Frite industrielle : un amidon qui vous veut du bien

Normalement, la frite c’est la fête, mais bon pour correspondre à notre image d’anarchistes aigri·es, on va en dire du mal quand même !

Actuellement, 2 patates sur 3 sont produites dans les hauts-de-fRance et c’est pas prêt de diminuer puisque l’internationale capitaliste de la frite s’est constituée pour doubler la production nationale en 5 ans ! C’est donc Clarebout (belgique), Écofrost (idem), Agristo (pareil) et McCain (Canada) qui construisent leurs usines à frites surgelées dans le NP2C et la Somme, et ont donc « besoin » de 1,5 millions de tonnes de pommes de terre et donc de 40.000 hectares de terre supplémentaires. En 2024, la production en métropole était de 1,6 millions de tonnes…

Mais nous, on n’y croit pas au greenwashing de McCain qui, par exemple, nous promet une monoculture certes intensive mais respectueuse de l’environnement. Ou de Clarebout qui utilise le fret maritime pour (soit-disant) limiter l’usage des camions de transport, alors qu’il produit au moins 1400 tonnes de frites surgelées par jour dans chacune de ses 3 usines ! Que toutes les patates aillent dans les mains de ces industriels qui, en plus, font des frites de merde, ya pas moyen !

Ni milles-vaches, ni mille-diou ! Frites maison avant tout !

Municipales à Lille : Ça arrive

Côté Renaissance / LREM, Violette Spillebout, a un nouveau local : 17 rue Jean Sans Peur. Si vous passez à la Préf’ en face, faites leur signe !

Côté RN, on risque d’avoir Matthieu Valet, ancien (jeune) flic qui s’est mis en arrêt (aux porcs) pour devenir eurodéputé en 2024.

Côté PS, Arnaud Deslandes qui vient d’être propulsé à la tête de la Ville poursuivra la passation de pouvoir, avec ses délires sécuritaires.

Côté Verts, Stéphane Baly remet le couvert après sa défaite à 227 voix près en 2020 (même si la justice a révélé des fraudes sans annuler l’élection).

Côté « gauche de rupture« , ça réfléchit encore durement à faire une coalition entre insoumis et plus-à-gauche (NPA, Offensive, etc.).

Et une pride bourgeoise de plus  !


Le jeudi 5 juin les roubaisien·nes pouvaient participer à la 1ère pride de leur ville. Pendant que l’affiche de l’inter-LGBT de Paris fait hurler les fachos de tous poils parce qu’on y voit des personnes racisées et un nazi qui se fait casser la gueule, la pride de Roubaix a pris la direction inverse. Elle fait preuve d’un pinkwashing raciste éhonté, en affirmant que l’homophobie ne serait le fait que de populations pauvres et racisées. Organisée principalement par Camille de Ruielle, la cheffe locale du Modem (parti proche de celui de Macron), le ton est rapidement donné : la menace pour les LGBTQI+, c’est les musulman·es ! Il faut donc poster les flics à tous les coins de rue pour protéger les queers. Et comme si les les keufs ne faisaient déjà pas assez partie du paysage roubaisien, le FLAG! (association de flics gays) participe même à ce cortège.

À noter que la pride a été déplacée à un jeudi soir sur demande d’associations de commerçants, et s’est tenue sur un parcours très petit, afin de ne pas perturber leurs activités. La visibilité c’est important, mais faut pas qu’on soit trop visible quand même !

Cantines lilloises : Top sans chef

À Lille, petit·es chanceux·ses qu’on est, on peut se réjouir du nombre de cantines militantes qui nous mijotent de bons petits plats. On compte effectivement quelques collectifs qui ont choisi un moyen d’action qui peut paraître simple, mais  essentiel : la cantine. On peut citer par exemple la cantine de l’APU Fives, ouverte tous les lundis midis, celle du Centre Culturel Libertaire (CCL) ouverte les vendredis midi (au moins les 1ers et 3emes de chaque mois) ou celles de l’Anamorphose : l’Antipasti du lundi soir, et l’Anamorphale le dernier vendredi soir de chaque mois.

Celles-ci sont, pour chacune, un moment de vie important du lieu où elles se tiennent. L’occasion de s’ouvrir sur leur quartier, un temps de rencontre et de détente ; c’est aussi, une pratique au quotidien de l’auto-organisation et de l’action collective. Ouvertes et sans chef·fes, dans ces cantines, on s’organise de manière horizontale et inclusive.

Aussi, que ce soit par conviction antispéciste forte ou par volonté de proposer des menus qui mettent tout le monde d’accord, toutes ces cantines proposent des menus entièrement végétaliens. On aime les animaux, mais pas dans nos assiettes.

C’est également pour porter des valeurs de solidarité et s’affranchir du pouvoir de l’argent que toutes pratiquent le prix libre : chacun·e paye ce qu’iel veut/peut, mais il y a une assiette pour toustes !

Sur ces mêmes valeurs fortes, on pourrait aussi citer d’autres collectifs lillois qui font de la bouffe un objet militant, comme le Réseau RAvitallement des Luttes lillois (RRAL), collectif ouvert et public qui se propose de soutenir les luttes par l’organisation de cantines ponctuelles ou une aide pour les faire. Ou encore la Queerate et la Copainerie Autonome qui sont des collectifs plus affinitaires, mais qui nous régalent également régulièrement lors d’évènements militants.

Ainsi qu’à toutes ces cantines qui s’organisent de manière plus discrète, informelle ou ponctuelle : merci à elles toutes.

On prend du bon temps, mais c’est pas toujours de tout repos, et toutes les bonnes volontés sont bienvenues. Alors n’hésite pas a nous rejoindre, pour faire des rencontres, te mettre en action, ou simplement pour te régaler ou régaler ton monde.

On se dit quoi, on se fait une bouffe !

« RHaine », c’est pas qu’un slogan

Ce début d’année 2025 a été tristement marqué par plusieurs agressions et meurtres racistes et islamophobes. Samedi 3 juin, dans le Var, un type a tué une personne et tiré sur deux autres, pour des raisons clairement racistes qu’il a ensuite fièrement étalé en ligne, citant Bardella et Le Pen, avant de se faire arrêter. Les crimes racistes ne sont pas nouveaux, et sont souvent perpétrés par les flics. Mais enjaillés par les discours des politicien·nes, journalistes et autres stars de réseaux sociaux qui crachent quotidiennement leur haine, de plus en plus de racistes passent à l’action…

Comme le dit Angela Davis, dans un tel contexte, être non-raciste ne suffit pas : soyons antiracistes !

LU, VU, ENTENDU – pour un été culturel et apprenant

Ça y est, juillet approche ! Et si toi non plus tu ne vas pas siroter des cocktails sur la plage les orteils en éventail, voici quelques conseils de lecture, de visionnage et d’écoute pour passer le temps cet été :

N’hésite pas à nous envoyer tes recommandations, et ça, peu importe la saison !

La mairie dépeint une certaine vision de la lutte contre le génocide à Gaza

Fin mai 2025, des gens ont fait une belle fresque avec un drapeau palestinien et « stop genocide » sur un grand mur à Moulins (voir p. suivante). Il n’a pas fallu 3 jours pour que Stop Graff, le service de sous-traitance de nettoyage de la mairie, débarque pour tout virer en deux temps trois mouvements. Les propriétaires du mur (La Moulinette) ont eu beau sortir en disant « non mais vous pouvez le laisser», la police municipale est venue pour encadrer cette « opération-propreté ». Les ordres sont les ordres.

En fait, c’est plutôt marrant, parce que la veille, Martine Aubry prenait la parole pour la première fois depuis qu’elle a quitté la mairie. Et que c’était justement pour dénoncer la situation à Gaza : « lâcheté des dirigeants politiques », « absence de courage et de volonté d’agir ». Elle qui est si engagée… Sa banderole pour un cessez-le-feu à Gaza est arborée fièrement depuis plus d’un an au pied du beffroi.

À l’heure où nous écrivons ces lignes (9 juin), un collage, en hommage aux 10 membres de la Freedom Flotilla Coalition en route vers Gaza, a eu lieu au même endroit que la première fresque, et un deuxième plus proche de la mairie. Mais dès le lendemain, ce dernier était aussi enlevé, et le tag qui l’accompagnait « pour que leur courage soit le nôtre » effacé !

Avec ces recouvrements de tags, le message de la mairie est clair : mobilisez-vous, mais pas comme vous le voulez.

Soutien aux peuples en lutte contre leurs colons ! Free Palestine !

Numéro 15 – Juin 2025

Au programme de ce numéro : on félicite les copaines, on parle de jolis murs (avec illustrations), on parle de la pride de roubaix, on vous fait quelques reco et on crache sur les fabricants de frites.

A diffuser sans restriction.
Bisous, on se retrouvre en juillet (ou dans notre boite mail si vous avez envie d’envoyer des textes ou des retours)