Hénin-Beaumont : le théâtre de l’Escapade vire au brun

Le 25 septembre 2024, c’est le lancement de la saison du théâtre de l’Escapade à Hénin-Beaumont, fief du Rassemblement National depuis 2014. Plus de 100 personnes sont présentes et écoutent le président de l’association, d’un naturel fébrile, faire les présentations. Quand Jean-Luc Dubroecq termine son discours, 60 personnes montent sur scène avec une grande banderole dans un calme assourdissant. 

Au micro, une comédienne lit un long texte qui explique ce sabotage en règle. Le collectif, d’artistes et de soutiens, demande la signature d’une convention pour garantir la liberté de l’asso sur la gestion du lieu, le retour du directeur artistique en arrêt depuis l’été, le maintien du financement du lieu (dont 300.000€ par an par la ville, tout de même), et le recrutement par l’asso’ de plus de travailleurs. Dans la salle, deux ou trois personnes réagissent à cette prise d’otage désarmante. On entend même une femme dire qu’elle veut appeler les keufs.

L’association, qui gère le lieu depuis 55 ans, est en PLS. Suite au départ de deux travailleurs du théâtre, deux agents municipaux les remplacent… à l’arrache. En plus, Jean-Luc Dubroecq, ce vieux loubard a signé une convention avec la mairie RN, propriétaire des murs du théâtre, lui permettant de réquisitionner le lieu sous 15 jours si elle le souhaite, même si un spectacle est programmé. Pire, si elle veut gérer elle-même la programmation culturelle du lieu, elle peut virer l’association avec un préavis de 2 mois. Faut dire que Steeve Briois (n°2 du RN entre 2011 et 2018) a les idées claires sur la prog’ du lieu : « les navets et la daube gauchiste de l’Escapade, haut lieu de l’inculture et de la propagande anti-raciste ». Cet été, Dubroecq a proposé de virer le directeur artistique pour harcèlement moral sur les 2 agents municipaux. 5 des 8 personnes du Conseil d’administration ont voté contre. Raté. Par contre, la mairie de fachos contre-attaque en portant plainte contre l’asso pour complicité de harcèlement.

Aux revendications, nous on ajouterait bien : que Briois crève et que Dubroecq le collabo dégage de la présidence ! Et pourquoi pas faire une direction collégiale pour assurer une gestion moins autoritaire…