Flagrant délit de fichage pendant un rassemblement commémoratif

20 novembre 2024, c’est le Transgender Day of Remembrance (TDOR), la journée de mémoire trans. À Lille, comme chaque année depuis au moins 5 ans, un rassemblement a lieu. En plus des témoignages poignants et des larmes qui s’y invitent nécessairement, 2 drôles d’individus se tiennent aux abords et filment les interventions mais aussi les personnes rassemblées. Quelqu’un·e va les voir et leur demande de ne pas filmer. Ils disent qu’ils s’en foutent, « qu’ils sont de la police », et se barrent de là, fiers d’avoir pu profiter de ce rassemblement pour ficher des militant·es trans lillois·es. On n’est pas surpris·es vu la surveillance des assemblées de luttes trans au CCL en mai 2024. La loi immigration de l’année dernière, qui vise principalement les personnes immigrées, a amené la création d’un nouveau fichier pour les personnes qui changent d’état civil… c’est une manière de plus de rendre indélébiles les deadnames, assignés à la naissance.

L’État déteste les personnes trans, nous détestons l’État. ACAB.

Mobilisation Trans

Le 28 mai dernier, le sénat a adopté le texte pour l’interdiction de toutes formes de transition pour les mineurs, la criminalisation des médecins qui leur prescrirait des bloqueurs de puberté et la mise en place d’un plan national de pédopsychiatrie. Ce texte passera probablement à l’automne à l’assemblée nationale pour un vote qui pourrait le mettre en exécution. Si beaucoup prédisent qu’il sera rejeté, nous ne sommes à l’abri de rien (d’autant plus si l’assemblée devient brune) et il faudra évidemment nous mobiliser à nouveau lorsque l’heure sera venue. Et parce que la réaction à l’encontre des personnes trans dépasse largement le cadre législatif et ne s’arrêtera probablement pas là, l’assemblée de luttes trans de Lille continuera de se rassembler pour défendre nos existences et nos droits. Ne nous leurrons pas, il y aura toujours besoin de plus de bras et il ne faudra pas attendre les décisions de cette assemblée comme une énième organisation d’avant-garde dont on attend les consignes pour se mobiliser. L’assemblée existe parce que des gens y mettent de l’énergie et du temps et qu’il est primordial que cette lutte soit de notre fait sans être des tremplins pour certains opportunistes. Nous devrons êtres plus nombreux-ses encore, plus fort-es et plus sonores pour faire reculer les Réactionnaires.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5