Un peu de fierté dans la Pride

Le samedi 15 juin c’était la Pride à Lille. Arrivées en retard au niveau de la Grand Place, on a eu du mal à être fières de quoi que ce soit. Entre les chars crachant de la zik commerciale, sephora qui avait repeint son magasin en arc en ciel et le sigle « cfdt » sur tous les petits drapeaux agités. On croise ça et là des copaines perdu.es, les yeux ronds à la recherche d’un infime message politique. Au moment où on hésitait à se rentrer, un clap clap clap antifasciste vient nous réchauffer les oreilles.
A partir de là c’est petite manif sauvage pas si deter mais ça a plutôt de la gueule et ça gueule. ça claque quelques fumis et pétards. ça tente de devancer les keufs, tout le cortège est plutôt soudé et mobile.
Après une rando d’une heure, la flicaille finit par nous nasser. Mais la nasse qui rit queer est restée calme, solidaire. Au moment du contrôle d’identité collectif, on s’est toustes rendu compte qu’on s’appelait « Camille Dupont », incroyable non ?! Plus peur du contrôle, les poulets sont blasés et nous escortent comme des stars à Répu où on arrive avec le sourire aux lèvres. Ok la certitude de pas avoir fait revivre les émeutes de Stone Wall, mais de pas leur avoir fait honte non plus. L’année prochaine on remet ça ! (Plus de détails sur Lille Indymédia).

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5

Mobilisation Trans

Le 28 mai dernier, le sénat a adopté le texte pour l’interdiction de toutes formes de transition pour les mineurs, la criminalisation des médecins qui leur prescrirait des bloqueurs de puberté et la mise en place d’un plan national de pédopsychiatrie. Ce texte passera probablement à l’automne à l’assemblée nationale pour un vote qui pourrait le mettre en exécution. Si beaucoup prédisent qu’il sera rejeté, nous ne sommes à l’abri de rien (d’autant plus si l’assemblée devient brune) et il faudra évidemment nous mobiliser à nouveau lorsque l’heure sera venue. Et parce que la réaction à l’encontre des personnes trans dépasse largement le cadre législatif et ne s’arrêtera probablement pas là, l’assemblée de luttes trans de Lille continuera de se rassembler pour défendre nos existences et nos droits. Ne nous leurrons pas, il y aura toujours besoin de plus de bras et il ne faudra pas attendre les décisions de cette assemblée comme une énième organisation d’avant-garde dont on attend les consignes pour se mobiliser. L’assemblée existe parce que des gens y mettent de l’énergie et du temps et qu’il est primordial que cette lutte soit de notre fait sans être des tremplins pour certains opportunistes. Nous devrons êtres plus nombreux-ses encore, plus fort-es et plus sonores pour faire reculer les Réactionnaires.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5

Tout feu tout flamme

Dans la nuit du 26 au 27 juin dernier, 10 voitures de flics ont été entièrement brûlée et 7 ont été endommagée au commissariat de Roubaix. Le NFP a-il enfin décidé de lutter contre les milices d’extrême-droite ? Visiblement non, la responsable de l’incendie serait une trottinette électrique qui avait été saisie. Elle a donc choisie elle même les termes de la fin de sa garde-a-vu. On espère que les vélos électriques feront de même par soutient.
En tout cas ça va faire un peu moins de matos de répression a disposition pour l’été !

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5

Rassemblement antifasciste : changement de préfet mais pas de politique

Dimanche 7 juillet, 21 h, rassemblement contre l’extrême-droite place de la république, mêlant soulagement sans naïveté. On peut se réjouir que Bardella se soit finalement fait chié dessus dans les urnes (lui rappelant peut-être l’amphi N de Tolbiac), mais la lutte contre les idées réactionnaires et xénophobes est loin d’être gagnée.
Au bout d’une heure, un cortège se forme et s‘avance boulevard de la liberté. Les sommations ne se font pas attendre, les lacrymo non plus. Reçu cinq sur cinq : on change de route ! À Solférino, rebelote ! Gazage et charges en bonus. C’est l’occasion de découvrir la politique du « maintien de l’ordre » du nouveau préfet Bertrand Gaume, qui a succédé à Georges-François Leclerc en février (on le regrettera pas). Sa nomination par Darmanin aurait du nous alerter : les exécutants se succèdent, la politique répressive continue.
La soirée se poursuit dans les lacrymos lancées dans des rues étroites, avant que des zélés de la matraque trouvent judicieux de passer à tabac quatre ou cinq d’entre nous, pour la forme. Pour l’un, c’est trauma crânien et prise en charge par les pompiers, après que les flics l’ai relâché, faute d’un quelconque motif pour l’arrêter. Le message est clair : la dissuasion de toute contestation par les insultes et menaces, le tabassage et la destruction des effets personnels (lunettes, téléphone). Sont-ils encouragés par leur hiérarchie ou sont-ils juste en roue libre ? Réponse avec Bertrand Gaume sur France Bleu, qui a renouvelé « tout [son] soutien aux policiers engagés […] dans des conditions très difficiles ».

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5

Enfin l’« Union de la gauche » contre le RN

Les élections européennes c’est globalement pas très intéressant. L’autre jour on traînait sur les Internets, et on est tombées sur un tweet d’un type qui était avec Jordan Bardella (tête de liste RN aux européennes) à la fac. « bardella s’est chié dessus dans l’Amphi N de Tolbiac (le caca coulait sur ses chaussures) ». En apparence, ça vole pas haut. Mais c’est des dizaines de milliers de tweets de comptes de gauchiasses qui citent cette phrase de manière coordonnée mais non-concertée, depuis 1 mois. Pour le moment, l’info n’a pas été démentie par le facho, qui doit bien être emmerdé. Cette phrase a été taguée sur des amphis ou bâtiments de facs…
On a cherché (longtemps), on n’a pas trouvé le tweet original, mais les premières références à cette banale anecdote remontent à septembre 2023. On imagine que ça a évolué comme la rumeur, et peut-être que c’est pas vrai que la merde coulait sur ses chaussures.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°2

Numéro 4 – Juin 2024

Imprimez-le en masse, distribuez-le où bon vous semble (Penser à imprimer sur des feuilles A3 même si A4 est possible aussi, recto-verso en retournant sur les bords courts)

N’hésitez pas à nous envoyer vos contributions pour les numéros suivants : anarchielocale59@subvertising.org !

Numero complet d’Anarchie Locale n°3 : pdf

Justice pour les Rroms, Crisan est mort dans la Deûle !

Crisan, 45 ans, habitant d’un camp de Rroms près de la Deûle à côté de l’écluse du Grand Carré, a été retrouvé mort noyé le dimanche 12 mai. Selon un témoignage, il avait « l’habitude de plonger (dans la Deûle) pour s’y laver, faute d’accès à l’eau sur le terrain ». Son décès nous rappelle la précarité des Rroms et autres voyageurs, entretenue par les pouvoirs publics qui entravent toutes tentatives d’autonomisation. Les expulsions violentes, l’absence de solutions de relogement ni de places dans les aires d’accueil, la Métropole qui ne respecte pas ses obligations…

Pensée à la famille de Crisan et à tou·tes les autres !

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°4

La lutte pour le peuple palestinien continue !

Le mois de mai a été caractérisé par des mobilisations pour dénoncer le génocide en Palestine. Les facs se sont engagées ensemble pour bloquer et occuper les campus. Le 15 mai, pour la commémoration de la Nakba, était organisée une manifestation où plusieurs collectifs ont participé, parmi eux, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), qui organise des manifestations pour la Palestine les samedis. L’AFPS se mobilise également avec des actions BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), devant les supermarchés Carrefour chaque semaine pour sensibiliser les passants à la complicité de l’entreprise dans le génocide que l’État israélien est en train de commettre. Lors de la dernière manifestation pour la Palestine à Lille, le 18 mai, de nouveaux slogans parmi les manifestant·es comme : ”De Nouméa à Gaza, résistance !”, ainsi que des prises de paroles en soutien aux luttes du peuple kanak.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°4

Bordet n’aura pas notre silence !

Depuis plusieurs semaines déjà, les étudiant·es de Lille se mobilisent en soutien au peuple Palestinien. Mais bon, vous ne serez pas étonné·es si je vous dit qu’avec cette mobilisation vient la répression. Lors du premier blocus de l’ESJ, les militant·es se sont fait gazer devant Sciences-po alors qu’iels tentaient de bloquer l’IEP, situé à quelques mètres de l’école de journalisme. Quelques jours plus tard, une occupation a été lancée à Lille 3. Celle-ci s’est soldée par une expulsion commanditée par Régis Bordet, président de l’université de Lille. Une soixantaine de keufs, armés de leurs matraques et de leurs boucliers, ont alors mis dehors la vingtaine d’occupant·es présent·es sur les lieux à ce moment-là. Tout cela accompagné de propos transphobes, misogynes, racistes, et j’en passe.

Régis Bordet avait annulé quelque temps auparavant la conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan initialement prévue à Lille 3. Quoi qu’il puisse dire pour se dédouaner de ses décisions, elles relèvent clairement d’un positionnement politique, et ce dernier, vous l’aurez compris, n’est pas en faveur du peuple palestinien. Face à toutes ces manigances répressives et manipulatrices, les étudiant·es se sont passé le mot : Face à l’oppression, résistons !

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°4

Radicalisons la Pride

La première Pride était une émeute. En 1969 à New York au bar Stonewall Inn, en réaction au harcèlement policier contre les personnes LGBTQ+, les pavés ont volés. Les personnes trans, handi·es, fol·les, racisé·es, travailleur·euses du sexe avaient déjà une place importante dans les luttes, et il est donc inconcevable de les en exclure aujourd’hui.

Ici à Lille comme partout ailleurs, La Pride est devenue une opération commerciale ou politique pour se réapproprier nos luttes et faire du pink washing. Repolitisons ce qui doit rester une manifestation pour nos droits et notre libération. Parlons du climat de transphobie qui s’aggrave, de nos ennemis capitalistes et fascistes, de la nécessité de changer de système économique et social, d’organisation politique.

Alors soyons fièr·es, de nos victoires passées pour lesquelles nous n’avons personne d’en haut à remercier, de nous battre encore aujourd’hui pour faire péter les normes que la société nous impose et construire un monde sans oppressions.

Prends donc un masque pour se protéger des keufs curieux, ce qui peut permettre à nos camarades à la santé fragile de venir aussi.

REJOIGNEZ–NOUS POUR UN CORTEGE VENER LE 15 JUIN !

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°4