Titres de séjour : la préfecture dysfonctionne sévère

Pour vivre « en règle » en France, une personne éxilée doit avoir un titre de séjour : étudiante, travailleuse, réfugiée politique… La démarche pour l’obtenir c’est un casse-tête administratif, mais ça, c’est sans compter les délais !

Depuis 2020, c’est le bordel à la Préfecture du Nord. Un nombre incalculable de gens témoignent de délais super longs dans le traitement de leurs dossiers pour obtenir un titre de séjour, même pour de simples renouvellements. Entre temps, en théorie, tu reçois un récépissé : un papier qui dit que ta demande est en cours de traitement et que t’as le droit d’être là et valable entre 1 à 3 mois selon le bon vouloir de l’agent·e qui gère le dossier. Sauf que, cette année, même les récépissés ne sont pas délivrés à temps !

La conséquence pour pleins de gens qui sont parfois en France depuis 2, 7, 15 ans, c’est qu’ils finissent sans-papiers. Et ne pas avoir de papiers, c’est « être illégal » si on écoute ces bâtards de Darmanin, Retailleau, Bardella, et compagnie. Ça mérite bien une OQTF ? Du coup : tu ne peux plus taffer (la Préf’ va jusqu’à appeler les patrons pour leur dire que leur employé n’est plus en règle), t’as plus le droit au chômage, tes aides sociales peuvent être bloquées…

On a trouvé la raison de ces retards : selon nos sources, toutes les personnes qui bossaient sur les titres de séjour ont été mutées vers la section expulsion de la Préf’ du Nord (OQTF), et la seule personne qui reste… est en arrêt maladie ces temps-ci ! Une personne, pour gérer 30.000 demandes annuelles !? Attends, attends… quand on sait qu’il faut débourser de 75 à 225€ de timbre fiscaux pour faire un titre de séjour que t’es même pas sûr d’obtenir, ça fait minimum 2,25 millions d’euros qui arrivent dans les poches de l’État par an seulement pour le Nord et ils sont pas foutus d’embaucher des gens pour faire ce taf ? Par contre des flics pour te contrôler, y’en a ! Cette machinerie est orchestrée par le Ministère de l’Intérieur pour faire péter des câbles aux étranger·es et créer la situation dont l’extrême-droite rêve.

Des papiers pour toustes ou pas de papiers du tout ! Qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu ?

Téteghem : Des travailleurs sociaux agressés par le Président du Département du Nord

Le 24 janvier 2025, pendant une cérémonie des voeux à Téteghem (vers Dunkerque), le président du Département du Nord a révélé son vrai visage. Alors que des travailleur·ses du social s’étaient invité·es pour pointer du doigt l’« accompagnement » spécialisé dans le 59, Christian Poiret leur a gentiment répondu, quoi qu’avec un petit agacement : « Vous n’êtes pas respectueux et respectueuses de ceux qui sont venus dans un bon esprit », et, plus tard, carrément vénère : « Ne vous inquiétez pas, le Président est serein [il parle de lui à la 3e personne…], les conseillers départementaux sont très sereins… si vous avez un travail en mode dégradé, faites autre chose que travailler au département du Nord ! (intenses huées dans la foule) Y’en a qui n’ont pas de travail, y’en a qui sont sur le bord de la route, si vous n’êtes pas bien ici, allez ailleurs ! Et je le dis, et je l’assume, allez travailler ailleurs ! »

Comme son prédécesseur Jean-René Leclerc, ce tocard mène une politique anti-pauvres depuis son arrivée en 2021, en taillant dans les moyens de l’Aide Sociale à l’Enfance, de l’accompagnement au handicap, en augmentant la chasse aux RSAstes… Soutien à celleux qui galèrent et celleux qui luttent !

Soirée Karaoké au département : Poiret chante "Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil" Et ajoute "Dommage pour vous"n>

Le département à l’assaut du RSA

Un rapport du Secours Catholique indique que le non-recours aux droits (RSA, APL, AAH…) explose à Lille et ses environs. 40 % des gens qui vont au « secours cat’ » ont droit au RSA mais ne le demandent même pas. On a trouvé la raison : la politique sanglante menée par le département avec Christian Poiret, LR, à sa tête.

Déjà, pour espérer toucher 500 balles, on doit se conformer à pleins d’obligations alors que la CAF, elle, ne prend pas en compte les « priorités sociales » (santé, logement…). Mais plus récemment, ils font planer la peur de perdre jusqu’à 80% des aides avec des mesures de plus en plus strictes. Et pour couronner le tout, on entend à longueur de médias que toucher le RSA serait une honte réservée aux fainéant·es… forcément, ça n’aide pas.

Et Poiret joue les premiers de la classe auprès du gouvernement de droite extrême pour obtenir le droit d’« expérimenter » de nouvelles formes de répression des allocataires dans le Nord avant qu’elles ne soient généralisées partout en France. Il demande à avoir totalement la main sur les règles pour les rendre encore plus contraignantes. Il va mal finir, celui-ci !