Porte de (pas) Douai

Pour parler du métro, c’est un peu facile de se moquer des 10 ans de retard des travaux. Du coup, c’est ce qu’on va faire ! Malgré tout le temps disponible, on a le droit depuis le 17 novembre à un nouveau logiciel à l’état de prototype : au lieu de payer des gens pour faire des tests, ilévia fait de nous des cobayes de son nouveau système. Résultats : retards, pannes et portes dans la tronche en supplément. Ça nous fait bien marrer que leur machin plante toutes les semaines mais nous on a pas le temps pour tout ces retards, on a rien à faire…

« Halle de l’emploi » : Vase-Clos nombriliste et sectaire

1er janvier 2025, début des 15h d’esclavage pour les allocataires du RSA (560€/mois). C’est l’occasion de parler d’un espace d’activité de France Travaille : la « Halle de l’Emploi ». Situé à côté du Poil Emploi Lille-Centre, cet open-space accueille des conférences et ateliers débilisants à destination des demandeurs d’emplois et des entrepreneurs. Pensé comme un véritable espace de rencontre entre allocataires et startupeurs, vous n’y trouverez cependant qu’un microcosme bien réel, engraissé à l’argent public.

Parmi les « formations » proposées : « storytelling », « méditation pleine conscience », « apprendre à bien tirer profit de l’intelligence artificielle ». On préssent une bande de conférencier·e·s dans le genre du gars connu pour sa phrase « la question est vite répondue » : à savoir, le libéralisme dans toute sa splendeur, adoubé par le « service public » qui lui paye 700€ la prestidigitation de 2h. Aucun regard critique par l’institution, qui entretient les dérives sectaires des intervenant·e·s.

Pour en avoir une idée plus claire, on est allé·es à un atelier. Dans un public d’une quinzaine de personnes, on a surtout vu que les gens de France Travaille suivent les ateliers sur leurs heures de taf, que quelques startupeurs viennent réseauter en jouant les premiers de la classe (notamment les autres confériencier·e·s), et qu’il y a deux ou trois RSAstes paumé·e·s forcé·e·s à faire acte de présence. Quand on pense que ce vase clos est financé avec l’argent du contribuable, c’est une honte !

Plus sérieusement, ça risque de se généraliser avec la réforme du RSA. Plutôt que de rester consterné·e, rendez-vous le 14 janvier au CCL (4 rue de Colmar) pour discuter de l’application de la réforme et s’organiser contre le flicage des allocataires.

Feux à la prison

Cette année encore, pour fêter le nouvel an, des camarades ont choisi de partager les réjouissances avec les prisionnier·ère·s de Sequedin. En allant tirer les traditionnels feux d’artifices aux abords de la prison, iels ont offert un petit spectacle pyrotechnique aux détenu·e·s.

À l’heure de la chasse aux téléphones qui renforce d’autant plus l’isolement des personnes incarcérées, cette action de solidarité festive a permis, on le souhaite, de rompre un peu l’isolement carcéral et de réchauffer les coeurs, le temps du réveillon.

La France enferme toujours plus et les politiciens nous promettent des conditions de vie derrière les barreaux, toujours plus dures. Mais l’enfer-mement n’est pas la solution, pas même à la tranquillité bourgeoise.

Crève la taule

Eglise de la Maculée de Pognon

Dans notre numéro 6 on vous parlait de l’église de Saint-Omer, qui avait volontairement brulé parce que l’Église est un repaire de pédocriminels. Quelque mois ont passé depuis et pour la ville c’est maintenant « l’heure des comptes ». Visiblement l’immaculée conception (son petit nom) coûte cher, elle avait été restaurée il y a 6 ans pour 5 millions d’euros. Cette fois les frais s’élèvent à 10 millions (1666 ans au RSA), dont la ville payera 1/3 en 2025. En bonus, la paroisse a aussi reçu un don d’1 million d’euros par ces gros bâtards du groupe Dassault. Une tonne de pognon est donc donnée comme une évidence pour financer le lobby des grenouilles de bénitier.

Non pas qu’on attende d’une mairie qu’elle finance des trucs qui nous plaise, mais cracher autant de thunes pour que la bourgeoisie réac’ de Saint-Omer puisse bouffer son ostie hebdomadaire, ça donne la nausée.

Éphéméride de Janvier

2014 : Attaque des locaux de Thalès à Lambersart avec des oeufs de peinture, par le Commando Gallinacé Terroriste (CGT).

2016 : Peinturage ou destruction d’horodateurs de 18 rues du Vieux-Lille contre le stationnement payant, mis en place 1 mois plus tard.

2019 : Acte 10 des GJ, manif sauvage parmi les plus impressionnantes du mouvement. Un cortège de 2000 personnes dévie du parcours habituel depuis le boulevard de la Liberté pour aller vers l’esplanade de la Citadelle. D’immenses barricades sont érigées pour ralentir la progression policière.

2021 : « Marche des libertés » : 1200 personnes sous la neige le 16 janvier contre la répression des teufs et contre la loi « Sécurité Globale ».

2021 : La Manif pour Tous défile contre la PMA avec un bébé gonflable géant (très malaisant). Des camarades infiltrent la cinquantaine de reac’, et s’embrassent aussi soudainement qu’ardemment devant leurs têtes ébahies. À l’autre bout de la place, 1000 personnes sont là avec des slogans antifascistes et drapeaux LGBTQI+, avant de partir en manif’ sauvage.

2023 : Action contre le nouveau magasin Louis Vuitton du Vieux-Lille le 7 janvier, pour « perturber l’ordinaire des affaires bourgeoises ». Banderole : « Serrez-vous la ceinture… mais elle coûte 500€ »

2023 : 45.000 personnes en manif contre la réforme des retraites à Lille le 31 janvier. Assemblées étudiantes à Lille 2 et Lille 3, Sciences Po bloqué, blocage du périph’ par les pompiers, Pôle Emploi Lille-Centre occupé…

2024 : Le 11 janvier, une manif pour les droits trans défile dans Lille aux cris de « Siamo tutti antitransphobie », s’ancrant alors dans le mouvement national contre la loi des Républicains d’interdire les soins aux mineurs transgenres.

MEL : véhicules d’avant 1997 interdits

Depuis le 1er janvier 2025, Lille est Zone à Faible Émission «Territoire de vigilance». Conséquence, les véhicules non-classés « Crit’Air » seront interdits (immatriculés avant 1997), comprendre : les pauvres – 6300 véhicules estimés.

Sans surprises, les véhicules classés « collection » des bourgeois seront épargnés. Mais si t’es pas un bourge et que t’as peur de t’endetter auprès du trésor public, sache qu’il y a aussi des dérogations pour toi ! Dans les critères : si tu fais maximum 8.000 km/an (preuves à l’appui), si t’as un abonnement TER ou à Ilévia (1 an), ou si t’as un camion qui approvisionne un marché (avec le tampon de la ville). Alors c’est pas trop tard pour commencer les démarches plutôt que d’envoyer vos vieilles vagos à la casse !

Le retour d’Égalité et Réconciliation dans la région

Le vent apporte des sales odeurs brunes de toutes parts ces derniers temps. Et même certaines qu’on aurait espéré oublier. Quelques stickers « Égalité et Réconciliation » annoncent la couleur début d’été 2024 en apparaissant à Lille, alertant les yeux aguerris. En septembre, un groupe Telegram tagué « Nord » et des collages actent la chose : les soraliens sont de retour.

Les disciples d’Alain Soral amènent avec eux leur confusionnisme, mêlant Marx et Maurras sans problème, dans un national-socialisme censé regrouper les extrêmes. Mais leur amour de Soral et du vieux monde, leur haine des LGBTQ+ et des femmes ne laisse que peu de doute. Mais si on cherche un domaine dans lequel ils excellent, c’est certainement l’antisémitisme ! Entre l’amour de Céline (pas Dion) et les déclarations de leur prophète, les fidèles soralistes ont leur idée du complot. Ils soutiennent la Palestine, sans analyse autre qu’une pure haine des juifs, offrant ainsi une belle excuse à ceux qui s’appliquent à condamner les positions anti-sionistes sous couvert de lutte contre l’antisémitisme… Ils ont d’ailleurs organisé ce 9 novembre 2024 une conférence de Youssef Hindi sur la « Constante de la politique sioniste en Palestine depuis un siècle ».

Ils étaient beaucoup-là pendant les GJ (« gilets jaunes – canal historique » avec une croix de Jésus). Ils jouent sur tous les axes de complotismes et ont un recrutement efficace. On s’inquiète de les savoir si fort à Amiens, et de les voir réapparaître publiquement à Lille.

Conseil de lecture : « Vous avez dit Soral ? » sur infokiosques.net

L’Alma : quartier quadrillé

Du côté de l’Alma (Roubaix), ça fait plus de 3 ans que les habitant·e·s se mobilisent contre la destruction de leur quartier. Le but de Delbar (le maire de droite) est clairement de virer les pauvres et d’installer des bourges à la place.

Pour accélérer le déplacement des gens qui y vivent, une stratégie d’asphyxie du quartier a été appliquée : d’un côté la mairie refuse de donner le moindre espace pour proposer des activités et de l’autre la police harcèle les habitant·es lorsqu’iels sont dehors. La gestion est devenue militaire le 7 novembre quand environ 50 camions de CRS ont été déployés accompagnés de keufs sur les toits. Des barricades anti-émeutes avec contrôle systématique des riverain·es. C’est donc devenu impossible pour les habitant·es de circuler librement ou de tout simplement inviter du monde chez soi, le quartier devenant presque une prison à ciel ouvert

La lutte de l’Alma est vivace, avec des moyens légalistes ou non. En se baladant près des chantiers, on peut quand même voir que des engins de chantiers ont spontanément pris feu. Comme pour chaque projet d’urbanisme fortement contesté, la stratégie des pouvoirs publics est de faire taire cette lutte, alors que notre solidarité soit bruyante !

Flagrant délit de fichage pendant un rassemblement commémoratif

20 novembre 2024, c’est le Transgender Day of Remembrance (TDOR), la journée de mémoire trans. À Lille, comme chaque année depuis au moins 5 ans, un rassemblement a lieu. En plus des témoignages poignants et des larmes qui s’y invitent nécessairement, 2 drôles d’individus se tiennent aux abords et filment les interventions mais aussi les personnes rassemblées. Quelqu’un·e va les voir et leur demande de ne pas filmer. Ils disent qu’ils s’en foutent, « qu’ils sont de la police », et se barrent de là, fiers d’avoir pu profiter de ce rassemblement pour ficher des militant·es trans lillois·es. On n’est pas surpris·es vu la surveillance des assemblées de luttes trans au CCL en mai 2024. La loi immigration de l’année dernière, qui vise principalement les personnes immigrées, a amené la création d’un nouveau fichier pour les personnes qui changent d’état civil… c’est une manière de plus de rendre indélébiles les deadnames, assignés à la naissance.

L’État déteste les personnes trans, nous détestons l’État. ACAB.

Ras la mine

Extracti-quoi !? Dans le NP2C, on pourrait penser qu’on est bien loin des luttes contre l’extractivisme parce que les dernières mines ont fermé il y a 34 ans. Mais c’est bien dans le Nord que pullulent la majorité des nouveaux projets français d’usines de batteries électriques et de voitures associées qui utiliseront le précieux lithium… pillé en Argentine mais bientôt extrait dans le département de l’Allier. L’histoire ouvrière ch’ti saura rappeler pourquoi aucune mine ne doit rouvrir, ni ailleurs, ni ici, pour alimenter cette industrie de mort. C’est dans ce contexte que vient de se créer une nouvelle ressource : raslamine.noblogs.org.

Ce site souhaite être un outil pour celles et ceux qui luttent contre les projets miniers. Pour faire connaître, partager des informations sur les projets en cours et les luttes qui s’y opposent, les victoires, les échecs et difficultés rencontrées. La répression qui peut s’abattre sur celleux qui luttent, mais aussi des retours d’expériences réussies ou non, sont toujours intéressantes. Alors n’hésitez pas à envoyer informations, analyses (lien entre extractivisme et voiture électrique, avec l’industrie de la guerre…), actualités sur l’avancée des projets (autorisation de travaux, réunions publiques, nom des entreprises en lien avec le projet…), communiqués, dates d’événements, rencontres

Contact : raslamine@riseup.net