Téteghem : Des travailleurs sociaux agressés par le Président du Département du Nord

Le 24 janvier 2025, pendant une cérémonie des voeux à Téteghem (vers Dunkerque), le président du Département du Nord a révélé son vrai visage. Alors que des travailleur·ses du social s’étaient invité·es pour pointer du doigt l’« accompagnement » spécialisé dans le 59, Christian Poiret leur a gentiment répondu, quoi qu’avec un petit agacement : « Vous n’êtes pas respectueux et respectueuses de ceux qui sont venus dans un bon esprit », et, plus tard, carrément vénère : « Ne vous inquiétez pas, le Président est serein [il parle de lui à la 3e personne…], les conseillers départementaux sont très sereins… si vous avez un travail en mode dégradé, faites autre chose que travailler au département du Nord ! (intenses huées dans la foule) Y’en a qui n’ont pas de travail, y’en a qui sont sur le bord de la route, si vous n’êtes pas bien ici, allez ailleurs ! Et je le dis, et je l’assume, allez travailler ailleurs ! »

Comme son prédécesseur Jean-René Leclerc, ce tocard mène une politique anti-pauvres depuis son arrivée en 2021, en taillant dans les moyens de l’Aide Sociale à l’Enfance, de l’accompagnement au handicap, en augmentant la chasse aux RSAstes… Soutien à celleux qui galèrent et celleux qui luttent !

Soirée Karaoké au département : Poiret chante "Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil" Et ajoute "Dommage pour vous"n>

« Halle de l’emploi » : Vase-Clos nombriliste et sectaire

1er janvier 2025, début des 15h d’esclavage pour les allocataires du RSA (560€/mois). C’est l’occasion de parler d’un espace d’activité de France Travaille : la « Halle de l’Emploi ». Situé à côté du Poil Emploi Lille-Centre, cet open-space accueille des conférences et ateliers débilisants à destination des demandeurs d’emplois et des entrepreneurs. Pensé comme un véritable espace de rencontre entre allocataires et startupeurs, vous n’y trouverez cependant qu’un microcosme bien réel, engraissé à l’argent public.

Parmi les « formations » proposées : « storytelling », « méditation pleine conscience », « apprendre à bien tirer profit de l’intelligence artificielle ». On préssent une bande de conférencier·e·s dans le genre du gars connu pour sa phrase « la question est vite répondue » : à savoir, le libéralisme dans toute sa splendeur, adoubé par le « service public » qui lui paye 700€ la prestidigitation de 2h. Aucun regard critique par l’institution, qui entretient les dérives sectaires des intervenant·e·s.

Pour en avoir une idée plus claire, on est allé·es à un atelier. Dans un public d’une quinzaine de personnes, on a surtout vu que les gens de France Travaille suivent les ateliers sur leurs heures de taf, que quelques startupeurs viennent réseauter en jouant les premiers de la classe (notamment les autres confériencier·e·s), et qu’il y a deux ou trois RSAstes paumé·e·s forcé·e·s à faire acte de présence. Quand on pense que ce vase clos est financé avec l’argent du contribuable, c’est une honte !

Plus sérieusement, ça risque de se généraliser avec la réforme du RSA. Plutôt que de rester consterné·e, rendez-vous le 14 janvier au CCL (4 rue de Colmar) pour discuter de l’application de la réforme et s’organiser contre le flicage des allocataires.

Le département à l’assaut du RSA

Un rapport du Secours Catholique indique que le non-recours aux droits (RSA, APL, AAH…) explose à Lille et ses environs. 40 % des gens qui vont au « secours cat’ » ont droit au RSA mais ne le demandent même pas. On a trouvé la raison : la politique sanglante menée par le département avec Christian Poiret, LR, à sa tête.

Déjà, pour espérer toucher 500 balles, on doit se conformer à pleins d’obligations alors que la CAF, elle, ne prend pas en compte les « priorités sociales » (santé, logement…). Mais plus récemment, ils font planer la peur de perdre jusqu’à 80% des aides avec des mesures de plus en plus strictes. Et pour couronner le tout, on entend à longueur de médias que toucher le RSA serait une honte réservée aux fainéant·es… forcément, ça n’aide pas.

Et Poiret joue les premiers de la classe auprès du gouvernement de droite extrême pour obtenir le droit d’« expérimenter » de nouvelles formes de répression des allocataires dans le Nord avant qu’elles ne soient généralisées partout en France. Il demande à avoir totalement la main sur les règles pour les rendre encore plus contraignantes. Il va mal finir, celui-ci !

Allocataires, précaires, ne nous laissons pas faire !

Hiver 2022, on apprend que 18 départements vont expérimenter le conditionnement du RSA à 15h de travail obligatoire et bien sûr, le Nord est de la partie. Un peu partout en fRance, des actions fleurissent pour se défendre contre cette nouvelle attaque contre les plus précaires. A Lille, l’envahissement d’un local du département par un « groupuscule d’ultra-gauche » fait grand bruit dans la presse.
Fin 2023, la loi dite « plein emploi » est adoptée. C’est l’acte de naissance de fRance Travail (forcé). Cette réforme vise a soumettre d’ici janvier 2025 tous les allocataires (chômage, RSA, jeunes suivi.es par les missions locales et adultes en situation de handicap en insertion) à de nouvelles obligations et contrôles sous peine de suspension de ses droits = de ses thunes. Les agents de fRance Travail ont le pouvoir de décider de te sanctionner si ta motiv a chercher du taf les convaint pas, c’est la nouvelle police sociale.

Des syndicats et collectifs de précaires s’organisent dans toute la France afin de réfléchir à des moyens d’organisation, de lutte et de solidarité. Si ça te parle, les prochaines rencontres précaires auront lieu à Lille le 1er week-end de juin !

texte publié dans Anarchie Locale n°3

Visite touristique en bourgeoisie

Samedi 16 Mars, l’Atelier Populaire d’Urbanisme de Fives qui fête ses dix ans nous invite à un city-tour « safari chez les riches ». Au programme, un bus rempli de curieuxses sillonne les beaux quartiers de la métropole Lilloise : le très verdoyant quartier Brigode de Villeneuve d’Ascq et son golf, le très cosy quartier Beaumont de Croix et ses milliardaires suivi du très chic Domaine de la vigne à Bondues.

Petit jeu fort sympathique où les rôles semblent quelque peu inversés, ce sont les riches qui sont observés dans leur habitat naturel. Habitués à la tranquillité, les voisins vigilants sont sujets à nos têtes rigolardes lorsqu’on lit les interrogations sur leurs visages. Mais bon sang, que fait un bus de soixante personnes dans nos si calmes allées arborées ! A Croix, la frustration nous a gagné, les rues sont fermées par des barrières à bip. Sentiment vite soulagé à Bondues dans la fondation Septentrion, le château du Vert Bois et ses 60 hectares. C’est payant, merde. 2€50 l’entrée. On tente de forcer le passage. Une Marie-Dominique accourt et interpelle les intrus. Notre animateur déboule illico et y va au bluff. « Bonjour, je suis le Maire d’Haubourdin, je fais visiter, ces gens sont au RSA  ». Tout de suite la tension retombe. « Ah, mais fallait prévenir Monsieur, je vous en prie entrez donc  »… Et bim, 150 balles qui n’iront pas leurs poches !

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°2

Nouvelle tendance en Start-Up Nation : Découvrez le braquing

Ce 6 mars, une personne au RSA et sans domicile s’est faite arrêtée pour avoir tenté de se sortir de la galère. Son crime ? Avoir braqué 1 boulangerie, 1 fleuriste et 6 carrefours. Il aurait récupéré entre 500 et 3000€ pour chacun de ses braquages. Et on dit que les gens qui bossent pas sont des fainéants, décidément on n’aime pas la réussite dans ce pays !

Comme il est sans domicile, impossible pour les flics de toquer chez lui à 6h du mat’. Un arsenal démesuré à donc été déployé pour protéger ces pauvres magasins : toutes les données mobiles des antennes téléphoniques proches des Carrefour sont épluchées pour trouver une correspondance entre les braquage et une surveillance continue est effectuée. Plus dégueu encore, lorsque les condés découvrent que notre ami est au RSA, ils postent des keufs en civils devant toute les banques postale jusqu’à tomber sur lui.

On espère qu’il a pu un peu profiter de son butin avant de se faire chopper. Force à lui, qui est en cage en attente de son procès.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°2