin à Répu. Les flics finissent par tenter de vider la place, ils gazent massivement pendant de longues minutes, forçant les gens à refluer vers… la rue de Béthune et Molinel. Des groupes s’y reforment et continuent la fête.
18h30 : AG-Soupe place Casquette. Alors que toutes les terrasses de la ville sont dans une euphorie collective, une AG réunit 200 personnes place Casquette, et fomente déjà la suite de la lutte !
Le 10, c’était aussi de très nombreuses actions réussies dans toute la région. On en a relevé quelques-unes comme le blocage d’Amazon ou le piquet de grève à Nestlé, dans le Douaisis. Ça a bloqué aussi à ArcelorMittal à Dunkerque, aux rond-points d’Auchan Petite-Foret (Valenciennes) et celui du péage de Nœux-les-Mines près de Lens. D’autres ont été occupés avec barrages filtrants, comme au MIN de Lomme, à Saint-Pry près de Béthune, à Calais-Outreau, ou encore à Bailleul.
Il y a aussi eu plein de manifs, de Valenciennes à Dunkerque, en passant par Arras, Béthune, Maubeuge et Boulogne. La manif de Douai a fini en sauvage et celle de Calais s’est même prolongée par une action d’occupation du Carrefour, contraint à fermer ! On imagine de nombreuses autres actions dont nous n’avons pas connaissance, n’hésitez pas à envoyer vos infos à anarchielocale59[arobase]subvertising.org !
De retour avant la fin du mois, Anarchie Locale se paye un deuxième numéro pour le mois de septembre ! On avait trop de trucs à dire avec cette fin d’été incandescente, donc on n’a pas pu s’en empêcher.
Au programme, plutôt insurrectionnaliste : retour sur le 10 septembre dans le Nord, révoltes internationales, racisme en Angleterre, et une mise au point sur la modification d’un article du précédent numéro.
Depuis quelques années et à mesure que l’état policier s’étend, on constate qu’il est de plus en plus difficile de tenter d’aller attaquer les enseignes capitalistes. Les derniers exemples marquants sont les révoltes pour Nahel ou les Gilets Jaunes. Mais d’un côté l’État adapte ses moyens de répres-sion, grassement financés par les riches ou les taxes (embauche de flics, achat d’armes de guerre utilisées contre les manifestant·es, installation de caméras…) et réprime de manière arbitraire (600 incarcérations sur 1000 condamnations pour l’été 2023, et 400 sur 3100 condamnations pour les GJ). D’un autre, il est plutôt rare qu’on atteigne ce niveau de conflictualité permettant de faire perdre les pédales aux forces de l’ordre et donnant cette opportunité. Faut-il baisser les bras pour autant ?
En Allemagne, les militants anticapitalistes s’organisent pour sortir la nuit sans préavis, faire du bruit, manifester ou démolir les enseignes d’une rue (et pourquoi pas piller quelques magasins). Ils appellent ça les « Spontis », contraction du mot « spontané ». L’idée est simple : on se donne de la manière la plus discrète possible un rendez-vous en ville à 20-40 personnes loin des yeux des caméras et de nos téléphones, on s’habille de manière anonyme (noir, masque covid, gants…), on prend du matos (pavés, peinture, affiches…) et on se donne une heure de début et de fin, 10 minutes maximum. À la fin, on se taille fissa, en ordre dispersé. Le lendemain, les habitant·es découvrent le résultat, effaré·es ou réjoui·es. Et ça donne du boulot aux vitriers, aux peintres et aux menuisiers. Si on en fait assez, peut-être qu’on peut relancer l’économie ?
Est-ce que vous connaissez le collectif breton « FRITES » ? Selon les communiqués, ce serait les Forces Révolutionnaires Intergalactiques et Territoriales En Sauce ou le Front Révolté et Impitoyable des Totos En Sauce. Peu importe, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il a revendiqué avoir mis le feu au siège social d’Evel’UP (éleveurs de porcs) en janvier et le futur siège social d’Eureden (coopérative agricole en quasi-monopole). Une rumeur circule que les Chips Bret’s pourraient être l’hôte de la prochaine « soirée ».
Évidemment, avec un nom comme ça et un communiqué dont le titre est « Soirée Frites : 2nd cuisson » on sait pas si on doit être jaloux.ses que ce soit pas une initiative du NP2C ou si on doit prendre ça pour de la drague. On penche plus pour la 2e option car ces bonnes nouvelles ne nous ont pas laissé·e·s indifférent·e·s.