Mouvement étudiant : bloque et rebloque !

Il était une fois, 100 étudiant.es qui voulaient bloquer leur fac pour alerter sur les coupes budgétaires. Arrivée 6h à Pont-de-Bois : les flics sont déjà sur place. Pas étonnant, ça fait 1 an que le président de l’université (régis bordet) censure toutes les initiatives politiques. Gazages, contrôles, fouilles, toujours le même cirque autoritaire.

Ni la répression ni les lacrymos n’entament la déter étudiante. Après un repli stratégique, iels reviennent en force à 8h pour bloquer la passerelle. Les lacrymos fusent à tout va, enfument le campus et blessent légèrement un·e pote. Résultat, un blocus qui tient pas et une foule en colère !

Des profs prennent position en faveur du blocage et contre la répression policière. Les étudiant·es, eux, débrayent joyeusement les amphis et partent en manif sauvage à 180 sur le campus. Jeudi 27 février 2025, iels re-bloquent. Cette fois-ci, les keufs se tiennent sages. Bordet a retenu la leçon. Malgré quelques galères (dont une petite bagarre avec des fafs anti-blocages), ils tiennent jusqu’à midi, et informent les curieux.es des suites. Parce que cette fois, c’est sûr, la mob’ est partie pour durer !

Lire aussi : « Anniversaire de l’occup de Lille 3 » (Anarchie locale – n°3mai 2024)

Caméras de surveillance à Lille

Le dernier Lille Mag (propagande légale de la Ville de Lille) parle d’un réseau de 136 caméras sur la ville. Une précédente édition en annonçait 141. Mais au contraire, le nombre de caméras à Lille ne cesse d’augmenter. Toutes les caméras en forme de soucoupe volante sont reliées en direct à un poste de contrôle créé début 2022, avec des flics municipaux 24h/24. En plus d’accompagner les interventions, ils pratiquent depuis cette année la « vidéo-verbalisation« , donc foutre des PV à partir de ce qu’ils voient sur les images.

Un « comité d’éthique » est censé observer la progression du déploiement de cette technologie de surveillance, qui promet ne pas utiliser la reconnaissance faciale – on attend toujours des infos sur la vidéo-surveillance algorithmique (VSA) qui peut reconnaître des types de comportements sans enfreindre le « RGPD ». Mais que peut-on attendre d’une instance créée par un ancien keuf, Jean-Claude Menault ?

Pour savoir la position des caméras, vous connaissiez Lille Sous Surveillance (lille.sous-surveillance.net), mais vous apprécierez mieux Surveillance Under Surveillance (sunders.uber.space). Cette cartographie utilise les données fournies à la carte libre et collaborative Open Street Map (OSM). Malheureusement, OSM n’affiche pas les caméras de sa base de données sur sa carte principale. SunderS propose donc un affichage agréable des caméras issues d’OSM.

Vous pouvez ajouter des caméras en vous créant un compte sur openstreetmap.org (usage du Navigateur Tor recommandé). Parmi les données à relever : type de caméra, angle (hors 360°), hauteur, date d’installation, date de dernière vérification. On peut même « copier » une caméra existante pour aller plus vite.

Flagrant délit de fichage pendant un rassemblement commémoratif

20 novembre 2024, c’est le Transgender Day of Remembrance (TDOR), la journée de mémoire trans. À Lille, comme chaque année depuis au moins 5 ans, un rassemblement a lieu. En plus des témoignages poignants et des larmes qui s’y invitent nécessairement, 2 drôles d’individus se tiennent aux abords et filment les interventions mais aussi les personnes rassemblées. Quelqu’un·e va les voir et leur demande de ne pas filmer. Ils disent qu’ils s’en foutent, « qu’ils sont de la police », et se barrent de là, fiers d’avoir pu profiter de ce rassemblement pour ficher des militant·es trans lillois·es. On n’est pas surpris·es vu la surveillance des assemblées de luttes trans au CCL en mai 2024. La loi immigration de l’année dernière, qui vise principalement les personnes immigrées, a amené la création d’un nouveau fichier pour les personnes qui changent d’état civil… c’est une manière de plus de rendre indélébiles les deadnames, assignés à la naissance.

L’État déteste les personnes trans, nous détestons l’État. ACAB.

Un peu de fierté dans la Pride

Le samedi 15 juin c’était la Pride à Lille. Arrivées en retard au niveau de la Grand Place, on a eu du mal à être fières de quoi que ce soit. Entre les chars crachant de la zik commerciale, sephora qui avait repeint son magasin en arc en ciel et le sigle « cfdt » sur tous les petits drapeaux agités. On croise ça et là des copaines perdu.es, les yeux ronds à la recherche d’un infime message politique. Au moment où on hésitait à se rentrer, un clap clap clap antifasciste vient nous réchauffer les oreilles.
A partir de là c’est petite manif sauvage pas si deter mais ça a plutôt de la gueule et ça gueule. ça claque quelques fumis et pétards. ça tente de devancer les keufs, tout le cortège est plutôt soudé et mobile.
Après une rando d’une heure, la flicaille finit par nous nasser. Mais la nasse qui rit queer est restée calme, solidaire. Au moment du contrôle d’identité collectif, on s’est toustes rendu compte qu’on s’appelait « Camille Dupont », incroyable non ?! Plus peur du contrôle, les poulets sont blasés et nous escortent comme des stars à Répu où on arrive avec le sourire aux lèvres. Ok la certitude de pas avoir fait revivre les émeutes de Stone Wall, mais de pas leur avoir fait honte non plus. L’année prochaine on remet ça ! (Plus de détails sur Lille Indymédia).

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°5

Faire « Place Nette » de Darmanin

Le 25/03/2024, notre enfoiré de ministre-chef de la police arrive en grande pompe à Tourcoing. À sa conférence de presse, la grosse merde annonce presque 200 arrestations lors d’une opération qui a eu lieu le matin même dans toute la France visant, soit disant, à lutter contre le trafic de drogues. Sobrement appelée l’opération « Place Nette XXL », ce gros coup de comm’ est censé durer plusieurs semaines et consiste à harceler/contrôler/arrêter toutes les personnes racisé.es de nos quartiers sous prétexte de recherche de drogue. Des copaines ont même vu deux gamins de moins de 12 piges se faire contrôler par les keufs à Moulins. Foutre des amendes, mettre les gens en taules, rendre plus précaire, c’est clair nous c’est pas trop notre came. NIK LA POLICE.

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°2

Métropole : Oppression permanente des gens du voyage

Fin février, l’aire d’accueil des gens du voyage de Wattignies est vidée d’une partie de ses habitant.es, expulsé.es par des condés et des représentants de la MEL. Selon eux, l’aire aurait besoin de travaux, qui commenceront un jour, on en saura pas plus. Les familles et leurs enfants scolarisé.es dans le collège voisin et les écoles primaires des environs sont contraintes de prendre la route pendant que de gros plots de béton sont largués au sol pour empêcher tout retour.

Les voilà reparti.es vers Lesquin, Seclin ou Hellemmes, sans grande conviction, iels savent que les aires sont blindées. D’ailleurs à Hellemmes-Ronchin, les femmes du collectif Dasovas s’organisent depuis de nombreuses années pour des conditions d’accueil dignes ; elles qui continuent à respirer quotidiennement les particules de béton de la concasserie voisine (Voir le docu Nos poumons c’est du béton). Elles ne baissent pas les bras et on peut les joindre à cette adresse pour discuter, s’organiser ou prendre des nouvelles : collectifdesfemmesdasovas1@gmail.com

Une fois de plus, la MEL organise volontairement la mise à l’écart, l’humiliation et la mise en danger des Gitan.es, Manouches et Rroms. Interrogé sur la destination des familles expulsées et le manque d’aires salubres, le fonctionnaire hautain lâchera son sale aveu : « Dans la MEL, il n’y a plus de place de toutes façons. Les Gitans, ils vont nulle part  ».

 

 

 

texte publié dans Anarchie Locale n°2