Droit de grève

Car la grève reste un bon moyen d’action dans le rapport de force avec les dirigeants, et même si c’est un droit qui ne devrait pas connaître de restrictions, il est bon d’en connaître le cadre légal pour se protéger de la répression. Voici donc un petit récap.

DANS LE PRIVÉ, si (comme pour le 10 septembre) il y a un appel syndical national, local ou interpro, aucune formalité n’est nécessaire pour faire grève. Il n’y a aucune obligation d’avertir le patron avant, tu peux te déclarer gréviste une fois de retour au travail.

Autrement, si un syndicat appelle à la grève uniquement dans ton entreprise : pas de formalité non plus, mais il faut être au moins deux grévistes (sauf si tu es le/la seul·e salarié·e).

Si il n’y a aucun appel syndical, que ce soit national ou local, les grévistes doivent faire un courrier signé à la direction avec la liste des revendications.

DANS LE PUBLIC (et le privé exerçant une activité de service public), la grève doit être couverte par un préavis posé au moins 5 jours avant par un syndicat représentatif. De plus dans les structures soumises au service minimum (hôpital, transport public, écoles…) tu dois te déclarer gréviste au moins 48h à l’avance en remplissant un formulaire.

La grève doit porter sur des revendications professionnelles (salaires, horaires, conditions de travail, etc.). Pour une grève plus politique (retrait de réforme, démission…), il faudra donc se protéger derrière une revendication professionnelle.

Plus d’infos : « Comment faire grève si je suis isolé·e« , sur paris-luttes.info (2023) ou « 5 décembre : comment faire grève ? » sur Contre Attaque (2019)

Arcelor, un Mittal des mythos

Ce mardi 13 mai les travailleurs dunkerquois d’ArcelorMittal sont allés manifester devant le siège du sidérurgiste à St-Denis pour lutter contre l’annonce d’un plan de saccage de l’emploi (PSE) qui prévoit plus de 600 suppressions de postes dont près de 300 dans le Np2C, essentiellement à Dunkerque. La direction a également annoncé la suspension de l’investissement d’1,8 milliard d’euro (dont 800M de l’État) prévu pour mettre le site aux normes, entrainant l’interdiction de la production à partir de 2026. L’enjeu non avoué, c’est la délocalisation (en Inde ou au Brésil) de la production, sur des bases sociales et environnementales moins-disantes, d’un acier à moindre coût pour le groupe déjà bénéficiaire.
À terme, les salariés craignent la fermeture de leur usine. Ceux-ci revendiquent, entre autre, la nationalisation de leur outil de production.

Face aux fausses promesses de l’État et aux ambitions des capitalistes, seule la lutte et l’autogestion payent : force aux ouvrier·es dans leur combat !

Cracher dans la soupe

Le 4 juillet ça va faire 1 an que les grévistes d’Emmaüs se sont mis·e·s en grève. Une lutte longue et épuisante, mais la victoire n’a jamais été aussi proche : Régularisations obtenues, Duponchel et Saingier condamné.es au tribunal, c’est super ! Alors oui clairement, ça fait grave plaisir de savoir qu’iels ont eu des papiers et qu’iels vont pouvoir avancer dans leur vie. Mais honnêtement cette victoire, elle a un goût bizarre non ?
Les papiers obtenues sont des titres de séjours d’un an. UN (1) AN ! Donc grosso-modo le temps de leur lutte. Ce serait presque drôle si c’était pas insultant. Un molard supplémentaire de la pref sur la lutte des sans-papiers.
Cette « régularisation » s’est pas faite sans pot-cassé. Un des gréviste de Nieppe s’est retrouvé en prison (CRA, les prisons pour étranger·e·s) 2 mois suite à un contrôle de la PAF. Réaction de la CGT et du CSP59 ? Le sortir des négociations. Il est donc (enfin) sortie du CRA mais sans rien alors qu’il a lutté pour ses droits.
Et Emmaüs, est-ce qu’ils vont arrêter leur machine d’exploitation ? MDR. Surtout quand on voit le nombre de cars des 4 coins de la fRance venus soutenir les bâtards de la direction le jour du procès.
On pense aux grévistes, qui continuent de lutter pour leurs logements et pour les 2 grévistes qui n’ont toujours pas eu leurs régularisation. Force à elleux !

La pref en feu, Emmaüs au milieu.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5

Numéro 1Bis – Mars 2024

Basé sur un premier format distribué quelques mois auparavant (c’est pour ça bis), ce feuillet d’informations lilloises voit le jour avec une quinzaine de mains. On espère en faire un mensuel.

Imprimez-le en masse, distribuez-le où bon vous semble (Penser à imprimer sur des feuilles A3 même si A4 est possible aussi, recto-verso en retournant sur les bords courts)

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pdf : journal_2024_no1