Cracher dans la soupe

Le 4 juillet ça va faire 1 an que les grévistes d’Emmaüs se sont mis·e·s en grève. Une lutte longue et épuisante, mais la victoire n’a jamais été aussi proche : Régularisations obtenues, Duponchel et Saingier condamné.es au tribunal, c’est super ! Alors oui clairement, ça fait grave plaisir de savoir qu’iels ont eu des papiers et qu’iels vont pouvoir avancer dans leur vie. Mais honnêtement cette victoire, elle a un goût bizarre non ?
Les papiers obtenues sont des titres de séjours d’un an. UN (1) AN ! Donc grosso-modo le temps de leur lutte. Ce serait presque drôle si c’était pas insultant. Un molard supplémentaire de la pref sur la lutte des sans-papiers.
Cette « régularisation » s’est pas faite sans pot-cassé. Un des gréviste de Nieppe s’est retrouvé en prison (CRA, les prisons pour étranger·e·s) 2 mois suite à un contrôle de la PAF. Réaction de la CGT et du CSP59 ? Le sortir des négociations. Il est donc (enfin) sortie du CRA mais sans rien alors qu’il a lutté pour ses droits.
Et Emmaüs, est-ce qu’ils vont arrêter leur machine d’exploitation ? MDR. Surtout quand on voit le nombre de cars des 4 coins de la fRance venus soutenir les bâtards de la direction le jour du procès.
On pense aux grévistes, qui continuent de lutter pour leurs logements et pour les 2 grévistes qui n’ont toujours pas eu leurs régularisation. Force à elleux !

La pref en feu, Emmaüs au milieu.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5

Emmaüs : LA LUTTE PAYE !

51 compagnons grévistes du Nord viennent d’obtenir régularisation !

Depuis le 1er juillet 2023 les travailleur·se·s sans-papiers d’Emmaüs St-André sont en grève. Le 30 septembre, les travailleurs sans-papiers d’Emmaüs Nieppe les ont rejoint. Ça fait donc plusieurs centaines de jours que les grévistes dénoncent leurs conditions de travail et de vie au sein des communautés d’Emmaüs de la région : 40h de travail par semaine pour à peine une centaine d’euros (les 450 € promis sont déjà dégueulassement bas), une direction raciste, un flicage permanent pendant et en dehors des heures de taf, un blocage des demandes de régularisation – un système esclavagiste donc. Ça fait des mois que tous les jours, les grévistes tiennent un piquet de grève sur les 2 sites, quelle que soit la météo.

À Nieppe, les bénévoles d’Emmaüs soutiennent la direction et essaient régulièrement de casser le piquet de grève. Selon eux, ils n’ont pas à se plaindre parce que c’est pire ailleurs, et que aider les pauvres ça justifie d’exploiter d’autres pauvres. Ils ont été jusqu’à déposer une tête de sanglier devant le piquet pour les intimider. Cette bande de racistes se sent investie d’une mission, mais ils n’arrêtent pas la détermination des grévistes !

Du côté de St-André, les grévistes vont régulièrement manifester devant la mairie. Lors de la manif du 12 février la police a attaqué les grévistes physiquement et verbalement, stratégie classique pour provoquer un outrage. Suite à ça, 2 grévistes se sont retrouvés en garde à vue la nuit du 14 au 15 février avant de passer au tribunal. Mais la motivation ne faiblit pas !

Si bien que le 29 février, la CGT a été reçue par Darmanin à paname et a obtenu la régularisation de 51 grévistes d’Emmaüs dans le Nord, et 569 grévistes d’île de france, de Marne et de Sainte-Maritime ! La lutte paye !

Ne soyons pas dupes et maintenons la garde jusqu’à voir les titres de séjour dans leurs mains. Les grévistes tiennent un piquet de grève chaque jour de la semaine, passons les voir pour les féliciter et continuer de les soutenir !

 

 

– Publié dans Anarchie Locale n°1bis