Contre la Saint-Valentin

Pour la « fete de l’amour », on vous propose un bouquet de brochure à lire:

Contre l’amour – Pour entamer la construction d’une affection abondante, sans dominations et sans dépendances. – infokiosques.net

Polyalgie – « texte rédigé dans le but de faire une retour critique sur le modèle polyamoureux » – infokiosques.net

Que c’est bon d’avoir mal – « j’écris ceci parce que j’aurais bien aiméqu’il y ait des ressources pour me guider quand j’ai découvert que j’aimais ressentir de la douleur » infokiosques.net

Baiser des meufs trans – « je voulais parler aux autres meufs trans de la façon dont nous aimons baiser » – trrransgrrrls.wordpress.com

SelFrisson – « quelques textes sur la masturbation et autres formes de plaisir sensuel solitaire… » – infokiosques.net

Dogues Virage ExtrEme-droite

Les Dogues Virage Est (DVE), le principal groupe de supporter du LOSC à Lille, font encore la une. On connaissait bien les copinages entre les groupes d’ultras locaux et Génération Identitaire. Mais ce mois de janvier, c’est la tribune Nord, forte de plusieurs centaines de membres, qui fait parler d’elle. Le 11 janvier, Match Lille-Auxerre, entre 30 et 40 supporters du LOSC rendent hommage à Le Pen, enfin cané. Dans les médias, les autres supporters se disent indignés de cet hommage au borgne. Mais personne n’a rien fait.

Le 17 janvier, moins d’une semaine après, Match Lille-Nice, c’est un immense tifo (banderole) pour les 35 ans de la DVE et l’amitié avec le club de Nice qui fait parler. Il s’inspire directement du blason de la division SS Charlemagne (français engagés pour l’Allemagne nazie). La Voix du Nord trouve une explication bien logique pour les défendre, à coup de références aux emblêmes régionaux, tout ça, tout ça. Mais le racisme est un problème de fond dans le milieu du foot et on sait que la présence de fafs au sein de ce club n’est plus à prouver, du skin’ néo-nazi au raciste propre sur lui. Bref, il serait temps que les supporter·rices fassent le ménage dans leurs tribunes !

Les bras tendus se rapprochent

Ce 30 janvier 2025, une association d’étudiant·es de différentes universités organise une simulation de Parlement au sein de Sciences Po Lille. Cette sauterie existe pour apprendre aux étudiant·es à jouer les petit·es chef·fes qui vont décider de nos vies dans pas longtemps. Autant dire que les idées anti-capitalistes et anti-autoritaires n’y sont pas franchement représentées, puisque la forme elle-même l’empêche. Non, la politique c’est ordonner des lois entre technocrates et c’est tout.

Bref, outre cet aspect déjà amer, l’événement fait polémique actuellement parce que des étudiant·es se sont violemment embrouillé·es, à coup de rappel à l’ordre face à des insultes, du cishétérosexisme (la haine des queers quoi), puis des saluts nazis et une agression physique. Les deux étudiants plus coupables que les autres viennent de L’ESPOL, à la Catho, qui propose « des formations d’excellence en science politique et relations internationales ». Paye tes élites, magueule !

Ah la la, tout le monde est bien choqué·e, les directeurs d’écoles de bourges annoncent porter plainte. Les saluts nazis, ça n’est pas convenable. Ça fait mauvais genre, pas un bon business pour les entreprises d’éducation privée. Alors félicitations aux fascistes qui ont su bien se tenir et garder le bras le long du corps, ils vont pouvoir continuer à proposer des idées racistes et détruire les droits sociaux. Eux ils ont le droit, ils sont polis.

Expulsion : des dizaines de familles à la rue

Depuis le 3 janvier, des centaines de familles étaient abritées en raison du « grand froid » (-5°C) dans des bâtiments appartenant au département du Nord pour ne pas dormir dans la rue. Les conditions de vie y sont difficiles : pas d’intimité, pas de confort, des repas dégueux. Le tout sous l’œil des flics sociaux de la protection civile, qui contrôlent la solidarité en empêchant tout soutien d’entrer et interdisent aux assos de distribuer de vrais repas au chaud.

La situation n’était pas idéale. Mais les températures ont dépassé le jeudi 23 janvier, pile-poil la température idéale selon la préfecture pour dormir dehors ! Ni une ni deux, l’ordre d’expulser les familles est déclenché.

Au gymnase de Mons-en-Baroeul, plus de 20 familles ont lutté en refusant de partir tant que des solutions de relogement n’étaient pas proposées. Pareil à Trith-Saint-Léger où des familles logées au CAES refusent de se retrouver à la rue. On a pu voir quelques personnes venir soutenir ces familles déter’. Mais, sur place, la police était en nombre et allait jusqu’à empêcher l’apport de nourriture alors que les gamin·es n’avaient pas mangés depuis 8h !

Face aux expulsions, ne restons pas seul.es ! Vive les squats !

Caméras de surveillance à Lille

Le dernier Lille Mag (propagande légale de la Ville de Lille) parle d’un réseau de 136 caméras sur la ville. Une précédente édition en annonçait 141. Mais au contraire, le nombre de caméras à Lille ne cesse d’augmenter. Toutes les caméras en forme de soucoupe volante sont reliées en direct à un poste de contrôle créé début 2022, avec des flics municipaux 24h/24. En plus d’accompagner les interventions, ils pratiquent depuis cette année la « vidéo-verbalisation« , donc foutre des PV à partir de ce qu’ils voient sur les images.

Un « comité d’éthique » est censé observer la progression du déploiement de cette technologie de surveillance, qui promet ne pas utiliser la reconnaissance faciale – on attend toujours des infos sur la vidéo-surveillance algorithmique (VSA) qui peut reconnaître des types de comportements sans enfreindre le « RGPD ». Mais que peut-on attendre d’une instance créée par un ancien keuf, Jean-Claude Menault ?

Pour savoir la position des caméras, vous connaissiez Lille Sous Surveillance (lille.sous-surveillance.net), mais vous apprécierez mieux Surveillance Under Surveillance (sunders.uber.space). Cette cartographie utilise les données fournies à la carte libre et collaborative Open Street Map (OSM). Malheureusement, OSM n’affiche pas les caméras de sa base de données sur sa carte principale. SunderS propose donc un affichage agréable des caméras issues d’OSM.

Vous pouvez ajouter des caméras en vous créant un compte sur openstreetmap.org (usage du Navigateur Tor recommandé). Parmi les données à relever : type de caméra, angle (hors 360°), hauteur, date d’installation, date de dernière vérification. On peut même « copier » une caméra existante pour aller plus vite.

Porte d’Arrache

En se baladant dans ce même métro, on est tombé sur une porte de portique de métro complètement explosée (au moins elle on se l’est pas prise). Mais, en repassant au même endroit 2h plus tard, on a été surpris·e·s de constater une porte flambant neuve à la place de la belle ouverture qui s’était ouverte. Quand c’est pour fliquer, la rapidité est au rdv ! Et ces portes, combien ils en ont en stock à votre avis ?

Un hiver de plus à Calais

L’année a fini comme elle s’est commencée : dans la douleur. Pour les personnes qui tentent de traverser nos frontières, terrestres mais surtout marines, chaque année est un nouveau record de mort·e·s. La police tue, en Méditerranée ou dans la Manche voisine. En décembre, au moins 9 personnes sont mortes autour de Calais. À ça, on peut ajouter la tuerie raciste dans le dunkerquois, qui a pour bilan 5 morts dont 2 kurdes du camp de Loon-Plage.

Réponse habituelle de l’État face aux naufrages : plus de keufs, associations de bénévoles en procès, construction d’un nouveau CRA (prison pour personnes étrangères)… Y’en a marre !

Contre ça, on peut s’organiser ! Retrouvons-nous vendredi 10 janvier à partir de 18h, pour une présentation et une discussion, avant de partager un bon repas. On vous attend nombreux.ses ! À bas les CRA et les frontières !
Où : À la M.E.R., 3 rue de Croy (Calais)

Et le lendemain, grosse manif contre les lois mortelles à la frontière franco-britannique (11 janvier) – 14h. Où : 2 Digue Gaston Berthe (Calais)

Porte de (pas) Douai

Pour parler du métro, c’est un peu facile de se moquer des 10 ans de retard des travaux. Du coup, c’est ce qu’on va faire ! Malgré tout le temps disponible, on a le droit depuis le 17 novembre à un nouveau logiciel à l’état de prototype : au lieu de payer des gens pour faire des tests, ilévia fait de nous des cobayes de son nouveau système. Résultats : retards, pannes et portes dans la tronche en supplément. Ça nous fait bien marrer que leur machin plante toutes les semaines mais nous on a pas le temps pour tout ces retards, on a rien à faire…

« Halle de l’emploi » : Vase-Clos nombriliste et sectaire

1er janvier 2025, début des 15h d’esclavage pour les allocataires du RSA (560€/mois). C’est l’occasion de parler d’un espace d’activité de France Travaille : la « Halle de l’Emploi ». Situé à côté du Poil Emploi Lille-Centre, cet open-space accueille des conférences et ateliers débilisants à destination des demandeurs d’emplois et des entrepreneurs. Pensé comme un véritable espace de rencontre entre allocataires et startupeurs, vous n’y trouverez cependant qu’un microcosme bien réel, engraissé à l’argent public.

Parmi les « formations » proposées : « storytelling », « méditation pleine conscience », « apprendre à bien tirer profit de l’intelligence artificielle ». On préssent une bande de conférencier·e·s dans le genre du gars connu pour sa phrase « la question est vite répondue » : à savoir, le libéralisme dans toute sa splendeur, adoubé par le « service public » qui lui paye 700€ la prestidigitation de 2h. Aucun regard critique par l’institution, qui entretient les dérives sectaires des intervenant·e·s.

Pour en avoir une idée plus claire, on est allé·es à un atelier. Dans un public d’une quinzaine de personnes, on a surtout vu que les gens de France Travaille suivent les ateliers sur leurs heures de taf, que quelques startupeurs viennent réseauter en jouant les premiers de la classe (notamment les autres confériencier·e·s), et qu’il y a deux ou trois RSAstes paumé·e·s forcé·e·s à faire acte de présence. Quand on pense que ce vase clos est financé avec l’argent du contribuable, c’est une honte !

Plus sérieusement, ça risque de se généraliser avec la réforme du RSA. Plutôt que de rester consterné·e, rendez-vous le 14 janvier au CCL (4 rue de Colmar) pour discuter de l’application de la réforme et s’organiser contre le flicage des allocataires.