« Sponti » : tout casser en scred plutôt que tout tenter en manif

Depuis quelques années et à mesure que l’état policier s’étend, on constate qu’il est de plus en plus difficile de tenter d’aller attaquer les enseignes capitalistes. Les derniers exemples marquants sont les révoltes pour Nahel ou les Gilets Jaunes. Mais d’un côté l’État adapte ses moyens de répres-sion, grassement financés par les riches ou les taxes (embauche de flics, achat d’armes de guerre utilisées contre les manifestant·es, installation de caméras…) et réprime de manière arbitraire (600 incarcérations sur 1000 condamnations pour l’été 2023, et 400 sur 3100 condamnations pour les GJ). D’un autre, il est plutôt rare qu’on atteigne ce niveau de conflictualité permettant de faire perdre les pédales aux forces de l’ordre et donnant cette opportunité. Faut-il baisser les bras pour autant ?

En Allemagne, les militants anticapitalistes s’organisent pour sortir la nuit sans préavis, faire du bruit, manifester ou démolir les enseignes d’une rue (et pourquoi pas piller quelques magasins). Ils appellent ça les « Spontis », contraction du mot « spontané ». L’idée est simple : on se donne de la manière la plus discrète possible un rendez-vous en ville à 20-40 personnes loin des yeux des caméras et de nos téléphones, on s’habille de manière anonyme (noir, masque covid, gants…), on prend du matos (pavés, peinture, affiches…) et on se donne une heure de début et de fin, 10 minutes maximum. À la fin, on se taille fissa, en ordre dispersé. Le lendemain, les habitant·es découvrent le résultat, effaré·es ou réjoui·es. Et ça donne du boulot aux vitriers, aux peintres et aux menuisiers. Si on en fait assez, peut-être qu’on peut relancer l’économie ?

10 septembre, sortez couverts

On va pas se mentir, bien que les perspectives de ce mois de septembre nous mettent en joie, on peut s’attendre à une forte répression par l’État dès le 10.

On connaît déjà l’arsenal habituel : les lacrymos, les grenades, les LBD, les canons à eau. On serra aussi filmé·es de partout, déjà grâce à toute les caméras flambant neuves de la MEL mais aussi avec des drones, et puis toute celles et ceux qui pensent que filmer en manif nous aide (alors que ça permet surtout aux flics de nous identifier plus facilement a posteriori).

Pour te protéger toi et tes proches au maximum laisse ton téléphone à la maison, met des vêtements amples et noirs, couvre tes signes distinctifs (tatouages, coupe de cheveux, piercings…), évite le maquillage (avec les lacrymo ça douille) et n’hésite pas à mettre des grosses lunettes de soleil, même par temps de pluie.

Viens avec des potes, c’est important d’avoir des proches qui peuvent appeler au soutien si tu te fais arrêter. Si les flics te causent, que ce soit dans la rue ou au comico tu n’as rien à dire : garde le silence ou répond « rien à déclarer« . En cas de contrôle d’identité, les 5 seules choses qu’on doit dire légalement c’est nom, prénom, date de naissance, lieu de naissance et adresse. Rien de plus ! C’est plus facile à dire qu’à faire parce que c’est leur taf de te manipuler, mais c’est pas eux que tu dois convaincre ! La moindre info, même anodine, peut te retomber dessus ou sur des potes, garde ta défense pour les juges.

Et si tu subis une répression judiciaire ne reste pas seul·e : à Lille on a le CLAJ (Collectif Lillois d’Autodéfense Juridique) qui peut t’aider.

Pour aller plus loin sur le 10 septembre : « En cas de soulèvement :
infos pratiques pour les actions, grèves, manifs…, pour résister à la répression…
 » sur ricochets.cc (conseillé d’y accéder via TOR)
⌕ Pour plus de conseils pratiques : notrace.how (via TOR aussi)
⌕ Texte critique sur la photographie : « Dialogue imaginaire avec un-e défenseur-euse de l’image photographique d’individus. » (2017)