Arnaud Droitelandes

La course au « beffroi » n’a même pas commencé que le remplaçant d’Aubry annonce déjà la couleur. « Les lillois ne sont pas différents des Français. Ils ont des préoccupations liées à leur pouvoir d’achat, à l’avenir de leurs enfants, à la crise économique, écologique et sociale. Mais je dirais que leur préoccupation majeure, c’est la sécurité. On ne vit pas bien dans une ville quand on ne s’y sent pas en sécurité. » À peine arrivé, Arnaud Deslandes surfe sur la vague sécuritaire qui déferle sur notre vieux pays depuis déjà trop longtemps. 145 caméras (sans compter celles de la Préfecture), un « centre de supervision urbain », des algorithmes, 170 policiers municipaux, des portiques dans les métros, des barrières vauban sur la Place de la République, des voitures équipées de caméras pour sanctionner automatiquement les impayés de stationnement… Pour couronner le tout, la Ville de Lille nous a pris un peu de « temps de cerveau humain disponible » en posant des affiches faisant la promotion de la police sur les « sucettes » publicitaires dans les rues : « La police municipale agit pour votre tranquillité » (« 44.000 appels reçus, 700 interpellations en 2024 » – soit 2 par jour, attention). Un bonheur n’arrivant jamais seul, cette propagande s’est révélée en même temps que Arnaud Deslandes à la mairie, fin mars-début avril. La « sécurité » c’est pas le délire des lillois, c’est celui de la mairie ! Deslandes démission !
La seule sécurité qu’on tolère c’est la sécurité sociale. Sans elle, ils n’auront que la violence !

Ciao Aubry ?

Le 6 mars, nous avons appris une sacrée nouvelle : la démission de Martine Aubry. Après avoir été maire de Lille pendant 24 ans, elle s’en va vers d’autres horizons. Loin de vouloir lui rendre hommage, ce que nous retiendrons principalement est son utilisation de la culture comme accélérateur de rénovation urbaine et de gentrification. La politique socialiste consiste, en prétendant faire le contraire, à reléguer les classes populaires toujours plus loin dans les périphéries.

Lille Capitale Européenne de la Culture 2004, et son budget de dizaines de milliards d’euros, suivie du programme culturel Lille 3000 qui a lieu tous les 3 ans, ont bien servi à aseptiser nos espaces et dépolitiser nos modes d’expression, comme avec le Flow par exemple. Aubry ne nous manquera pas, et on reste au taquet contre ses successeur·e·s.

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