Une fois n’est pas coutume, on poste le numéro en retard.
Diffusez le où bon vous semble !
Torchon d'actus lilloises
Une fois n’est pas coutume, on poste le numéro en retard.
Diffusez le où bon vous semble !
Le dernier Lille Mag (propagande légale de la Ville de Lille) parle d’un réseau de 136 caméras sur la ville. Une précédente édition en annonçait 141. Mais au contraire, le nombre de caméras à Lille ne cesse d’augmenter. Toutes les caméras en forme de soucoupe volante sont reliées en direct à un poste de contrôle créé début 2022, avec des flics municipaux 24h/24. En plus d’accompagner les interventions, ils pratiquent depuis cette année la « vidéo-verbalisation« , donc foutre des PV à partir de ce qu’ils voient sur les images.
Un « comité d’éthique » est censé observer la progression du déploiement de cette technologie de surveillance, qui promet ne pas utiliser la reconnaissance faciale – on attend toujours des infos sur la vidéo-surveillance algorithmique (VSA) qui peut reconnaître des types de comportements sans enfreindre le « RGPD ». Mais que peut-on attendre d’une instance créée par un ancien keuf, Jean-Claude Menault ?
Pour savoir la position des caméras, vous connaissiez Lille Sous Surveillance (lille.sous-surveillance.net), mais vous apprécierez mieux Surveillance Under Surveillance (sunders.uber.space). Cette cartographie utilise les données fournies à la carte libre et collaborative Open Street Map (OSM). Malheureusement, OSM n’affiche pas les caméras de sa base de données sur sa carte principale. SunderS propose donc un affichage agréable des caméras issues d’OSM.
Vous pouvez ajouter des caméras en vous créant un compte sur openstreetmap.org (usage du Navigateur Tor recommandé). Parmi les données à relever : type de caméra, angle (hors 360°), hauteur, date d’installation, date de dernière vérification. On peut même « copier » une caméra existante pour aller plus vite.
En se baladant dans ce même métro, on est tombé sur une porte de portique de métro complètement explosée (au moins elle on se l’est pas prise). Mais, en repassant au même endroit 2h plus tard, on a été surpris·e·s de constater une porte flambant neuve à la place de la belle ouverture qui s’était ouverte. Quand c’est pour fliquer, la rapidité est au rdv ! Et ces portes, combien ils en ont en stock à votre avis ?
L’année a fini comme elle s’est commencée : dans la douleur. Pour les personnes qui tentent de traverser nos frontières, terrestres mais surtout marines, chaque année est un nouveau record de mort·e·s. La police tue, en Méditerranée ou dans la Manche voisine. En décembre, au moins 9 personnes sont mortes autour de Calais. À ça, on peut ajouter la tuerie raciste dans le dunkerquois, qui a pour bilan 5 morts dont 2 kurdes du camp de Loon-Plage.
Réponse habituelle de l’État face aux naufrages : plus de keufs, associations de bénévoles en procès, construction d’un nouveau CRA (prison pour personnes étrangères)… Y’en a marre !
Contre ça, on peut s’organiser ! Retrouvons-nous vendredi 10 janvier à partir de 18h, pour une présentation et une discussion, avant de partager un bon repas. On vous attend nombreux.ses ! À bas les CRA et les frontières !
Où : À la M.E.R., 3 rue de Croy (Calais)
Et le lendemain, grosse manif contre les lois mortelles à la frontière franco-britannique (11 janvier) – 14h. Où : 2 Digue Gaston Berthe (Calais)
Pour parler du métro, c’est un peu facile de se moquer des 10 ans de retard des travaux. Du coup, c’est ce qu’on va faire ! Malgré tout le temps disponible, on a le droit depuis le 17 novembre à un nouveau logiciel à l’état de prototype : au lieu de payer des gens pour faire des tests, ilévia fait de nous des cobayes de son nouveau système. Résultats : retards, pannes et portes dans la tronche en supplément. Ça nous fait bien marrer que leur machin plante toutes les semaines mais nous on a pas le temps pour tout ces retards, on a rien à faire…
1er janvier 2025, début des 15h d’esclavage pour les allocataires du RSA (560€/mois). C’est l’occasion de parler d’un espace d’activité de France Travaille : la « Halle de l’Emploi ». Situé à côté du Poil Emploi Lille-Centre, cet open-space accueille des conférences et ateliers débilisants à destination des demandeurs d’emplois et des entrepreneurs. Pensé comme un véritable espace de rencontre entre allocataires et startupeurs, vous n’y trouverez cependant qu’un microcosme bien réel, engraissé à l’argent public.
Parmi les « formations » proposées : « storytelling », « méditation pleine conscience », « apprendre à bien tirer profit de l’intelligence artificielle ». On préssent une bande de conférencier·e·s dans le genre du gars connu pour sa phrase « la question est vite répondue » : à savoir, le libéralisme dans toute sa splendeur, adoubé par le « service public » qui lui paye 700€ la prestidigitation de 2h. Aucun regard critique par l’institution, qui entretient les dérives sectaires des intervenant·e·s.
Pour en avoir une idée plus claire, on est allé·es à un atelier. Dans un public d’une quinzaine de personnes, on a surtout vu que les gens de France Travaille suivent les ateliers sur leurs heures de taf, que quelques startupeurs viennent réseauter en jouant les premiers de la classe (notamment les autres confériencier·e·s), et qu’il y a deux ou trois RSAstes paumé·e·s forcé·e·s à faire acte de présence. Quand on pense que ce vase clos est financé avec l’argent du contribuable, c’est une honte !
Plus sérieusement, ça risque de se généraliser avec la réforme du RSA. Plutôt que de rester consterné·e, rendez-vous le 14 janvier au CCL (4 rue de Colmar) pour discuter de l’application de la réforme et s’organiser contre le flicage des allocataires.
Cette année encore, pour fêter le nouvel an, des camarades ont choisi de partager les réjouissances avec les prisionnier·ère·s de Sequedin. En allant tirer les traditionnels feux d’artifices aux abords de la prison, iels ont offert un petit spectacle pyrotechnique aux détenu·e·s.
À l’heure de la chasse aux téléphones qui renforce d’autant plus l’isolement des personnes incarcérées, cette action de solidarité festive a permis, on le souhaite, de rompre un peu l’isolement carcéral et de réchauffer les coeurs, le temps du réveillon.
La France enferme toujours plus et les politiciens nous promettent des conditions de vie derrière les barreaux, toujours plus dures. Mais l’enfer-mement n’est pas la solution, pas même à la tranquillité bourgeoise.
Crève la taule
Dans notre numéro 6 on vous parlait de l’église de Saint-Omer, qui avait volontairement brulé parce que l’Église est un repaire de pédocriminels. Quelque mois ont passé depuis et pour la ville c’est maintenant « l’heure des comptes ». Visiblement l’immaculée conception (son petit nom) coûte cher, elle avait été restaurée il y a 6 ans pour 5 millions d’euros. Cette fois les frais s’élèvent à 10 millions (1666 ans au RSA), dont la ville payera 1/3 en 2025. En bonus, la paroisse a aussi reçu un don d’1 million d’euros par ces gros bâtards du groupe Dassault. Une tonne de pognon est donc donnée comme une évidence pour financer le lobby des grenouilles de bénitier.
Non pas qu’on attende d’une mairie qu’elle finance des trucs qui nous plaise, mais cracher autant de thunes pour que la bourgeoisie réac’ de Saint-Omer puisse bouffer son ostie hebdomadaire, ça donne la nausée.
2014 : Attaque des locaux de Thalès à Lambersart avec des oeufs de peinture, par le Commando Gallinacé Terroriste (CGT).
2016 : Peinturage ou destruction d’horodateurs de 18 rues du Vieux-Lille contre le stationnement payant, mis en place 1 mois plus tard.
2019 : Acte 10 des GJ, manif sauvage parmi les plus impressionnantes du mouvement. Un cortège de 2000 personnes dévie du parcours habituel depuis le boulevard de la Liberté pour aller vers l’esplanade de la Citadelle. D’immenses barricades sont érigées pour ralentir la progression policière.
2021 : « Marche des libertés » : 1200 personnes sous la neige le 16 janvier contre la répression des teufs et contre la loi « Sécurité Globale ».
2021 : La Manif pour Tous défile contre la PMA avec un bébé gonflable géant (très malaisant). Des camarades infiltrent la cinquantaine de reac’, et s’embrassent aussi soudainement qu’ardemment devant leurs têtes ébahies. À l’autre bout de la place, 1000 personnes sont là avec des slogans antifascistes et drapeaux LGBTQI+, avant de partir en manif’ sauvage.
2023 : Action contre le nouveau magasin Louis Vuitton du Vieux-Lille le 7 janvier, pour « perturber l’ordinaire des affaires bourgeoises ». Banderole : « Serrez-vous la ceinture… mais elle coûte 500€ »
2023 : 45.000 personnes en manif contre la réforme des retraites à Lille le 31 janvier. Assemblées étudiantes à Lille 2 et Lille 3, Sciences Po bloqué, blocage du périph’ par les pompiers, Pôle Emploi Lille-Centre occupé…
2024 : Le 11 janvier, une manif pour les droits trans défile dans Lille aux cris de « Siamo tutti antitransphobie », s’ancrant alors dans le mouvement national contre la loi des Républicains d’interdire les soins aux mineurs transgenres.
Depuis le 1er janvier 2025, Lille est Zone à Faible Émission «Territoire de vigilance». Conséquence, les véhicules non-classés « Crit’Air » seront interdits (immatriculés avant 1997), comprendre : les pauvres – 6300 véhicules estimés.
Sans surprises, les véhicules classés « collection » des bourgeois seront épargnés. Mais si t’es pas un bourge et que t’as peur de t’endetter auprès du trésor public, sache qu’il y a aussi des dérogations pour toi ! Dans les critères : si tu fais maximum 8.000 km/an (preuves à l’appui), si t’as un abonnement TER ou à Ilévia (1 an), ou si t’as un camion qui approvisionne un marché (avec le tampon de la ville). Alors c’est pas trop tard pour commencer les démarches plutôt que d’envoyer vos vieilles vagos à la casse !