Ras la mine

Extracti-quoi !? Dans le NP2C, on pourrait penser qu’on est bien loin des luttes contre l’extractivisme parce que les dernières mines ont fermé il y a 34 ans. Mais c’est bien dans le Nord que pullulent la majorité des nouveaux projets français d’usines de batteries électriques et de voitures associées qui utiliseront le précieux lithium… pillé en Argentine mais bientôt extrait dans le département de l’Allier. L’histoire ouvrière ch’ti saura rappeler pourquoi aucune mine ne doit rouvrir, ni ailleurs, ni ici, pour alimenter cette industrie de mort. C’est dans ce contexte que vient de se créer une nouvelle ressource : raslamine.noblogs.org.

Ce site souhaite être un outil pour celles et ceux qui luttent contre les projets miniers. Pour faire connaître, partager des informations sur les projets en cours et les luttes qui s’y opposent, les victoires, les échecs et difficultés rencontrées. La répression qui peut s’abattre sur celleux qui luttent, mais aussi des retours d’expériences réussies ou non, sont toujours intéressantes. Alors n’hésitez pas à envoyer informations, analyses (lien entre extractivisme et voiture électrique, avec l’industrie de la guerre…), actualités sur l’avancée des projets (autorisation de travaux, réunions publiques, nom des entreprises en lien avec le projet…), communiqués, dates d’événements, rencontres

Contact : raslamine@riseup.net

Ça s’est passé un mois de décembre

2007 : À Lille 3, 1201 votes « pour le blocage comme moyen d’action contre la loi LRU » (608 contre). Le 13 décembre les CRS profitent d’une manif en centre-ville pour débloquer la fac, occupée depuis une dizaine de jours. Pas refroidi·es, les étudiant·es reviennent les jours suivants pour réoccuper !

2011 : Décoration de la façade de l’école de la Protection Judiciaire de la Jeunesse à Roubaix dans la nuit du 13 décembre : « Educ = Flic », « Liberté pour les emmuréEs », « Feu aux taules ».

2015 : Caillassage et peinturage des locaux d’EDF Lille et de BNP à la Madeleine dans la nuit du 16 décembre, avec un tag « ni nucléaire, ni CO2 ! » ou « collabo du désastre écologique », par le « Comité Jackson Pollock »

2015 : Rassemblement devant la mairie de Wazemmes le 20 décembre contre la répression des squats. Un chouette communiqué (à lire sur Indymedia) indique la fin du Donjon, maison squattée depuis 5 ans au croisement de la rue Van Dyck et de la rue Lafarge – maintenant c’est une résidence dégueulasse.

2017 : Révoltes, tags et incendies de bagnoles suite à l’accident de Selom, Matisse, Aurélien et Achraf sur des voies de train près de Caulier lors d’une poursuite policière le 15 décembre. Selom et Matisse sont percutés et meurent les jours suivants à l’hôpital, alors que le quartier de Fives s’embrase. Classé sans suites quelques années plus tard. Ni oubli, ni pardon, on sait pourquoi Selom et Matisse couraient !

2018 : Acte IV des Gilets Jaunes à Lille, ça commence à chauffer localement le 8 décembre. Et une première arrestation massive a lieu rue du Réduit, derrière la mairie. Les flics arrêtent 30 personnes, à plat ventre, les mains sur la tête. La GAV est plutôt joyeuse et tout le monde sort sans encombres.

2018 : Caillassage antispéciste de la vitrine de la boucherie Veys à La Madeleine avec un tag « Assassin » dans la nuit du 27 au 28 décembre.

2019 : Manifestations sauvages de lycéen·nes contre la réforme du bac. 13 lycées sont mobilisés sur la métropole. Barricades enflammées à Gaston Berger, tirs de feux d’artifice sur les condés à Valentine Labbé, caméras municipales cassées à Jean Perrin.

2021 : Sabotage de serrure et tags contre l’ANAA (agence d’architectes qui construisent des CRA) : « L’État assassine dans les CRA / ANAA complice » dans la nuit du solstice d’hiver.

2022 : 3e semaine de grève au magasin Action de Tourcoing, contre des licenciements abusifs.

Le département à l’assaut du RSA

Un rapport du Secours Catholique indique que le non-recours aux droits (RSA, APL, AAH…) explose à Lille et ses environs. 40 % des gens qui vont au « secours cat’ » ont droit au RSA mais ne le demandent même pas. On a trouvé la raison : la politique sanglante menée par le département avec Christian Poiret, LR, à sa tête.

Déjà, pour espérer toucher 500 balles, on doit se conformer à pleins d’obligations alors que la CAF, elle, ne prend pas en compte les « priorités sociales » (santé, logement…). Mais plus récemment, ils font planer la peur de perdre jusqu’à 80% des aides avec des mesures de plus en plus strictes. Et pour couronner le tout, on entend à longueur de médias que toucher le RSA serait une honte réservée aux fainéant·es… forcément, ça n’aide pas.

Et Poiret joue les premiers de la classe auprès du gouvernement de droite extrême pour obtenir le droit d’« expérimenter » de nouvelles formes de répression des allocataires dans le Nord avant qu’elles ne soient généralisées partout en France. Il demande à avoir totalement la main sur les règles pour les rendre encore plus contraignantes. Il va mal finir, celui-ci !

Nos Agriculteurs Adorés

On aurait aimé se réjouir d’apprendre que les grilles de la préfecture de Lille sont toujours à portée de banderole, lundi 18 novembre au petit matin, en y lisant cette revendication qui fait, semble-t-il, consensus : « Non au Mercosur ». Mais c’est bien sous le regard bienveillant et protecteur de la police elle-même que la bâche noire revendicative a été accrochée par les syndicats agricoles majoritaires, FDSEA 59-62 et Jeunes Agriculteurs.

L’autre faux-semblant qui ternit ces réjouissances, c’est que l’opposition au traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Paraguay et autres…) n’a rien d’une revendication sociale ou écologique, et encore moins anticapitaliste. Si des syndicats comme la Coordination Rurale (d’extrême droite) s’opposent à ce traité, ce n’est en rien pour lutter contre les émissions de CO2, la déforestation ou l’utilisation de pesticides, encore moins contre l’agro-business qui détruit la paysannerie partout sur Terre, mais pour préserver, voire conquérir des parts de marché au détriment des écosystèmes et des peuples. Ces chefs d’entreprises agricoles ne sont pas à une contradiction près : ils demandent également une protection accrue contre les aléas climatiques tout en revendiquant en même temps de continuer à participer activement à les créer (sécheresses, inondations…).

Si nous aussi on souhaite la hausse des revenus agricoles, et qu’on trouve que l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution c’est pourri, on n’est pas dupes et on ne soutiendra jamais la FNSEA et ses sous-branches.

Tuto : créer une adresse mail sécurisée

Pour des raisons de « sécurité » numérique, on préfère passer par des boîtes mail chiffrées. On veut protéger nos données, et aussi se proteger de la répression, parce que la plupart des fournisseurs mail collaborent avec la police.

Pour créer et consulter ces boites mails, on te recommande de passer par le navigateur TOR pour dissimuler ton IP !

Voici quelques suggestions pour se faire une boîte mail de ce type :

Riseup, fournisseur de mails militants. Faut une invit’ donc demande aux copaines autour de toi y’en a sûrement une de dispo 😉

Autistici (comme nous), c’est gratuit, militant, mais pas automatique donc ça prend quelques heures pour valider l’adresse mail, et c’est en anglais ou italien !

– Autres : systemli.org ; immerda.ch ; disroot.org ;

Évidemment, on te déconseille d’avoir ta vrai identité sur le nom de ces mails.

Pour approfondir, on te recommande la lecture (aussi par TOR) du Guide d’Autodéfense Numérique.

Numéro 8 – Novembre 2024

Imprimez-le en masse, distribuez-le où bon vous semble (Penser à imprimer sur des feuilles A3 même si A4 est possible aussi, recto-verso en retournant sur les bords courts)

N’hésitez pas à nous envoyer vos contributions pour les numéros suivants : anarchielocale59@subvertising.org !

Numero complet d’Anarchie Locale n°8 : pdf

Numéro 7 – Octobre 2024

Imprimez-le en masse, distribuez-le où bon vous semble (Penser à imprimer sur des feuilles A3 même si A4 est possible aussi, recto-verso en retournant sur les bords courts)

N’hésitez pas à nous envoyer vos contributions pour les numéros suivants : anarchielocale59@subvertising.org !

Numero complet d’Anarchie Locale n°7 : pdf

Pas touche à vos Linky !

Les compteurs Linky sont un outil de surveillance de masse qui s’est imposé dans toutes nos baraques. Malgré ça, y’a des gens qui essayent de contourner cette surveillance. C’est le cas d’un type dans le Valenciennois qui proposait sur snap de modifier les compteurs pour réduire la facture d’électricité. Il faisait en sorte que le compteur ne capte pas toute la consommation de l’habitation concernée, la facture baissait de 50 à 70%. La manipulation est assez simple (👀), et de plus en plus de gens y ont recourt. Dommage, ce gars s’est fait arrêté, suite au travail coordonné des flics et d’Enedis.

« La fraude au compteur électrique, c’est du vol d’électricité et c’est illégal », rappelle Enedis.

« Ouin ouin ouin », entendrons-nous.

Hénin-Beaumont : le théâtre de l’Escapade vire au brun

Le 25 septembre 2024, c’est le lancement de la saison du théâtre de l’Escapade à Hénin-Beaumont, fief du Rassemblement National depuis 2014. Plus de 100 personnes sont présentes et écoutent le président de l’association, d’un naturel fébrile, faire les présentations. Quand Jean-Luc Dubroecq termine son discours, 60 personnes montent sur scène avec une grande banderole dans un calme assourdissant. 

Au micro, une comédienne lit un long texte qui explique ce sabotage en règle. Le collectif, d’artistes et de soutiens, demande la signature d’une convention pour garantir la liberté de l’asso sur la gestion du lieu, le retour du directeur artistique en arrêt depuis l’été, le maintien du financement du lieu (dont 300.000€ par an par la ville, tout de même), et le recrutement par l’asso’ de plus de travailleurs. Dans la salle, deux ou trois personnes réagissent à cette prise d’otage désarmante. On entend même une femme dire qu’elle veut appeler les keufs.

L’association, qui gère le lieu depuis 55 ans, est en PLS. Suite au départ de deux travailleurs du théâtre, deux agents municipaux les remplacent… à l’arrache. En plus, Jean-Luc Dubroecq, ce vieux loubard a signé une convention avec la mairie RN, propriétaire des murs du théâtre, lui permettant de réquisitionner le lieu sous 15 jours si elle le souhaite, même si un spectacle est programmé. Pire, si elle veut gérer elle-même la programmation culturelle du lieu, elle peut virer l’association avec un préavis de 2 mois. Faut dire que Steeve Briois (n°2 du RN entre 2011 et 2018) a les idées claires sur la prog’ du lieu : « les navets et la daube gauchiste de l’Escapade, haut lieu de l’inculture et de la propagande anti-raciste ». Cet été, Dubroecq a proposé de virer le directeur artistique pour harcèlement moral sur les 2 agents municipaux. 5 des 8 personnes du Conseil d’administration ont voté contre. Raté. Par contre, la mairie de fachos contre-attaque en portant plainte contre l’asso pour complicité de harcèlement.

Aux revendications, nous on ajouterait bien : que Briois crève et que Dubroecq le collabo dégage de la présidence ! Et pourquoi pas faire une direction collégiale pour assurer une gestion moins autoritaire…